Déserter l’école avant Noël : une mesure conseillée par le Conseil scientifique
Dans une note d’éclairage scientifique publiée lundi 14 décembre, le Conseil scientifique encourage les Français à opter pour un auto-confinement préventif avant les fêtes de Noël. L’idée : éviter au maximum les risques de contamination par le coronavirus durant les jours qui précèdent Noël, et ainsi diminuer le risque de transmettre la Covid-19 à ses proches, et notamment aux personnes âgées et fragiles.
Le Conseil scientifique a ainsi proposé de « laisser une tolérance aux familles qui le peuvent et qui le souhaitent d’élargir de 2 jours la période des vacances scolaires afin que l’auto-confinement de 1 semaine soit également possible pour les enfants. Il est donc recommandé de ne pas pénaliser les absences scolaires des 17 et 18 décembre ».
Aussitôt proposée, aussitôt acceptée : dans une interview accordée à nos confrères d’Europe 1, le Premier ministre Jean Castex a appuyé la recommandation du Conseil scientifique de s’auto-confiner huit jours avant Noël, surtout si l’on va célébrer l’événement en compagnie de personnes à risque. Par la suite, le ministère de l’Education nationale a assuré qu'une tolérance serait bel et bien instaurée pour les absences des enfants ces jeudi 17 et vendredi 18 décembre. Mais il ne s’agit pas d’une obligation ni d’une incitation, a précisé le ministère.
Syndicats enseignants et parents tombent des nues
Du côté des syndicats, c’est l’incompréhension sinon la fureur. Car par ces déclarations, le gouvernement laisse entendre d’une part que les enfants seraient très contaminants, alors que les études scientifiques font plutôt état d’une faible contagiosité de cette tranche d’âge, laquelle avait d’ailleurs motivé la réouverture des établissements scolaires. D’autre part, il sous-entend que l’école n’est pas obligatoire, et que l’on pourrait choisir d’y aller ou non.
Dans un communiqué, le syndicat SE-Unsa, pourtant modéré, n’a pas mâché ses mots. Il dénonce “le manque de respect des personnels qui découvrent, en même temps que tout le monde, une mesure qui, par son fond et par sa forme, ne fait aucun cas des longues semaines d’investissement pour maintenir la scolarité des élèves dans un confinement qui a ralenti l’épidémie jusqu’aux derniers allégements qui ne concernent pas le champ scolaire”. Fustigeant un manque de cohérence et de cohésion de la part du gouvernement et du Conseil scientifique, le syndicat estime que cette annonce met sous pression les équipes enseignantes à deux jours des vacances. Et le SE-Unsa de conclure que “l’École est un lieu d’éducation et d’apprentissage, et non un service à la carte ou une garderie”.
Pour les parents, c’est surtout la surprise qui domine. Pourquoi insinuer que les enfants courent un risque de contamination à l’école alors qu’ils portent un masque et respectent les mesures barrières depuis des mois ? Pourquoi ne pas, dans ce cas, avoir fermé les écoles toute une semaine avant Noël, et pour tout le monde ? Comment s’organiser au dernier moment, lorsqu’on n’a pas la possibilité de télétravailler ou de faire garder ses enfants par ailleurs ? Bref, c’est l’incompréhension. Rappelons toutefois que ces “absences autorisées” des 17 et 18 décembre ne sont en rien une “obligation d’absence” : écoles et établissements scolaires seront ouverts pour accueillir les élèves qui s’y rendront.
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Auto-confinement : l’École n’est pas une garderie !
— SE-Unsa (@SE_Unsa) December 15, 2020
Le SE-Unsa dénonce le manque de respect des personnels qui découvrent une mesure qui ne fait aucun cas de leur investissement pour maintenir l'éducation.
L’École n'est pas un service à la carte !
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