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Asthme : mieux protéger les enfants grâce au vaccin contre la grippe

Publié le par Alexandra Bresson

Selon des chercheurs, il serait possible de réduire très fortement le risque d’hospitalisation des enfants asthmatiques d’âge préscolaire après une crise en les vaccinant contre la grippe.

Asthme et virus respiratoires ne font pas bon ménage. Affaiblie par le rhume ou la grippe, la victime d’une crise d’asthme réagit fréquemment mal au traitement d’urgence, et certains sujets doivent être hospitalisés. C’est particulièrement vrai pour les enfants d’âge préscolaire, rappellent des chercheurs du CHU Sainte-Justine (Canada) qui précisent qu'il existe une solution pour éviter cette double épreuve que constitue la crise d’asthme combinée avec un virus respiratoire. La solution consiste selon eux à ce que les asthmatiques se fassent administrer un vaccin antigrippal annuel pour ne pas tomber malades. Mais seulement 60% d'entre eux le font, selon leurs chiffres récoltés pour le Canada.

Dans leur étude publiée dans la revue Pediatrics, ces derniers estiment qu'un peu plus de 1 enfant canadien sur 10 souffre d’asthme. Cette maladie chronique débute souvent dès la petite enfance, avant l’âge de 6 ans, au cours des années préscolaires. « Ces enfants devraient recevoir leur vaccin antigrippal et ils devraient le recevoir systématiquement. Cela en vaut la peine. Nous savons maintenant que, si ces enfants attrapent la grippe, le risque d’échec du traitement d’urgence en cas de crise d’asthme est très élevé. Alors que le risque d’échec du traitement est habituellement de 17 %, il passe à près de 40 % si l’enfant est grippé », souligne la coauteur de l'étude le Dr Francine Ducharme.

Un réflexe à réitérer chaque année

Leur étude intitulée a été menée entre 2011 et 2013 et a porté sur près de 1000 enfants traités pour des crises d’asthme de modérées à graves. Des prélèvements nasaux ont été effectués et analysés afin de déterminer si les enfants souffraient également de la grippe ou présentaient d’autres virus respiratoires à leur arrivée au service d’urgence : il s’est avéré que c’était le cas pour les deux tiers d’entre eux. Et lorsque les enfants ayant un virus respiratoire se sont vus prescrire les traitements standards pour leur crise d’asthme, sous la forme de corticostéroïdes oraux et de bronchodilatateurs inhalés, 20 % d’entre eux n’y ont pas répondu et ont dû, dans la plupart des cas, être hospitalisés.

Par ailleurs, les enfants souffrant d’influenza (grippe) couraient un risque d’au moins 37 % de ne pas répondre au traitement, comparativement à 13 % pour les enfants non contaminés par un virus. En revanche, les enfants présentant des souches de rhinovirus humain (RVH), le déclencheur le plus fréquent des crises d’asthme, ont bien réagi au traitement. « C’est la première fois que nous sommes parvenus à débrouiller le risque de non-réponse au traitement de l’asthme en présence de virus spécifiques, en particulier l’influenza et le rhinovirus. Le risque absolu plus élevé de plus de 20 % d’échec du traitement dans les cas de grippe est très important.», ajoute la coauteure de l'étude le Pr Caroline Quach.

Elle ajoute que la vaccination est une solution de prévention simple, mais que les parents n'y pensent pas forcément. « S’il faut reconnaître que le vaccin n’est efficace, au mieux, qu’à 50 %, cela ne constitue pas une raison pour ne pas faire vacciner les enfants asthmatiques chaque année. » C'est pourquoi les chercheurs recommandent aux autorités sanitaires de les encourager à faire vacciner leurs enfants, et de faire en sorte que cela soit facile. En France, une campagne vaccinale vise chaque année à protéger les populations les plus exposées aux risques de complications graves en cas de grippe, notamment les femmes enceintes et les personnes atteintes de certaines maladies chroniques.

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