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Covid-19 : le QI des enfants nés durant la pandémie est-il plus faible ?

Publié le par Stella Roca

Une étude américaine, publiée le 11 août dernier et relayée par nos confrères de Slate, affirme que les enfants nés pendant la pandémie de coronavirus seraient dotés d’un quotient intellectuel plus faible que leurs aînés. Détails.

Des enfants nés depuis la pandémie moins performants que les autres ? C’est ce qu’affirme une récente étude américaine. En effet, les enfants dont la naissance s’est déroulée après le début de la crise de coronavirus auraient des performances motrices, verbales et cognitives plus faibles que ceux nés avant la pandémie. Le pédiatre Sean Deoni, auteur principal de l’étude, témoigne de « résultats particulièrement bas lors de tests destinés à évaluer le développement cognitif ».

Plus de 20 points de QI en moins

Pour cette étude, les chercheurs se sont appuyés sur les tests de 672 enfants dont 308 sont nés avant janvier 2019, 188 après juillet 2020 et 176 entre janvier 2019 et mars 2020. Tous les enfants, d’origine américaine, qui ont participé à l’étude étaient nés à terme et sans présenter de troubles du développement.

Alors que The Guardian, qui a relayé l’étude, affirme que lors des dix dernières années avant le Covdi-19, le QI moyen des enfants de moins de 3 ans était autour de 100, l’étude démontre que les enfants nés durant la pandémie auraient un score autour de 78. Le pédiatre en charge de l’étude témoigne que l’« on ne voit généralement pas ce genre de choses, en dehors de problèmes cognitifs majeurs». Le plus faible développement cognitif des enfants nés depuis la pandémie est donc lié à des facteurs extérieurs.

Un manque de stimulation des parents

La fermeture des crèches, écoles et des bureaux, ajouté à l’obligation nationale de rester confiné avec ses enfants a considérablement transformé le quotidien des parents français qui ont dû apprendre à jongler vie de famille et vie professionnelle dans un même lieu. Ce stress constant des parents ainsi que l’isolement obligatoire de tous a limité la stimulation et les interactions sociales des enfants. Sean Deoni explique que «les parents sont stressés et exténués, les interactions dont bénéficie normalement l'enfant diminuent».

Tandis que l’étude affirme également que les nourrissons issus de milieux socio-économiques défavorisés s’en sortaient moins bien dans les tests, le professeur Terence Stephenson pour The Guardian affirmait qu’il n’était pas surpris de ces résultats puisque « cela résonne avec de nombreux autres impacts financiers, d’emploi et de santé de la pandémie. »

Les premières années de vie du bébé sont cruciales

D’après l’UNICEF «les trois premières années de la vie d’un enfant constituent un moment fondateur pour le développement de son cerveau et il convient de le stimuler pour lui offrir les meilleures chances d’épanouissement dans sa vie ».  En effet, avant d’atteindre ses trois ans, un bébé peut créer jusqu’à 1000 connexions neuronales par seconde, à condition qu’il soit assez stimulé et interagisse avec le monde qui l’entoure.

L’UNICEF démontre malheureusement qu’un enfant angoissé, et témoin des angoisses de ses parents, comme cela a pu être le cas dans cette période anxiogène, sécrète des hormones de stress qui « paralysent son cerveau et empêchent les connexions neuronales » avec des « répercussions négatives [qui] s’inscrivent dans le long terme ». Selon l’UNICFF, un nourrisson a donc besoin « de parler, de chanter, de faire des câlins et de jouer » pour que son cerveau se développe correctement et qu’il puisse s’épanouir par la suite.

QI n’est pas synonyme d’intelligence

De nombreux chercheurs s’interrogent aujourd’hui de l’utilité des tests de QI et de la valeur donnée au « quotient intellectuel », un concept créé il y a plus de cent ans. En effet, le QI ne reflète selon eux en rien l’intelligence. Certains affirment que les résultats d’une évaluation sont susceptibles de varier chez une même personne selon le test, et qu’on ne peut donner aucune signification à des tests s’ils ne sont pas comparés à d’autres données. C’est-à-dire que le QI n’a pas de valeur en soi, mais doit s’insérer dans une évaluation globale incluant d’autres tests.

Si l’on en croit la revue Sciences Humaines, de nombreux psychologues considèrent l’intelligence comme un ensemble d’aptitudes indépendantes alors que le QI n’indique que les performances intellectuelles requises dans un contexte scolaire. Comment rendre compte par un seul chiffre de compétences différentes ? Les différents psychologues ayant étudié la question ont même publié en 2005 un article-pétition nommé « des psychologues s’interrogent sur le QI et certains de ses usages » qui remet en cause la trop grande signification donnée au QI.

D’autre part, rappelons qu’en France, on ne parle de Quotient intellectuel qu’à partir de 2 ans et demi. Avant, on parle de “quotient de développement” (QD).