Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Comment les sports d'équipe changent le cerveau d'un enfant

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs en neurosciences ont examiné la relation chez l'enfant entre la participation à des activités sportives, le bon développement du cerveau et le risque de dépression. Leurs conclusions révèlent que le sport en équipe peut bel et bien limiter ce risque en raison des nombreux avantages que présente ce type d'activité.

Pour améliorer leur endurance cardio-respiratoire, leur état musculaire ou encore osseux, les enfants âgés de 5 à 17 ans devraient accumuler au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue selon les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Chez ces derniers, elle peut englober notamment le jeu, les sports, les déplacements, les tâches quotidiennes, les activités récréatives ou l’éducation physique dans un contexte scolaire. Des chercheurs de l’Université Washington à St. Louis se sont notamment intéressés aux bienfaits des sports d'équipe qui auraient, outre l'aspect purement santé physique, des avantages non négligeables pour la santé mentale.

Leur étude affirme en effet que la participation à des sports d'équipe est associée à moins de symptômes dépressifs chez les enfants, l'effet « antidépresseur » de ces activités provenant de trois avantages distincts : l'exercice physique, les interactions sociales et la régularité. L'étude est basée sur un échantillon de 4 191 enfants âgés de 9 à 11 ans dont les parents ont fourni des informations sur leur participation à plusieurs types d'activité, notamment sportives et artistiques, et sur leurs possibles symptômes dépressifs. Des scanners cérébraux de chaque enfant ont fourni des données sur le volume de leur hippocampe, une zone cérébrale qui joue un rôle important dans la mémoire et la réponse au stress.

Un effet bénéfique direct sur l'hippocampe

Les résultats ont montré qu'il existait une association entre la participation sportive et le volume de l'hippocampe chez les filles, mais aucune association supplémentaire avec la dépression, contrairement aux garçons. Ces relations étaient plus fortes pour les enfants participant à des sports impliquant une structure (équipe scolaire, ligue extra-scolaire, cours réguliers), par rapport à un engagement plus informel. Enfin, les chercheurs ont constaté que la participation à des activités sportives, mais pas à des activités non sportives, telles que la musique, est liée à une augmentation du volume de l'hippocampe chez les garçons et filles, et à une réduction du risque de dépression chez les garçons.

« Nos résultats aident à éclairer les relations entre la participation à un sport, le volume d'une région cérébrale particulière et les symptômes dépressifs chez des enfants autour de l'âge de neuf ans. », explique le Pr Lisa Gorham, auteure principale de l'étude. Ces conclusions font écho à celles de précédentes études ayant montré le même bienfait chez des adultes. Mais les chercheurs précisent qu'elles sont à approfondir, car il se peut que la pratique d'un sport entraîne une augmentation du volume de l'hippocampe, et ainsi une diminution du risque de dépression, ou que les enfants plus déprimés aient moins tendance à faire du sport, et donc que le volume de leur hippocampe soit plus petit.

« Le fait que ces relations aient été les plus fortes pour les sports d'équipe suggère qu'il pourrait y avoir quelque chose à propos de la combinaison de l'exercice et du soutien social, ou de la structure qui découle du fait de faire partie d'une équipe, qui peut être utile pour prévenir ou traiter la dépression chez les jeunes. Les résultats soulèvent des possibilités fascinantes pour de nouveaux travaux sur la prévention et le traitement de la dépression chez l'enfant. », concluent les chercheurs. Ces derniers espèrent que la confirmation de l’impact bénéfique des sports d’équipe sur le développement du cerveau des enfants contribue fortement à encourager les parents à les inscrire à ce type d'activité.