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Attentat à Nice : une dizaine d’enfants et d’adolescents touchés

Publié le par Christine Diego

L'attentat qui s’est produit à Nice, sur la promenade des Anglais, le 14 juillet 2016, a fait 84 morts et une vingtaine de blessés graves. Parmi les victimes, on compte beaucoup d’enfants et d’adolescents. Le pédo-psychiatre Marcel Rufo donne ses conseils aux familles.

Une fois de plus, la France a été touchée de plein fouet dans un moment fort de célébration nationale. De nombreuses personnes, dont des familles, s’étaient rassemblées sur la promenade des Anglais, à Nice, pour assister au traditionnel feu d’artifice du 14 juillet. Mais la fête a pris une tournure dramatique. Un homme a foncé sur la foule à bord d’un camion fou. La tragédie a fait près de 84 victimes, dont 10 enfants et adolescents. Une trentaine de bambins est encore hospitalisé. Un pôle d’identification des victimes, composé notamment de magistrats, a été mis en place au sein de la cellule de crise du parquet de Paris. Il s'agit d’établir la liste officielle et unique des victimes (morts, blessés, impliqués). Samedi, la porte-parole de la Fondation Lenval, l’hôpital des enfants de Nice, a affirmé que 16 corps restaient encore à identifier. Dans une interview au quotidien midilibre.fr, le pédo-psychiatre Marcel Rufo livre ses précieux conseils pour parler de ce drame aux enfants : " Les petits qui ont été blessés, en rentrant chez eux, vont se sentir miraculés. Ils auront le sentiment d'une incroyable chance d'avoir évité ce monstre de fer qui voulait les tuer. Dans un premier temps, cela va être une sorte de grande joie. Certains auront évidemment de grandes séquelles physiques et, selon les lésions, les évolutions vont se différencier », explique-t-il. Ensuite, il y a ceux qui ont été témoins directs du drame sur place ce soir là : « Il faut écouter ce qu'ils disent, les faire parler, raconter. Peut-être via des groupes de paroles. La cellule psychologique installée à Nice va mettre tout cela en place », ajoute Marcel Rufo. Autres réactions à gérer chez les enfants : le fait que l’attentat se répète 6 mois après le 13 novembre 2015 à Paris. « C'est différent parce que c'est répétitif. La promenade avec les parents, le feu d'artifice, cela touche un symbole incroyable. Un moment tout à la fois d'intimité et de transgression. Les étoiles, la mer, la nuit, le feu d'artifice... Il a fallu passer du ciel à cet abominable camion. Les différents attentats se complètent dans l'horreur : ils sont une attaque de notre mode de vie, de tous les symboles de notre société. Les enfants ressentent tout cela évidemment, ils me l'ont dit. Les enfants regardent les adultes », précise le psychiatre. Quelles attitudes adopter quand on est parents, quels mots utilisés ? « Il peut y avoir des attaques encore plus horribles. Les enfants observent nos comportements. La meilleure des attitudes, c'est d'être adulte. Il faut emmagasiner sa peur et écouter les peurs des enfants. Les nôtres doivent passer au second plan. Il ne faut pas donner de détails. Il faut faire très attention aux réseaux sociaux où seront postées des horreurs et nous, les adultes, ne devons pas avoir les pulsions morbides d'aller voir. Et il faut le leur dire : je ne veux pas voir cela. Il vaut mieux parler que de voir. Pas d'images, mais des mots. Les images sont traumatiques, elles peuvent générer des traumatismes ultérieurs ». En conclusion, le pédopsychiatre conseille de dire la vérité aux enfants. «  Il faut leur dire que la France c'est la province aussi. Lui dire clairement que la France est attaquée. Lui dire la vérité. Si on n'est pas angoissé en lui répondant, on ne l'angoisse pas. Mais si on lui dit que tout ça, c'est encore loin de sa maison, c'est que l'on a la trouille. L'enfant examine d'abord votre peur. Et si on occulte les choses, ça l’affole », ajoute-t-il. En attendant, les vacances ont commencé pour de nombreuses familles un peu partout en France, ou ailleurs. Les parents doivent suivre leurs projets de l'été, en restant positifs et joyeux, même si c’est difficile. Ce lundi 18 juillet 2016, à midi, une minute de silence sera observée dans tout le pays en hommage aux victimes.
Source : midilibre.fr

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