Une enquête a été menée par la marque de jouets Fisher-Price avec l’association AGIR pour la petite enfance, et OpinionWay.
Des parents inquiets
L’enquête fait ressortir que 60 % des parents craignent au moins un effet négatif de la crise sur le développement de leurs enfants de moins de trois ans, et 40 % le constatent déjà. Quels sont ces effets négatifs ? 45 % s’inquiètent pour leur sociabilisation et 24 % constatent déjà des effets sur la capacité de leurs enfants à nouer des liens. 43 % craignent pour leur perception du monde et 20 % l’observent déjà.
Ces craintes des parents ne sont pas sans fondement. Les professionnels de la petite enfance corroborent ces faits : 41 % font état d’effets sur l’apprentissage du langage des moins de trois ans, 28 % observent des effets sur l’humeur et 20 % sur leur sommeil.
Plus inquiétant, 37 % des professionnels de la petite enfance signalent une différence d’éveil par rapport aux enfants du même âge, avant la crise sanitaire, et désignent cette dernière comme en étant au moins partiellement responsable.
Plus de réticences à jouer
Avec la crise de la Covid-19, 27 % des parents ont ressenti des réticences à jouer de la part de leurs enfants. Les parents disent que leurs enfants préfèrent jouer avec eux plutôt qu’avec d’autres enfants.
De leur côté, 50 % des professionnels de la petite enfance trouvent que le temps accordé au jeu, aujourd’hui, est insuffisant pour favoriser le développement des enfants. Ces derniers devraient pouvoir jouer un peu plus de 6 heures par jour pour assurer leur éveil.
Effectivement, on constate qu’avec la crise de la Covid-19, les temps de jeu ont été tronqués, remplacés par d’autres activités donnant lieu à des conséquences néfastes sur le développement des enfants, notamment un retard dans l’éveil de ces derniers. Une éducatrice confirme « A cause de l’interdiction de lien social, les enfants ont été beaucoup moins en contact avec des personnes extérieures à leur foyer, et les processus de séparations sont souvent plus longs et plus douloureux. L’absence de visages visibles complexifie la transmission et la bonne compréhension des émotions et des consignes. On observe une montée importante de l’utilisation des écrans chez des très jeunes enfants (déjà amorcée avant la crise mais amplifiée par le télétravail avec les enfants). Le volume sonore a augmenté en structure, et les enfants crient beaucoup, on observe des retards dans la compréhension et l’acquisition du langage. »
Un peu d’optimisme !
Mais rien n’est perdu. La pandémie s’éloignant (un peu) de nous, les enfants vont retrouver le plaisir de jouer avec leurs amis, leurs cousins et cousines. Autant d’activités qui leur permettront d’acquérir de nombreuses aptitudes. Les parents sont loin d’être fatalistes, ils sont persuadés qu’avec le jeu, les enfants rattraperont les difficultés accumulées.