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Avoir un grand frère serait associé à un développement plus lent du langage

Publié le par Alexandra Bresson

Plusieurs études avaient déjà démontré que les enfants ayant un aîné ont de moins bonnes performances linguistiques que ceux n’en ayant pas. Mais des chercheurs français viennent de préciser ce résultat : il ne concernerait que les enfants ayant un frère aîné.

Intuitivement, il est tentant de penser qu’un enfant ayant un frère aîné, ou une sœur, grandirait dans un environnement linguistique stimulant et développerait de fait plus rapidement ses capacités linguistiques que le premier né de la famille. Mais dans les faits, plusieurs travaux scientifiques ont montré le contraire : l’acquisition du langage chez un enfant ayant un aîné serait moins rapide que chez un enfant n’en ayant pas. Une étude menée par une équipe de recherche française* et publiée dans la revue « Psychological Science » va même plus loin dans cette conclusion étonnante, en affirmant que seuls les grands frères impacteraient les capacités linguistiques de leurs petits frères et sœurs.

En revanche, les enfants ayant une grande sœur présentent un développement identique aux enfants n’ayant pas d’aîné. Pour en venir à cette conclusion, plus de 1 000 enfants ont été suivis de leur naissance à leurs 5 ans et demi au sein d'une cohorte mère-enfant appelée « EDEN », qui a recruté des familles entre 2003 et 2006 dans les CHU de Nancy et Poitiers. Leurs capacités linguistiques ont été évaluées à 2, 3 et 5 ans et demi, par des tests mesurant plusieurs aspects du langage, tels que le vocabulaire, la syntaxe ou le raisonnement verbal. Résultat : les enfants ayant un grand frère présentent en moyenne 2 mois de retard sur leur développement du langage par rapport aux enfants ayant une grande sœur.

Deux hypothèses permettraient d’expliquer ce résultat selon les scientifiques. « La première serait que les sœurs aînées, en parlant plus volontiers à leurs cadets que les frères, compenseraient la moindre disponibilité des parents. Une autre hypothèse serait que les sœurs aînées soient moins en compétition que les frères aînés pour s’attirer l’attention parentale.» Si cette étude ne permet pas de départager ces hypothèses, elle met en évidence que « le développement du langage précoce du cadet a tendance à être ralenti lorsque l’aîné est un garçon. », concluent-ils. Pour la suite de leur étude, les chercheurs voudraient examiner l’impact de la culture, notamment l'origine géographique, sur ces résultats.

*Une équipe de recherche du CNRS, de l’hôpital Robert-Debré AP-HP, de l’EHESS, de l’ENS et de l’Inserm.

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