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Colombie : voici comment les 4 enfants ont survécu 40 jours dans la jungle

Publié le par Mathilde Saez

Une semaine après leur sauvetage, l’instinct de survie des quatre enfants retrouvés dans la jungle 40 jours après le crash de leur avion continue de fasciner. Toujours hospitalisés mais en bonne santé, les enfants ont pu raconter leur périple.

Ils ont passé 40 jours dans la jungle amazonienne au fin fond de la Colombie. Quatre frères et sœurs, âgés de 1 à 13 ans, ont survécu durant tout ce temps après le crash de leur avion. A bord, trois adultes, dont leur mère, qui n’ont pas survécu. Les enfants doivent leur salut à leur instinct de survie, mais également à leur bonne connaissance du milieu du fait de leur appartenance à une tribu indigène. Avant de mourir, quatre jours après que l’avion se soit écrasé, leur mère a aussi eu le temps de leur transmettre plusieurs conseils.

Disparus le 1er mai dernier, les quatre enfants, Lesly (13 ans), Soleiny (9 ans), Tien Noriel (5 ans) et Cristin (1 an), ont été retrouvés le 9 juin 2023 à 5 kilomètres du lieu du crash. Cela faisait quatre jours qu’ils avaient établi leur campement de fortune à cet endroit. Ils étaient installés sur une bâche récupérée à bord de l’avion. Très affaiblis, amaigris, l’air hagard, ils étaient néanmoins tous globalement en bonne santé. Le petit garçon de 5 ans, trop faible, ne parvenait plus à marcher. Toujours hospitalisés à Bogota, les enfants doivent rester sous surveillance au cas où ils contracteraient une maladie ou une infection bactérienne. Ils se remettent doucement, on fait déjà plusieurs dessins et des récits pour retracer leur périple.

 

Qu’ont-ils emporté dans leur périple ?

Après la mort de leur mère, les enfants décident de quitter le lieu du crash. C’est Lesly, l’aînée, qui prend en charge la fratrie. Elle commence par chercher dans les débris le sac de couches pour sa petite sœur. Dans une valise, elle met une bâche, une serviette, quelques vêtements, du matériel de camping, une lampe torche avec des piles, une bouteille de soda mais aussi une boîte à musique et deux téléphones portables. Ces derniers ne serviront que de distraction, faute de réseau. Les enfants se mettent alors en mouvement mais laissent derrière eux des traces de leur passage, ce qui permet aux sauveteurs d’être certains qu’ils sont toujours en vie. Les enfants eux-mêmes savent qu’on les cherche. Ils entendent les hélicoptères et leur grand-mère, qui parle au mégaphone, et leur conseille de rester au même endroit pour que l’on puisse les retrouver plus facilement. Des colis de nourriture leur sont envoyés, mais pour le moment, on ignore s’ils ont pu être réceptionnés par les enfants.

Comment se sont-ils nourris ?

« La survie des enfants est la démonstration de la connaissance et de la relation qu’entretiennent les indigènes avec la nature, un lien enseigné dès le ventre de la mère », a communiqué l’Organisation nationale des peuples Amérindiens de Colombie (Opiac). C’est en effet grâce à cela et aux derniers conseils délivrés par leur mère que les enfants ont pu se nourrir durant tout ce temps. Grâce à leurs bonnes connaissances des plantes, ils savent ce qui est bon ou mauvais. Ils restent également toujours à proximité d’un cours d’eau pour pouvoir remplir leurs gourdes. Pour la petite de 11 mois qui a besoin de lait artificiel ou maternel, on évoque un possible substitut extrait de lianes. Les enfants évoquent aussi la présence d’un chien. Il s’agirait de Wilson, un chien de l’équipe de secours, qui s’est perdu. Il aurait rendu plusieurs fois visite aux enfants avant de disparaître dans la nature.

Que vont-ils devenir ?

Affamés lors de l’arrivée des secours, ils se sont aussi montrés très lucides quant à la mort de leur mère. Outre leurs notions de survie, ils ont eu beaucoup de chance de ne pas avoir été attaqués par un animal sauvage, ou même de souffrir d’une blessure accidentelle. Mais désormais, c’est un autre combat qui les attend. Placés au cœur d’une querelle familiale : les proches de leur mère accusent le père des deux plus jeunes enfants - il n’est pas le père des deux aînés - de maltraitance, ce que de dernier dément. Le père des deux aînés ne s’est pas manifesté, et la grand-mère maternelle demande la garde des quatre enfants.