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Covid-19 : qui a droit à des autotests gratuits ?

Publié par Hélène Bour  |  Mis à jour le par Alexandra Bresson

En collaboration avec Frédérique Payen (chef d’édition de Parents.fr) , Véronique Bertrand (chef de rubrique Santé Magazine et Parents Print et Web) et Ysabelle Silly (journaliste)

Les autotests vendus en pharmacie et en grande surface ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie pour le grand public, à l'exception de trois types de situations précises. Comment faire pour les obtenir gratuitement ? On fait le point.

 

Un autotest Covid est un test antigénique dont le prélèvement et la lecture du résultat peuvent être réalisés seul. Le mode de prélèvement est l’auto-prélèvement nasal, qui est moins profond que le prélèvement nasopharyngé pratiqué pour les tests PCR et antigéniques classiques. Le résultat est déterminé en quinze à vingt minutes. Ce test peut être utilisé chez soi (avant une réunion de famille par exemple, mais sans abandonner ensuite les gestes barrières) ou en cas de dépistage collectif (entreprise, lycée). Dans ce cadre, l'Assurance maladie précise que pour les enfants de moins de 12 ans cas-contacts à l’école, un autotest peut être réalisé immédiatement après avoir appris qu’ils sont cas-contacts et en l’absence de symptômes.

Le résultat du test RT-PCR ou antigénique et une attestation sur l'honneur doivent être présentés. 

« Si ce test est négatif, il faudra en réaliser 2 autres, 2 jours et 4 jours après le premier test. », indique l'organisme à ce sujet. Pour les enfants de moins de 12 ans déclarés cas-contacts en dehors de l’école, un autotest est à réaliser 2 jours et 4 jours après la date du dernier contact avec le cas, après avoir réalisé un test de dépistage (test antigénique ou test RT-PCR) immédiatement après avoir appris qu'ils sont cas-contacts. Le prix maximum de vente d’un autotest est de 5,20 euros mais ils peuvent être pris en charge dans certaines conditions précises. Quelles sont-elles ? En premier lieu pour les cas-contacts présentant un schéma vaccinal complet dans le cadre du « contact tracing ».

En résumé

Les autotests peuvent être obtenus gratuitement en pharmacie, dans les situations suivantes :

- Pour les adultes cas-contacts disposant d’un schéma vaccinal complet,

- Pour les enfants de moins de 12 ans déclarés cas-contacts;

- Certains professionnels qui travaillent auprès des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.

Autotest : résultat positif ou négatif, que faire ?

Pour ce faire, « le résultat du test RT-PCR ou antigénique et une attestation sur l'honneur doivent être présentés pour se faire délivrer en officine les autotests préconisés. », souligne l'Assurance maladie. Les autotests sont également remis gratuitement par le pharmacien pour les enfants de moins de 12 ans déclarés cas-contact : les parents doivent alors lui fournir une attestation sur l’honneur téléchargeable et, pour les enfants cas-contact en dehors de l’école, présenter aussi le résultat négatif du test antigénique ou du test RT-PCR. Enfin, sont également concernées certaines catégories de professionnels qui travaillent auprès des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.

Toujours rester prudent et maintenir les gestes barrières.

Pour ces personnes, la délivrance gratuite d’autotests est assurée à condition de présenter un justificatif professionnel, dans la limite de 10 autotests par mois. « Au total, environ 600 000 professionnels bénéficieront de cette prise en charge par l’Assurance maladie. », indique le ministère de la Santé. A noter que, les autotests étant moins sensibles que les tests RT-PCR et antigéniques, il faut répéter l’autotest régulièrement pour augmenter l'efficacité du dépistage. En raison de la propagation des variants Delta et Omicron, qui entraîne une demande croissante de tests de dépistage, leur vente est autorisée à titre exceptionnel en grandes surfaces jusqu'au 31 janvier 2022.

En cas de résultat négatif à un autotest, l'Assurance maladie recommande « de rester prudent et de maintenir les gestes barrières ». En effet, la fiabilité de l’autotest est limitée, il est donc toujours possible d’être porteur du virus dans des quantités non détectables, ou qu’une erreur liée au prélèvement fausse le résultat. En cas de résultat positif à un autotest, il faut sans tarder : réaliser un test RT-PCR ou un test antigénique qui confirmera ou non le résultat, s’isoler immédiatement et prévenir les personnes avec qui l'on a récemment été en contact en l'absence de gestes barrières pour qu’elles s’isolent. Pour les personnes qui ne peuvent pas télétravailler et dans l’attente du résultat du test RT-PCR, il est possible de demander un arrêt de travail.

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Covid-19 bébé et enfant : symptômes, tests, vaccins

Quels sont les symptômes du Covid-19 chez l'adolescent, l’enfant et le bébé ? Les enfants sont-ils très contagieux ? Transmettent-ils le coronavirus aux adultes ? PCR, salivaire : quel test pour diagnostiquer l'infection au Sars-CoV-2 chez les plus jeunes ? On fait le point sur les connaissances à ce jour sur le Covid-19 chez l'adolescent, l’enfant et le bébé.

Covid-19 : qu’est-ce que la “dette immunitaire”, dont pourraient souffrir les enfants ?

Des pédiatres alertent sur une conséquence jusqu'ici peu évoquée de la pandémie de COVID-19 sur la santé des enfants. Un phénomène appelé « dette immunitaire », soit lorsque la diminution des cas de nombreuses infections virales et bactériennes provoque un manque de stimulation immunitaire.

L'épidémie de COVID-19 et les diverses mesures d'hygiène et de distanciation physique mises en œuvre pendant plusieurs mois auront au moins permis de faire diminuer le nombre de cas de maladies infectieuses virales bien connues par rapport aux années précédentes : grippe, varicelle, rougeole... Mais est-ce vraiment une bonne chose ? Pas forcément, selon une étude publiée par des pédiatres français dans la revue scientifique « Science Direct ». Ces derniers y affirment que le manque de stimulation immunitaire dû à la circulation réduite des agents microbiens au sein de la population et les nombreux retards dans les programmes de vaccination ont induit une « dette immunitaire », avec une proportion croissante de personnes sensibles, notamment les enfants.

Le manque de stimulation immunitaire dû à la circulation réduite des agents microbiens et les retards dans la vaccination ont induit une « dette immunitaire », avec une proportion croissante de personnes sensibles, notamment les enfants.

Or, cette situation « pourrait conduire à des épidémies plus importantes lorsque les interventions non pharmaceutiques imposées par l'épidémie de SARS-CoV-2 ne seront plus nécessaires. », craignent les médecins. Cet effet collatéral fut positif à court terme, car il a permis d'éviter de surcharger les services hospitaliers en pleine crise sanitaire. Mais l'absence de stimulation immunitaire due à la circulation réduite des microbes et virus, et une baisse de la couverture vaccinale, ont induit une « dette immunitaire » qui pourrait avoir des conséquences très négatives une fois la pandémie maîtrisée. « Plus ces périodes de “faible exposition virale ou bactérienne” sont longues, plus la probabilité de futures épidémies est grande. », préviennent les auteurs de l'étude.

Moins de maladies infectieuses pédiatriques, des conséquences pour les enfants ?

Concrètement, certaines épidémies pourraient être plus intenses dans les années à venir. Les pédiatres craignent que ce ne soit le cas pour les maladies infectieuses pédiatriques communautaires, dont le nombre de visites aux urgences hospitalières et en cabinets a diminué significativement pendant les confinements, mais aussi au-delà malgré la réouverture des écoles. Parmi celles-ci : gastro-entérite, bronchiolite (notamment due au virus respiratoire syncytial), varicelle, otite moyenne aiguë, infections non spécifiques des voies respiratoires supérieures et inférieures, ainsi que les maladies bactériennes invasives. L'équipe rappelle que « leurs déclencheurs sont les infections de la petite enfance, le plus souvent virales, presque inévitables dans les premières années de la vie. »

Toujours est-il que pour certaines de ces infections, les conséquences négatives pourraient être compensées par les vaccinations. C'est pourquoi les pédiatres se prononcent pour un renforcement du respect des programmes de vaccination en place, voire pour un élargissement des populations cibles. A noter qu'en juillet dernier, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Unicef alertaient déjà quant à une baisse « alarmante » du nombre d’enfants recevant des vaccins vitaux dans le monde. Une situation due aux perturbations dans l’utilisation des services de vaccination du fait de la pandémie COVID-19 : 23 millions d'enfants n'ont pas reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche en 2020, ce qui pourrait entraîner de nouvelles flambées dans les années suivantes.

Les pédiatres se prononcent pour un renforcement du respect des programmes de vaccination en place, voire pour un élargissement des populations cibles.

Mais reste que certaines maladies virales ne font pas l'objet d'un programme de vaccination. A l'instar de la varicelle : tous les individus la contractent au cours de leur vie, le plus souvent pendant l'enfance, la vaccination ne s'adresse donc qu'aux personnes à risques de formes sévères. En 2020, 230 000 cas ont été déclarés, soit une baisse de 40%. En raison du caractère inévitable de la varicelle, « les jeunes enfants qui auraient dû la contracter en 2020 contribueront peut-être à une incidence plus élevée dans les années à venir », indiquent les chercheurs. De plus, ces enfants auront « vieilli » ce qui pourrait entraîner un plus grand nombre de cas graves. Face à ce contexte de risque de rebond épidémique, ces derniers souhaitent élargir les recommandations vaccinales pour la varicelle donc, mais aussi le rotavirus et les méningocoques B et ACYW.

Covid-19 : les jeunes enfants sont plus contagieux que les adolescents

Les enfants peuvent attraper le coronavirus SARS-CoV-2 et le transmettre à d’autres enfants et aux adultes, notamment au sein d'un même foyer. Mais des chercheurs ont voulu savoir si ce risque était plus important selon l'âge, et il s'avère que les enfants de moins de 3 ans seraient les plus susceptibles de contaminer leur entourage.

Si des études ont montré que les enfants ont généralement des formes moins sévères de COVID-19 que les adultes, cela n’implique pas nécessairement que ces derniers transmettent moins le coronavirus. La question de savoir s'ils sont aussi ou moins contaminants que les adultes demeure donc, d'autant qu'il est difficile à partir des données disponibles d’évaluer précisément leur rôle dans la dynamique de l’épidémie. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue « JAMA Pediatrics », des chercheurs canadiens ont voulu savoir s'il existait une différence claire dans les probabilités de transmission du SARS-CoV-2 à domicile par les jeunes enfants par rapport aux enfants plus âgés.

Selon une étude, les tout-petits propagent le COVID plus rapidement à la maison que les adolescents.

Selon les résultats de l'étude relayés par le New York Times, les bébés et les tout-petits infectés sont plus susceptibles de propager le COVID-19 à d'autres dans leur foyer que les adolescents. Mais à l'inverse, les très jeunes enfants seraient moins susceptibles que les adolescents d'y introduire le virus. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données sur des tests positifs et des cas de COVID-19 dans la province de l'Ontario entre le 1er juin et le 31 décembre 2020, et ont identifié plus de 6 200 ménages dans lesquels la première personne infectée avait moins de 18 ans. Ils ont ensuite recherché d'autres cas dans ces foyers dans les deux semaines suivant le test positif du premier enfant.

Les jeunes enfants plus contagieux car plus difficiles à isoler

Il s'avère que 27,3% des enfants avaient infecté au moins une autre personne du même foyer. Les adolescents représentaient 38% de tous les premiers cas dans les foyers, comparativement à 12% des enfants de 3 ans ou moins. Mais le risque de transmission aux autres membres de la famille était 40% plus élevé lorsque le premier enfant infecté avait 3 ans ou moins que lorsqu'il était âgé de 14 à 17 ans. Ces résultats peuvent s'expliquer par le fait que les très jeunes enfants nécessitent beaucoup de soins pratiques et ne peuvent pas être isolés lorsqu'ils sont malades, suggèrent les chercheurs. Par ailleurs, à un âge où les enfants sont des « touche-à-tout », difficile de leur faire adopter les gestes barrières.

Les très jeunes enfants nécessitent beaucoup de soins pratiques et ne peuvent pas être isolés lorsqu'ils sont malades.

« Les personnes qui ont élevé des enfants en bas âge sont habituées à avoir des crachats et de la bave sur l'épaule. », indique au New York Times le Dr Susan Coffin, spécialiste des maladies infectieuses à l'Hôpital pour enfants de Philadelphie. « Il n'y a pas moyen de contourner cela. Mais utiliser des mouchoirs jetables, se laver les mains immédiatement après les avoir aidés à s'essuyer le nez sont des choses qu'un parent d'un enfant infecté peut faire pour limiter la propagation du virus au sein du foyer. » Si l'étude ne résout pas les questions de savoir si les enfants infectés sont aussi contagieux que les adultes, celle-ci montre que même les jeunes enfants jouent un rôle à part dans la transmission de l'infection.

« Cette étude suggère que les jeunes enfants peuvent être plus susceptibles de transmettre l'infection que les enfants plus âgés, les risques de transmission les plus élevés ont été observés chez ceux âgés de 0 à 3 ans. », concluent les chercheurs. Cette découverte a son importance, puisque mieux connaître le risque de transmission du virus selon les groupes d'âge pédiatriques est utile pour la prévention de l'infection au sein des foyers. Mais aussi au sein des écoles et garderies, afin de minimiser le risque de transmission secondaire dans les familles. L'équipe scientifique appelle à mener d'autres études sur un groupe plus important d'enfants d'âges différents pour établir ce risque de manière encore plus précise.

Covid-19 et syndrome inflammatoire chez l’enfant : une étude explique le phénomène

Dans de très rares cas chez l’enfant, le Covid-19 a conduit à un syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C ou PIMS). Dans une nouvelle étude, des chercheurs apportent une explication à ce phénomène immunitaire encore méconnu.

Fort heureusement, la majorité des enfants contaminés par le coronavirus Sars-CoV-2 développent peu de symptômes, ou sont même asymptomatiques. Mais dans de très rares cas, le Covid-19 chez l’enfant évolue en syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C ou PIMS). Si on a d’abord parlé de maladie de Kawasaki, il s’agit en fait d’un syndrome spécifique, qui partage certaines caractéristiques avec la maladie de Kawasaki mais qui est toutefois différente.

Pour rappel, le syndrome inflammatoire multisystémique se caractérise par des symptômes de type fièvre, douleurs abdominales, éruptions cutanées, problèmes cardiovasculaires et neurologiques survenant 4 à 6 semaines après l’infection par le Sars-CoV-2. Diagnostiqué tôt, ce syndrome est facilement traitable, à l’aide d’immunosuppresseurs.

Dans une nouvelle étude scientifique publiée le 11 mai 2021 dans la revue Immunity, des chercheurs de l’Université de Yale (Connecticut, États-Unis) ont tenté d'éclaircir ce phénomène de sur-réaction immunitaire.

L’équipe de recherche a ici analysé des échantillons de sang d’enfants atteints de MIS-C, d’adultes présentant une forme grave de Covid-19, ainsi que d’enfants et d’adultes en bonne santé. Les chercheurs ont ainsi constaté que les enfants atteints de MIS-C avaient des réactions immunitaires distinctes des autres groupes. Ils avaient en effet des niveaux plus élevés d’alarmines, molécules du système immunitaire inné, lequel est mobilisé rapidement pour répondre à toutes les infections.

« L'immunité innée peut être plus active chez les enfants infectés par le virus », a déclaré Carrie Lucas, professeure d’immunologie et co-auteure de l’étude. « Mais d'un autre côté, dans de rares cas, il peut devenir trop excité et contribuer à cette maladie inflammatoire », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Les chercheurs ont également constaté que les enfants atteints de MIS-C présentaient une élévation marquée de certaines réponses immunitaires adaptatives, des défenses pour combattre des agents pathogènes spécifiques - tels que les coronavirus - et qui confèrent généralement une mémoire immunologique. Mais au lieu d'être protectrices, les réponses immunitaires de certains enfants semblent attaquer des tissus de l’organisme, comme dans le cas des maladies auto-immunes.

Ainsi, dans de très rares cas, la réponse immunitaire des enfants déclenche une cascade de réactions qui nuit aux tissus sains. Ils deviennent alors plus vulnérables aux attaques d’auto-anticorps. Les chercheurs espèrent que ces nouvelles données contribueront au diagnostic précoce et à une meilleure prise en charge des enfants à haut risque de développer cette complication de la Covid-19.

Covid-19 chez l’enfant : quels sont les symptômes ?

Si votre enfant a les symptômes suivants, il est peut-être atteint de Covid-19. 

  • Une fièvre supérieure à 38 °C.
  • Un enfant anormalement irritable.
  • Un enfant qui se plaint de douleurs abdominales, qui vomit ou qui a des selles liquides.
  • Un enfant qui tousse ou qui a des difficultés respiratoires en plus d’une cyanose, d’une détresse respiratoire, d’une perte de connaissance.

Covid-19 chez l’enfant : quand faut-il faire un test ?

Selon l’Association française de Pédiatrie ambulante, le test PCR (à partir de 6 ans) doit être réalisé chez l’enfant dans les cas suivants :

  • S’il y a un cas de Covid-19 dans l’entourage et quels que soient les symptômes de l’enfant.
  • Si l’enfant a des symptômes évocateurs qui persistent plus de 3 jours sans amélioration.
  • Dans le cadre scolaire, les tests antigéniques de dépistage, par prélèvement nasal, sont désormais autorisés pour les moins de 15 ans, ce qui rend leur déploiement possible dans tous les établissements scolaires. 
  • Les tests salivaires sont également réalisés dans les écoles maternelles et primaires.  

 

 

Covid-19 : les tests par prélèvement nasal autorisés pour les enfants

La Haute Autorité de Santé a donné son feu vert au déploiement des tests antigéniques par prélèvement nasal pour les enfants de moins de 15 ans. Cet élargissement aux plus jeunes devrait augmenter massivement le dépistage en milieu scolaire, dès la maternelle.

Les tests antigéniques par prélèvement nasal, au résultat rapide, sont désormais autorisés pour les enfants de moins de 15 ans. C’est ce que vient d’annoncer la Haute Autorité de Santé (HAS) dans un communiqué. Ces tests seront donc utilisés pour dépister le Covid-19 dans les établissements scolaires, conjointement aux tests salivaires, ce qui représente un outil supplémentaire pour dépister le Covid-19 parmi les plus jeunes.

Pourquoi ce changement de stratégie ?

Selon la HAS, « le manque d’études chez les enfants avait conduit la HAS à limiter (l’utilisation des tests antigéniques et autotests) aux plus de 15 ans ». Or, des études supplémentaires ayant été réalisées, la stratégie de dépistage évolue. « Une méta-analyse réalisée par la HAS montre des résultats encourageants chez les enfants, ce qui permet désormais d’étendre les indications et d’envisager l’utilisation des tests antigéniques sur prélèvement nasal en milieu scolaire. Avec un résultat en 15 à 30 min, ils constituent un outil complémentaire aux tests RT-PCR salivaires pour casser les chaînes de contamination au sein des classes », rapporte la HAS.

Les tests par prélèvement nasal devraient donc être massivement déployés dans les établissements scolaires « au sein des écoles maternelles et primaires, des collèges, des lycées et des universités, à la fois chez les élèves, les enseignants et le personnel en contact avec les élèves », précise la HAS.

L’atout de ces tests antigéniques : ils ne sont pas envoyés dans un laboratoire, et permettent un dépistage rapide, sur place, sous 15 à 30 minutes. Ils sont également moins invasifs et moins douloureux qu’un test PCR.

“Les tests par prélèvement nasal seront possibles dès la maternelle”

Des tests antigéniques dès la maternelle

Concrètement, comment cela va-t-il se passer ? Selon les recommandations de la HAS, « Les étudiants, lycéens et collégiens peuvent réaliser l’autotest en autonomie (après une première réalisation sous la supervision d’un adulte compétent si besoin). Pour les élèves en école primaire, l’auto-prélèvement initialement supervisé est également envisageable, mais il est préférable que le test soit fait par les parents ou le personnel formé. Pour les enfants en école maternelle, le prélèvement et le test devront être réalisés par ces mêmes acteurs. » Rappelons qu’en école maternelle, les tests salivaires sont également pratiqués.

Quel que soit le test de dépistage effectué, celui-ci reste soumis à l'autorisation des parents pour les mineurs.

Autotest Covid-19 : tout sur leur utilisation, notamment chez l’enfant

Peut-on avoir recours à un autotest pour dépister la Covid-19 chez notre enfant ? Comment fonctionnent les autotests ? Où s’en procurer ? On fait le point.

Les autotests sont en vente dans les pharmacies. Face à la recrudescence épidémique, il peut être tentant d’en réaliser un ou plusieurs, notamment pour se rassurer.

Autotest Covid-19 : comment ça marche ?

Les autotests commercialisés en France sont des tests antigéniques, dont le prélèvement et la lecture du résultat peuvent être réalisés seul, sans aide médicale. Ces tests s’effectuent via un auto-prélèvement nasal. La notice précise qu’il s’agit d’introduire l’écouvillon verticalement dans une narine sur 2 à 3 cm sans forcer, puis le basculer doucement horizontalement et l'introduire un peu jusqu'à rencontrer une légère résistance. Là, il faut ensuite réaliser un mouvement de rotation à l'intérieur de la narine. Le prélèvement est moins profond que le prélèvement nasopharyngé pratiqué lors des tests PCR et antigéniques classiques, que l’on réalise en laboratoire ou en pharmacie.

Le résultat est rapide, et s’affiche un peu à la manière d’un test de grossesse, au bout de 15 à 20 minutes.

Pourquoi faire un autotest Covid ?

L’autotest nasal sert à dépister les personnes qui n'ont pas de symptômes et qui ne sont pas cas contacts. Il permet de savoir si on est porteur ou non du Sars-CoV-2, mais n'aurait d'intérêt que s'il est fait régulièrement, tous les deux à trois jours, précise la notice.

Si l’on a des symptômes ou si on est cas contact d’une personne testée positive, il est recommandé d’avoir plutôt recours à un test PCR classique, plus fiable. D’autant que l’obtention d’un résultat positif à un autotest requiert une confirmation du diagnostic par PCR.

Les autotests peuvent-ils être utilisés chez l’enfant ?

Dans un avis délivré le 26 avril, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande désormais le recours aux autotests également pour les moins de 15 ans.

En cas de symptômes évocateurs de la Covid-19 et persistants chez un enfant, notamment en cas de fièvre, il est conseillé d’isoler l’enfant et de consulter un médecin généraliste ou un pédiatre, qui jugera de la nécessité de réaliser un test de dépistage de la Covid-19 (PCR ou antigénique, ou même salivaire si l’enfant a moins de 6 ans). L’examen clinique est important pour ne pas passer à côté d’une maladie potentiellement plus grave chez l'enfant, telle qu’une méningite.

Mieux vaut donc se garder de réaliser des autotests à tout va, tout du moins chez l’enfant. Après tout, le geste de prélèvement reste invasif et peut-être difficile à réaliser correctement chez le jeune enfant.

[En résumé]

  • Globalement, les enfants et les bébés semblent moins affectés par le coronavirus Sars-CoV-2, et quand ils le sont, ils développent moins de formes graves que les adultes. La littérature scientifique fait état de formes asymptomatiques ou peu symptomatiques chez l’enfant, le plus souvent, avec des symptômes légers (rhume, fièvre, troubles digestifs essentiellement). Chez les bébés, c'est surtout la fièvre qui domine, lorsqu'ils développent une forme symptomatique.
  • Dans de très rares cas, la Covid-19 chez l’enfant peut entraîner un syndrome inflammatoire multisystémique, le MIS-C, affection proche de la maladie de Kawasaki, qui peut affecter les artères coronaires. Grave, ce syndrome peut néanmoins être pris en charge en soins intensifs et aboutir à une guérison complète.
  • La question de la transmission du coronavirus Sars-CoV-2 par les enfants a fait l’objet de débats et de plusieurs études aux résultats contradictoires. Il semble toutefois qu’un consensus scientifique se dégage, et qu’a priori les enfants propagent moins le virus que les adultes. Ils se contamineraient par ailleurs davantage dans la sphère privée qu'à l'école, d'autant plus que masques et gestes barrière sont obligatoires dans les établissements scolaires.
  • Quant aux tests pour détecter la présence du coronavirus, le test antigénique est désormais autorisé chez l’enfant de moins de 15 ans, chez qui ainsi que les tests salivaires,  
  • Il n'existe a priori pas de contre-indication à vacciner les enfants. Les essais réalisés par Pfizer et BioNTech concluent à une protection efficace contre le coronavirus chez les enfants. Avant la vaccination des enfants, les laboratoires devront obtenir l’accord des différentes autorités de régulation dans le monde.

AstraZeneca suspend ses essais du vaccin Covid chez les enfants

Si Pfizer&BioNTech annonce une efficacité à 100 % de son vaccin chez les jeunes de 12 à 15 ans, pour l’instant AstraZeneca stoppe ses essais chez les plus jeunes. On fait le point.

Des essais cliniques, réalisés sur plus de 2 200 adolescents aux Etats-Unis, montrent une efficacité à 100 % du vaccin Pzifer-BioNTech sur les 12-15 ans. Ceux-ci pourraient donc être vaccinés avant la rentrée scolaire de septembre 2021.

Un démarrage en février

De son côté, les laboratoires AstraZeneca avaient également entamé des essais cliniques en février dernier, au Royaume-Uni, sur 240 enfants âgés de 6 ans à 17 ans, afin de pouvoir démarrer une vaccination anti-Covid des plus jeunes avant la fin 2021.

Des essais suspendus

Au 24 mars dernier, au Royaume-Uni, 30 cas de thromboses sont survenus chez des adultes, suite à la vaccination par AstraZeneca. Parmi ces cas, 7 personnes sont décédées.

Depuis, certains pays ont totalement suspendu la vaccination avec ce produit (Norvège, Danemark). D’autres comme la France, l’Allemagne, le Canada, ne le proposent qu’à partir de 55 ans ou 60 ans, selon les pays.

C’est pourquoi les essais cliniques chez les enfants britanniques sont suspendus. L’Université d’Oxford, où se déroulaient ces essais, attend la décision des autorités pour savoir s’il est possible ou pas de les reprendre.

En attendant, les enfants qui participaient à l’essai clinique d’AstraZeneca doivent continuer à se rendre aux visites programmées.

Covid-19 : Pfizer et BioNTech annoncent que leur vaccin est efficace à 100 % chez les 12-15 ans

Les laboratoires Pfizer et BioNTech affirment que leur vaccin fournit des réponses d’anticorps robustes contre la Covid-19 chez les adolescents âgés de 12 à 15 ans. Le détail. 

Le vaccin Pfizer&BioNTech a été le premier vaccin contre la Covid-19 à être approuvé fin 2020. Jusqu’à présent, son utilisation était autorisée pour les personnes âgées de 16 ans et plus. Cela pourrait changer suite aux essais cliniques de phase 3 qui viennent d’avoir lieu.

100 % d’efficacité

Des essais cliniques ont en effet été réalisés sur 2 260 adolescents aux Etats-Unis. Ils auraient montré une efficacité à 100 % du vaccin contre la Covid-19, y compris sur le variant britannique du virus.

Vaccinés avant septembre ?

Après les 12-15 ans, le laboratoire a lancé dans des essais sur des enfants plus jeunes : de 5 à 11 ans. Et dès la semaine prochaine, ce sera au tour des petits : de 2 à 5 ans.

Ainsi, Pfizer-BioNTech espère pouvoir commencer la vaccination des enfants et adolescents avant la prochaine rentrée scolaire de septembre 2021. Pour cela, il leur faut d’abord obtenir l’accord des différentes autorités de régulation dans le monde.

Combien de vaccins ?

A ce jour, Pfizer-BioNTech a distribué 67,2 millions de doses de son vaccin en Europe. Puis, au deuxième trimestre, ce sera 200 millions de doses.

Covid-19 : quand dois-je faire tester mon enfant ?

Alors que l’épidémie de Covid-19 ne faiblit pas, les parents s’interrogent. Faut-il faire tester son enfant au moindre rhume ? Quels sont les symptômes qui doivent faire penser à la Covid-19 ? Quand consulter face à de la fièvre, de la toux ? Le point avec le Pr Delacourt, pédiatre à l’Hôpital Necker Enfants malades et Président de la Société Française de Pédiatrie (SFP).

Pas toujours facile de distinguer les symptômes d'un rhume, d'une bronchite, de ceux du Covid-19. Ce qui provoque l'inquiétude des parents, ainsi que de nombreuses évictions scolaires pour les enfants.

Rappelant que les symptômes de l’infection au nouveau coronavirus (Sars-CoV-2) sont généralement très modestes chez l’enfant, où l’on observe moins de formes sévères et beaucoup de formes asymptomatiques, le Pr Delacourt a indiqué que fièvre, troubles digestifs et parfois troubles respiratoires étaient les principaux signes de l’infection chez l’enfant. “Lorsqu’il y a des symptômes (fièvre, gêne respiratoire, toux, problèmes digestifs, ndlr) et qu’il y a eu un contact avec un cas avéré, il faut consulter et faire tester l’enfant”, indique le Pr Delacourt.

En cas de symptômes, «Mieux vaut retirer l’enfant de la collectivité (école, crèche, assistante maternelle) dès qu’il y a un doute, et demander un avis médical. »

COVID-19 : le système immunitaire des enfants les protègerait d’une infection sévère

Une étude publiée le 17 février 2021 révèle que les enfants sont mieux protégés contre le COVID-19 sévère que les adultes car leur système immunitaire inné attaque plus rapidement le coronavirus avant que celui-ci ne se réplique dans l’organisme.

Parce qu’ils sont moins fréquemment et moins sévèrement touchés par le SARS-CoV-2 que les adultes, l’acquisition de connaissances relatives au Covid-19 chez les enfants reste difficile. De ces observations épidémiologiques émergent deux interrogations : pourquoi les enfants sont-ils moins affectés et d’où proviennent ces spécificités ? Celles-ci ont leur importance puisque la recherche chez l’enfant permettra des avancées chez l’adulte : c’est en comprenant ce qui différencie le comportement du virus ou la réponse de l’organisme selon l’âge qu'il sera possible d’identifier des mécanismes à cibler. Des chercheurs de l’Institut Murdoch de recherche sur les enfants (Australie) émettent une hypothèse.

Leur étude, qui implique une analyse d’échantillons sanguins de 48 enfants et 70 adultes, et publiée dans la revue scientifique Nature Communications, affirme que les enfants seraient mieux protégés contre les formes sévères de la COVID-19 parce que leur système immunitaire inné attaque rapidement le virus. Concrètement, des cellules spécialisées du système immunitaire de l’enfant ciblent plus rapidement le coronavirus SARS-CoV-2. Les chercheurs estiment que les raisons pour lesquelles les enfants sont atteints d'une infection COVID-19 légère par rapport aux adultes et les mécanismes immunitaires sous-tendant cette protection étaient inconnus jusqu’à cette étude.

Des symptômes souvent plus légers chez les enfants

« Les enfants sont moins susceptibles d'être infectés par le virus et jusqu'à un tiers d'entre eux sont asymptomatiques, ce qui est très différent de la prévalence et de la gravité plus élevées observées pour la plupart des autres virus respiratoires, explique le Dr Melanie Neeland, qui a mené l’étude. Comprendre les différences sous-jacentes liées à l'âge dans la gravité de la Covid-19 fournira des informations importantes et des possibilités de prévention et de traitement, pour la Covid-19 et pour les éventuelles pandémies futures. » Tous les participants étaient infectés ou exposés au SARS-CoV-2, et leurs réponses immunitaires ont été surveillées pendant la phase aiguë de l'infection et jusqu'à deux mois après.

En prenant en exemple une famille avec deux enfants, positive au coronavirus, les chercheurs ont constaté que les deux filles de 6 et 2 ans n’avaient qu’un léger écoulement du nez, tandis que les parents ont ressenti une fatigue extrême, des maux de tête, des douleurs musculaires, et ont subi une perte d'appétit et du goût. Il leur a fallu quinze jours pour s'en remettre complètement. Pour expliquer cette différence, les chercheurs ont découvert que l'infection chez les enfants a été caractérisée par l'activation des neutrophiles (des globules blancs qui aident à guérir les tissus endommagés et à résoudre les infections), et par une réduction des cellules immunitaires de première réponse, comme les cellules tueuses naturelles du sang.

Une réponse immunitaire plus efficace

« Cela suggère que ces cellules immunitaires qui combattent l’infection migrent vers les sites d'infection, éliminant rapidement le virus avant qu'il n'ait une chance de s'implanter réellement », ajoute le Dr Melanie Neeland. Cela montre que le système immunitaire inné, notre première ligne de défense contre les germes, est crucial pour prévenir le COVID-19 sévère chez les enfants. Surtout, cette réaction immunitaire n'a pas été répliquée chez les adultes de l'étude. » L'équipe scientifique a également été intriguée en constatant que même chez les enfants et adultes exposés au coronavirus, mais dont le dépistage s'est avéré négatif, les réponses immunitaires étaient également modifiées.

Selon les chercheurs, « les enfants et adultes avaient un nombre accru de neutrophiles jusqu'à sept semaines après l'exposition au virus, ce qui aurait pu fournir un niveau de protection contre la maladie ». Ces conclusions confirment les résultats d'une précédente étude menée par cette même équipe ayant démontré que trois enfants d'une famille de Melbourne avaient développé une réponse immunitaire similaire après une exposition prolongée au coronavirus de leurs parents. Bien que ces enfants aient été infectés par le SARS-CoV-2, ils ont développé une réponse immunitaire très efficace pour empêcher le virus de se répliquer, ce qui signifie qu'ils n'ont jamais eu un test de dépistage positif.

Des symptômes cutanés rapportés chez les enfants

Le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues évoque de possibles manifestations sur la peau.

« Pour l'instant, on constate chez l'enfant et chez l'adulte des rougeurs des extrémités et parfois des petites cloques sur les mains et les pieds, en période d'épidémie du COVID. Cette épidémie de ce qui ressemble à des engelures est inhabituelle et concomitante de la crise épidémique du COVID. Il pourrait s'agir soit d'une forme mineure de la maladie COVID, soit une manifestation tardive après l'infection qui serait passée inaperçue, soit d'un autre virus que le COVID qui arriverait au même moment que l'épidémie actuelle. Nous sommes en train d'essayer de comprendre ce phénomène », explique le Pr Jean-David Bouaziz, dermatologue à l’Hôpital Saint-Louis.

Coronavirus : quels risques et complications pour les enfants ?

Hormis éventuellement les patients ayant été infectés et ayant guéri, personne n’est véritablement à l’abri d’une infection par le nouveau coronavirus. Autrement dit, toutes les populations, bébés, enfants et femmes enceintes y compris, sont susceptibles de contracter le virus.

Cela étant, d’après les données existantes, les enfants semblent plutôt épargnés. Ils sont relativement peu touchés, et lorsqu’ils sont infectés par le Covid-19, ils présentent plutôt des formes bénignes. Quand des complications surviennent chez les jeunes, elles sont le plus souvent liées à d’autres causes. C’est ce que les médecins appellent la « comorbidité », c’est-à-dire la présence de facteurs de risque liés à une autre pathologie.

Les complications graves liées au Covid-19  sont extrêmement rares chez les enfants et adolescents. Mais elles ne sont pas totalement exclues, comme le rappellent douloureusement les décès survenus chez plusieurs d’entre eux depuis le début de l’épidémie.

Dans un article du Parisien, le Dr Robert Cohen, docteur en pédiatrie, rappelle que chaque année, « on ne sait pas pourquoi chez certains, ces infections évoluent de façon défavorable. Les maladies infectieuses sont parfois imprévisibles mais c'est tout à fait rare. Vous savez tous les ans, des enfants meurent aussi de la grippe, de la rougeole et de la varicelle ».

Qu’est-ce que le MIS-C, la nouvelle maladie liée au Covid-19 qui touche les enfants ?

Avec l’apparition du Covid-19, une autre maladie, affectant les enfants, a émergé. Proche du syndrome de Kawasaki, il en est pourtant différent.

On l’appelle parfois PIMS, parfois MISC… Rappelant la maladie de Kawasaki, ce syndrome qui a touché au moins un millier d’enfants dans le monde depuis l’épidémie de Covid intrigue les chercheurs.  Il est désormais nommé syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants, ou MIS-C.

Le MIS-C apparaîtrait environ 1 mois après l’infection au Covid-19

Selon deux études, parues lundi 29 juin 2020 dans le « New England Journal of Medicine », les symptômes de cette maladie apparaissent plusieurs semaines après l'infection par le virus SARS-CoV-2, 25 jours de durée médiane d’après une première étude nationale américaine. Une autre recherche effectuée à New-York s’arrête quant à elle sur une durée d’un mois après la première contamination.

MIS-C dû au Covid-19 : un risque plus grand selon l’ethnie ?

La maladie est tout de même confirmée comme très rare : 2 cas pour 100 000 personnes de moins de 21 ans.  Les chercheurs des deux études se sont rendu compte que les enfants touchés étaient davantage des enfants noirs, hispaniques ou d'origine indienne, par rapport aux enfants blancs.

Quels sont les symptômes du MIS-C ?

Le signe le plus rencontré dans ces recherches chez les enfants touchés n’est pas respiratoire. Plus de 80 % des enfants souffraient de troubles gastro-intestinaux (douleurs abdominales, nausées ou vomissements, diarrhée), et beaucoup voyaient apparaître des éruptions cutanées, surtout les moins de cinq ans. Tous présentaient de la fièvre, très souvent depuis plus de quatre ou cinq jours. Et chez 80 % d'entre eux, le système cardiovasculaire était touché. De 8 à 9 % des enfants ont développé un anévrisme des artères coronaires.

Auparavant, la majorité des enfants étaient en bonne santé. Ils ne présentaient pas de facteur de risque, ni de maladie pré-existante. 80 % ont été admis en soins intensifs, 20 % ont reçu une assistance respiratoire invasive, et 2 % sont décédés.

Le MIS-C : différent du syndrome de Kawasaki

Lorsque la maladie est apparue, les médecins avaient noté de nombreuses similitudes avec la maladie de Kawasaki, une maladie qui touche principalement les nourrissons et très jeunes enfants. Cette dernière affection crée une inflammation des vaisseaux sanguins pouvant provoquer des problèmes au cœur. De nouvelles données confirment que MIS-C et Kawasaki ont des points communs, mais que le nouveau syndrome atteint généralement des enfants plus âgés, et déclenche des inflammations plus intenses.

Le mystère reste à éclaircir sur les causes de cette nouvelle affection. Elle serait liée à une réponse insuffisante du système immunitaire.

Les enfants, “porteurs sains”, ou épargnés par le coronavirus ?

Au début de la pandémie de coronavirus, il était quasiment acquis que les enfants étaient pour la plupart des porteurs sains : c'est-à-dire qu'ils  pouvaient porter le virus sans avoir de symptômes de la maladie, le transmettant de plus très facilement lors de leurs jeux entre eux, et à leurs proches. Ce qui a expliqué la décision de fermer les écoles et les crèches, pour faire barrière à la propagation de l'épidémie de coronavirus. 

Mais ce que l'on prenait pour une certitude est aujourd'hui remis en cause. Une récente étude tend à prouver que, finalement, les enfants transmettraient peu le coronavirus. «Il est possible que les enfants, parce qu'ils ne présentent pas beaucoup de symptômes et qu'ils ont une charge virale faible, transmettent peu ce nouveau coronavirus », a expliqué Kostas Danis, épidémiologiste à Santé publique France et auteur principal de cette étude, à l'AFP.

Covid-19, rhume, bronchite : comment faire la part des choses ?

A l’approche de l’hiver et alors que l’épidémie de Covid-19 ne faiblit pas, les parents s’interrogent. Faut-il faire tester son enfant au moindre rhume ? Quels sont les symptômes qui doivent faire penser à la Covid-19 ? Quand consulter face à de la fièvre, de la toux ? Le point avec le Pr Delacourt, pédiatre à l’Hôpital Necker Enfants malades et Président de la Société Française de Pédiatrie (SFP).

Pas toujours facile de distinguer les symptômes d'un rhume, d'une bronchite, de ceux du Covid-19. Ce qui provoque l'inquiétude des parents, ainsi que de nombreuses évictions scolaires pour les enfants.

Covid-19 : que faire en cas de symptômes chez l'enfant ?

Rappelant que les symptômes de l’infection au nouveau coronavirus (Sars-CoV-2) sont généralement très modestes chez l’enfant, où l’on observe moins de formes sévères et beaucoup de formes asymptomatiques, le Pr Delacourt a indiqué que fièvre, troubles digestifs et parfois troubles respiratoires étaient les principaux signes de l’infection chez l’enfant.Lorsqu’il y a des symptômes (fièvre, gêne respiratoire, toux, problèmes digestifs, ndlr) et qu’il y a eu un contact avec un cas avéré, il faut consulter et faire tester l’enfant”, indique le Pr Delacourt.

En cas de symptômes, « mieux vaut retirer l’enfant de la collectivité (école, crèche, assistante maternelle) dès qu’il y a un doute, et demander un avis médical. »

Coronavirus : peu de symptômes chez les bébés, hormis la fièvre

Des chercheurs américains affirment dans une étude publiée en septembre 2020 que les bébés atteints de COVID-19 ont tendance à souffrir d'une maladie bénigne, principalement accompagnée de fièvre. Et ce malgré le fait que des tests de dépistage confirment la présence d'une charge virale.

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, l'infection semble peu toucher les tout-petits, les scientifiques possédant donc peu de données pour étudier l'effet du SARS CoV-2 auprès de cette population. Mais une petite étude menée sur 18 nourrissons sans antécédents médicaux importants et publiée dans « The Journal of Pediatrics » apporte des précisions rassurantes. Des médecins au sein de l'hôpital pédiatrique Ann & Robert H. Lurie de Chicago y affirment que les nourrissons de moins de 90 jours testés positifs au COVID-19 ont tendance à se porter bien, avec peu ou pas d'atteinte respiratoire, et que la fièvre était souvent considérée comme le principal ou le seul symptôme.

« Bien que nous ne possédions que peu de données concernantles nourrissons atteints du Covid-19aux Etats-Unis, nos résultats montrent que ces bébés ont pour la plupart de faibles symptômes et pourraient ne pas être plus à risque de développer une forme grave de la maladie comme il avait été évoqué initialement en Chine », explique le Dr Leena B. Mithal, principal auteur de l'étude. « La plupart des nourrissons de notre étude souffraient de fièvre, ce qui suggère que chez les jeunes bébésqui consultent à cause de la fièvre, le Covid-19 pourrait être une cause importante, particulièrement dans les régions où l'activité communautaire est développée. Cependant, il est aussi important de considérer l'infection bactérienne chez les jeunes nourrissons atteints de fièvre. »

Fièvre, toux et symptômes gastro-intestinaux, les signes évocateurs

L'étude précise que 9 de ces nourrissons ont été admis à l'hôpital mais n'avaient pas besoin d'assistance respiratoire ou de soins intensifs. Ces derniers ont été admis principalement pour de l'observation clinique, surveiller la tolérance à l'alimentation, exclure une infection bactérienne avec des antibiotiques intraveineux chez les nourrissons de moins de 60 jours. Parmi ces 9 nourrissons, 6 d'entre eux présentaient des symptômes gastro-intestinaux (perte d'appétit, vomissements, diarrhée) précédés d'une toux et d'une congestion des voies respiratoires supérieures. Ils étaient également huit à présenter seulement de la fièvre, et quatre à tousser ou à présenter une forte ventilation pulmonaire.

Après avoir réalisé des tests de détection directe de l’infection grâce à la technique de PCR (à partir d’un prélèvement biologique le plus souvent naso-pharyngé), les médecins ont constaté que les jeunes nourrissons avaient des charges virales particulièrement élevées dans leurs échantillons, malgré une maladie clinique bénigne. « Nous ne comprenons pas clairement si les jeunes nourrissons atteints de fièvre ettestés positifs au SARS-CoV-2doivent être hospitalisés », ajoute le Dr Leena B. Mithal. « La décision d'admettre un patient à l'hôpital se fonde sur l'âge, le besoin de traitement préventif d'une infection bactérienne, l'évaluation clinique et la tolérance à l'alimentation. »

Une chose est sûre cependant : l'équipe scientifique recommande d'utiliser des tests de dépistage rapides du SRAS-CoV-2 dans ces cas où les nourrissons sont cliniquement bien portants mais atteints de fièvre. A noter que les recherches se font en revanche nombreuses afin de savoir s’il existe un lien entre la maladie de Kawasaki et le Covid-19 depuis qu'une accumulation anormale de cas a été observée en France et à l’étranger. Selon l'Académie de médecine, il s'agit d'une pathologie distincte, car les symptômes relevés (fortes douleurs abdominales, signes cutanés) sont regroupés sous le nom de « syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique » et l’âge des enfants touchés (9 à 17 ans) est plus élevé que dans la forme habituelle de la maladie de Kawasaki.

Covid-19 : les nourrissons peu touchés par l'infection

Une étude canadienne publiée en décembre 2020 et portant sur les caractéristiques cliniques et la gravité de la Covid-19 montre que les nourrissons qui contractent l'infection se portent étonnamment bien. En effet, la plupart des bébés examinés présentaient principalement de la fièvre, une maladie bénigne et n'ont pas eu besoin de ventilation mécanique ou de traitement de soins intensifs.

La Covid-19 est une maladie qui touche de façon très différente les adultes, les enfants... et les nourrissons. Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Montréal et publiée dans le JAMA Network Open révèle que ces derniers, par rapport aux adultes, se portent plutôt bien lorsqu'ils sont infectés par le SRAS-CoV-2. Bien que les bébés soient plus à risque de développer une maladie grave et des complications face à d'autres virus courants (grippe, virus respiratoire syncytial), qu'en est-il pour l'épidémie actuelle ?

L'étude, menée au CHU Sainte-Justine sur des nourrissons (moins de 1 an) ayant contracté la Covid-19 lors de la première vague de la pandémie entre la mi-février et la fin du mois de mai 2020, montre que beaucoup se sont vite rétablis et n'ont eu que des symptômes très légers. L'étude précise qu'au Québec et dans tout le Canada, les nourrissons ont eu un taux d'hospitalisation plus élevé à cause de la Covid-19 que les autres groupes d'âge pédiatrique. Les chercheurs révèlent que sur 1 165 bébés testés, 25 d'entre eux (2 %) ont été déclarés positifs à la Covid-19 et parmi ceux-ci un peu moins du tiers (8 nourrissons) ont dû être hospitalisés, ces séjours étant de deux jours en moyenne.

Un taux d'hospitalisation plus élevé mais...

Selon l'équipe scientifique, «ces hospitalisations courtesreflétaient plus souvent la pratique clinique de routine selon laquelle tous les nouveau-nés ayant de la fièvre sont admis en observation, subissent un bilan infectieux et reçoivent des antibiotiques en attendant les résultats. » Dans 19 % des cas, d'autres infections, comme celles des voies urinaires, ont été responsables de la fièvre chez le nourrisson. Plus important, dans 89 % des cas, l'infection au coronavirus était bénigne et aucun des bébés n'a eu besoin d'oxygène ou de ventilation mécanique. Les signes les plus courants étaient les symptômes du tractus gastro-intestinal, suivis de la fièvre et de manifestations au niveau des voies respiratoires supérieures.

Par ailleurs, aucune différence significative dans la survenue clinique entre les nourrissons plus âgés (3 à 12 mois) et plus jeunes (moins de 3 mois) n'a été constatée. « Les signes cliniques etla gravité de la maladiechez les nourrissons de notre série diffèrent de ceux rapportés chez les enfants et les adultes plus âgés. Nos patients présentaient une prédominance de symptômes gastro-intestinaux, même en l'absence de fièvre, et une maladie bénigne dans l'ensemble », ajoutent-ils. Bien que l'étude soit limitée par sa petite taille d'échantillon, les chercheurs estiment que leurs conclusions devraient rassurer les parents sur les conséquences de l'infection par le coronavirus chez les nourrissons.

Une nouvelle étude sera menée au CHU Sainte-Justine pour comprendre les différences dans la réponse immunologique au SRAS-CoV-2 chez les nourrissons et chez leurs parents. D'autres travaux supplémentaires devraient aussi être menés pour mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-jacents à la réponse immunitaire à l'infection chez les nourrissons. Car une question essentielle demeure : pourquoi les signes cliniques et la gravité de la maladie chez les nourrissons diffèrent de ceux rapportés chez les enfants et adultes plus âgés ? « Cela peut être un élément clé pour traiter la morbidité sous-jacente associéeà l'infection par le SRAS-CoV-2chez les adultes », concluent les chercheurs.

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