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COVID-19  : plus de 6 000 enfants supplémentaires pourraient mourir chaque jour en l’absence de mesures immédiates

Publié le par Alexandra Bresson

Un récent rapport mis en avant par l'Unicef révèle que le COVID-19 met indirectement et dangereusement en péril l’accès à des services de santé essentiels tels que les soins et la vaccination pour des centaines de millions d’enfants dans le monde. L'agence déplore ainsi une augmentation importante de la mortalité infantile dans les prochains mois et craint que la pandémie ne se transforme en crise durable pour eux.

 

Alors que l'épidémie de coronavirus circule toujours dans de nombreux pays et tandis qu'elle continue d’affaiblir les systèmes de santé et de perturber les services courants, l'Unicef souligne à quel point celle-ci constitue une menace particulière pour la santé des enfants dans le monde entier. Un récent rapport publié par l'organisme indique que les effets indirects de la lutte contre le Covid-19 pourraient causer les décès supplémentaires de 6 000 enfants par jour dans les six prochains mois. Cette estimation s’appuie sur une analyse réalisée par des chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health (Etats-Unis) que vient de publier la revue « The Lancet Global Health ».

L’analyse, qui se fonde sur l’issue la plus pessimiste de trois scénarios dans 118 pays à revenu faible et intermédiaire, estime que près de 1,2 million de décès supplémentaires d’enfants de moins de 5 ans seraient à prévoir au cours des six prochains mois du fait d’un recul de la couverture des services de santé et d’une augmentation de l’émaciation chez les enfants. Ces décès potentiels viendraient s’ajouter aux décès de 2,5 millions d’enfants de moins de 5 ans déjà enregistrés tous les six mois dans les 118 pays visés par l’étude. Des chiffres très inquiétants qui « menacent d’annuler près d’une décennie de progrès vers l’élimination des décès évitables d’enfants en bas âge. », déplore l'Unicef.

Les femmes sont également concernées

Par ailleurs, quelque 56 700 décès maternels supplémentaires risquent également de venir s’ajouter au cours des six prochains mois aux 144 000 décès actuellement enregistrés tous les six mois dans ces mêmes pays. « Si le pire se produit, le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans à travers le monde risque d’augmenter pour la première fois depuis des décennies.», indique Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Nous ne devons pas laisser les mères et les enfants subir les dommages collatéraux de la lutte contre le virus. Nous ne devons pas renoncer aux progrès que nous avons réalisés au cours des dernières décennies pour diminuer les décès infantiles et maternels évitables. »

Car dans les pays dont le système de santé est déjà fragile, le COVID-19 perturbe les chaînes d’approvisionnement de fournitures médicales. S'ajoute à cela le fait que les confinements, les couvre-feux, l’interruption des transports et la crainte de se faire infecter font baisser les taux de fréquentation des centres de santé. Dans un commentaire figurant dans l’analyse, l’UNICEF prévient que ces perturbations risquent donc de provoquer une augmentation catastrophique du nombre de décès infantiles et maternels. Les trois scénarios possibles étudiés concernaient les effets que pourrait avoir une diminution des interventions vitales en raison de la crise sanitaire dans ces deux domaines.

Des millions de vaccinations contre la rougeole interrompues

Dans le scénario le moins pessimiste, qui repose sur une baisse de près de 15% de la couverture des services de soins de santé, les décès d’enfants de moins de 5 ans augmenteraient de 9,8%, ce qui représenterait 1 400 décès par jour, et les décès maternels, de 8,3%. D’après le scénario le plus sombre, qui repose sur une diminution de la couverture de près de 45%, les décès d’enfants de moins de 5 ans pourraient augmenter de 44,7% et les décès maternels, de 38,6% tous les mois. Ces interventions englobent le planning familial, les soins pré et postnataux, les accouchements, les vaccinations ainsi que les services de prévention et de soins, par exemple pour le traitement de la pneumonie.

L'Unicef donne notamment l'exemple qu'à la mi-avril, plus de 117 millions d’enfants dans 37 pays pourraient ainsi de ne pas avoir été vaccinés contre la rougeole en raison de l’interruption des campagnes de vaccination pour réduire les risques de propagation du coronavirus. « La crise de la COVID-19 est une crise des droits de l’enfant. Nous devons prendre des mesures de riposte immédiates ainsi qu’à moyen et long terme, non seulement pour relever les défis posés par la pandémie et atténuer ses effets secondaires sur les enfants, mais aussi pour esquisser une vision claire de la marche à suivre pour rebâtir un monde meilleur lorsque nous commencerons à sortir de la crise. », conclut Henrietta Fore.

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