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Covid-19 chez l’enfant : les cas de PIMS en hausse ces dernières semaines, alerte Santé Publique France

Publié le par Alexandra Bresson

Bien que le COVID-19 touche en très grande majorité des adultes, un syndrome inflammatoire multi-systémique, ou PIMS, a été observé chez des enfants dans un contexte d’infection à SARS-CoV-2. Le dernier bulletin de surveillance publié par Santé Publique France fait état d'un nombre de cas en très nette augmentation, en raison de la prévalence du variant Omicron sur le territoire.

Fin avril 2020, plusieurs pédiatres français ont signalé aux autorités sanitaires une augmentation anormale de cas de maladie de Kawasaki et des cas de myocardite chez des enfants avec une infection à SARS-CoV-2 récente. Cela a conduit à la mise en place, par Santé publique France et les sociétés savantes de pédiatrie, d’une surveillance active. Depuis cette date, plusieurs autres cas ont été décrits dans la littérature dans différents pays européens (notamment en Italie, Angleterre, Belgique, Espagne), en Amérique du Nord (notamment aux USA), ainsi qu’en Asie et en Amérique latine. Ce phénomène porte un nom : le PIMS, une nouvelle entité de maladie inflammatoire systémique chez l’enfant apparue dans le contexte épidémique de l’infection à SARS-CoV-2 en 2020.

Ce syndrome et ses symptômes évocateurs sont désormais un peu plus connus : association de fièvre, d'une altération de l’état général et de troubles digestifs. Dans le cadre de sa surveillance épidémiologique active à ce sujet, Santé Publique France vient de donner l'alerte suite à un nouveau rebond des cas dans les hôpitaux. Son dernier bulletin, disponible en ligne, indique ainsi qu'entre le 2 mars 2020 et le 23 janvier 2022, 932 cas de syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS ou MIS-C) ont été signalés, dont 849 en lien avec la Covid-19. « Depuis la semaine 49 de l'année 2021 (du 6 au 12 décembre) et surtout au cours de ces trois premières semaines de 2022, on observe une très nette augmentation du nombre des cas de PIMS. », fait savoir l'agence.

Quelles régions de Frances sont les plus touchées ?

Le document souligne également que 372 cas (40%) ont concerné des filles, avec un âge médian de 7 ans. En outre, plus de huit cas sur 10 étaient confirmés par un test RT-PCR et/ou une sérologie avec une réponse positive pour le SARS-CoV-2. Selon Santé Publique France, « le lien avec le virus était probable chez 31 patients, soit 3% des cas, et considéré comme possible chez 40 patients. Pour les 83 patients restants, ce lien n’a pas pu être établi. » Sur ces 849 cas de PIMS en lien avec le SARS-CoV-2, il s'avère qu'ils étaient associés à une myocardite (une inflammation du muscle cardiaque appelé myocarde) pour 601 cas. Parmi les 83 patients sans lien établi avec une infection COVID19, une myocardite n’a été retrouvée que chez onze d’entre eux.

L'ensemble de ces cas a nécessité une hospitalisation : 353 d’entre eux ont été placés en réanimation, tandis que 250 ont été placés en unité de soins continus, et les cas restants en service de pédiatrie "classique". Les données recueillies permettent également de connaître les régions ayant signalé le plus grand nombre de cas, qui s'avèrent être l’Île-de-France, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Auvergne-Rhône-Alpes, l'Occitanie, le Grand Est et la Nouvelle Aquitaine. Quant à l'infection par le SARS-CoV-2, Santé Publique France note qu'un « délai moyen de survenue des PIMS de quatre à cinq semaines est fréquemment observé. » Actuellement, l’incidence cumulée des PIMS en lien avec la COVID-19 a été estimée à 5,9 cas pour 100 000 habitants parmi les moins de 18 ans.

Cette dernière a tenu à donner l'alerte, ayant observé, au cours des trois premières semaines de 2022, une très nette augmentation du nombre des cas de PIMS. En effet, « l’amplitude de la vague actuelle pourrait s’avérer supérieure à celle de la vague antérieure (liée uniquement à la circulation du variant Delta). », affirme-t-elle. En cause : le remplacement progressif de ce variant par le variant Omicron, plus contagieux, parmi les cas de COVID19. Elle se montre cependant rassurante à ce sujet, en concluant sur le fait que « malgré une maladie initiale qui peut être sévère, les données montrent que très peu de séquelles sont observées lors des suivis des cas de PIMS à 6 mois, et il n’est pas exclu que les formes cliniques des PIMS liés au variant Omicron se révèlent moins sévères. »

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