Quelles sont les premières causes de brûlures en France ? Les liquides chauds et en premier lieu les liquides alimentaires et l'eau du robinet, indique l'agence sanitaire Santé Publique France dans une enquête sur les victimes de brûlures hospitalisées en France métropolitaine en 2014. Les résultats de cette étude indiquent également que dans neuf cas sur dix, ces brûlures sont d'origine accidentelle (dans un cadre domestique ou de travail). Les liquides chauds ne représentent pas le seul danger, puisque plus largement, le risque concerne aussi les objets avec feu, flamme et fumée comme un barbecue (27%), les objets chauds à l'instar d'un fer à repasser (8,1%), les substances chimiques (4,5%) et l'électricité (2,4%).
Sont considérées comme graves, les brûlures couvrant au moins 20 % de la surface du corps chez les enfants de moins de 5 ans, au moins 30 % au-delà de 5 ans, ou encore présentes au niveau des voies respiratoires. « Qu’elles soient accidentelles ou volontaires, de telles brûlures sont à l’origine de séquelles physiques et psychologiques pour les victimes et leur entourage et leur traitement nécessite le plus souvent des moyens très coûteux », explique ainsi l'agence. L'un des points clés de son enquête consistait aussi à savoir quelles populations étaient particulièrement touchées. Il s'avère que 8 120 personnes ont été hospitalisées pour cette raison en 2014, dont 190 personnes sont décédées.
Un danger dans toutes les pièces de la maison
Par ailleurs, les hommes sont plus concernés que les femmes (5 099 versus 3 021 de femmes), mais ce sont surtout les enfants de moins de 5 ans qui sont les plus touchés par ce type d'incident car ils représentent plus du quart des personnes hospitalisées (28,8 %). Chez ces derniers, les brûlures sont surtout causées par des liquides chauds (première cause chez les 0-4 ans et les 5-14 ans), et le contact avec des solides chauds (deuxième cause chez les enfants de 0 à 4 ans). Les femmes, toutes classes d’âges confondues, sont quant à elles principalement victimes de brûlures par contact avec des liquides chauds, tandis que l’exposition aux « feu, flammes, fumée » en est la première cause chez les hommes de 15 ans et plus.
Les experts ont également recueilli des données sur la période 2009-2014, ce qui a permis de constater une baisse de l’incidence de ces accidents (13,8 pour 100 000 en 2009 contre 12,3 pour 100 000 en 2014). « Cette baisse, principalement chez les hommes, est survenue dans le cadre de la mise en place de diverses actions de prévention telles que la réduction de la température maximale de l’eau chaude du robinet ou l’obligation d’installation de détecteurs avertisseurs autonomes de fumée », font-ils savoir. Mais le nombre de victimes restant trop élevé, ces derniers recommandent dans leur conclusion « d'aller plus loin en matière de prévention des brûlures car celles-ci sont le plus souvent évitables. »
Pour cela, ils recommandent de consolider les mesures existantes et de les étendre à « certains risques peu ou pas pris en compte. » Il est aussi essentiel de définir de nouvelles actions de prévention, après avoir mené « des enquêtes pour mieux caractériser les causes de leur survenue (par type de produits), ainsi que les profils des victimes (caractéristiques socio-économiques, état de santé, habitudes de consommation...) ». Selon l'Inpes, les premiers réflexes pour éviter les brûlures chez l'enfant consistent à l'éloigner des appareils électroménagers chauds, veiller à ne pas dépasser 37° pour l'eau du bain et de ne pas laisser les récipients remplis d'un liquide ou d’un aliment chaud à sa portée.