Presque 3 ans après l’assassinat de Samuel Paty, l’Ecole est une nouvelle fois confrontée à la mort tragique d’un de ses enseignants. Vendredi 13 octobre 2023, Dominique Bernard, professeur de lettres a été assassiné dans l’établissement d'Arras où il exerçait par un ancien élève. Durant l’attaque, trois autres membres du lycée Gambetta Carnot ont été blessés. Un drame qui a fortement secoué toute la communauté éducative.
« Parce que les cours ne pourront pas reprendre normalement lundi matin, la communauté éducative a besoin de se retrouver, d’échanger, de préparer au mieux le retour des élèves », peut-on ainsi lire sur le site du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse. De fait, le ministre Gabriel Attal a décidé d’annuler les cours pour les collégiens et les lycéens jusqu’à 10h ce lundi, afin que les équipes pédagogiques de chaque établissement puissent échanger entre eux. Une minute de silence a aussi été respectée à 14h dans chaque classe, « en mémoire des victimes des attentats commis contre l’École ».
Quel hommage est rendu dans les écoles primaires ?
Dans les écoles élémentaires, l’hommage se déroulera dans l’après-midi, mais « ce temps d’hommage et de recueillement pourra prendre d’autres formes, pour tenir compte de l’âge des élèves. »
Carole*, directrice d’une école élémentaire en Nouvelle-Aquitaine explique que « la priorité pour nous, c’est de rassurer les enfants. Leur rappeler qu’ils sont en sécurité à l’école, que tout est mis en place pour qu’ils soient protégés. Ensuite, on s’attachera à recueillir la parole des enfants, surtout des plus petits. Certains sont très exposés aux écrans, peuvent voir et entendre des choses violentes : on va donc être vigilant, bien les écouter et être à l’affût d’un possible mal-être. Pour les plus grands, les prochains temps d’enseignement moral et civique seront aussi consacrés à ce qu’il s’est passé, afin de mettre des mots sur l’actualité et mieux la comprendre. L’occasion une nouvelle fois d’échanger avec les enfants et d’ouvrir un espace de parole. »
Séverine*, institutrice dans une petite école primaire a préféré, comme toute l’équipe pédagogique, de ne pas organiser d’hommage collectif, « ils sont beaucoup trop petits ». À la place, « on a parlé du sujet en classe parce que certains enfants avaient des questions, on leur a expliqué la situation, avec des mots simples, et surtout, en les rassurant le plus possible. On leur a dit que l’école était un endroit sécurisé, qu’on était là pour les protéger. »
*Les prénoms ont été modifiés