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Assassinat de Samuel Paty : un pédopsychiatre explique comment en parler aux enfants

Publié le par Hélène Bour

Alors qu’a eu lieu ce matin l’hommage à Samuel Paty dans l’ensemble des établissements scolaires de France, un pédopsychiatre a détaillé comment parler de ce drame aux enfants, au micro de France 3.

Ce lundi 2 novembre, la rentrée des classes était particulièrement inhabituelle, tant pour les enseignants que pour les élèves, du fait de confinement et du nouveau protocole sanitaire, mais aussi de l’hommage rendu à Samuel Paty. Tous les écoliers de France ont ainsi entendu ce matin la “Lettre aux instituteurs et institutrices” de Jean Jaurès, publiée le 15 janvier 1888 dans la Dépêche de Toulouse, et observé ensuite une minute de silence.

Si de nombreux enseignants vont sans doute prendre le temps d’expliquer cette lettre, ainsi que le drame qui a eu lieu le vendredi 16 octobre dernier, les parents aussi peuvent en discuter avec leurs enfants.

Car si “les enfants doivent être protégés de la violence du monde des adultes, il n’y a pas de raison de forcément aborder la situation avec eux s’ils n’ont pas de questions”, a déclaré Dr Xavier Benarous, pédopsychiatre au CHU d’Amiens auprès de nos confrères de France 3.

L’assassinat de Samuel Paty est intimement lié aux caricatures du prophète Mahomet réalisé par le journal satirique Charlie Hebdo, et à des questions de laïcité et de liberté d’expression. Ces notions peuvent toutefois paraître bien abstraites pour de jeunes enfants. Aussi est-il plus judicieux d’aborder le sujet en expliquant qu’il “y a une manière démocratique de trouver des compromis qui passe par la discussion, l’échange”, souligne ainsi le Dr Benarous. “Les enfants, même s’ils ne comprennent pas les concepts dont on parle, de laïcité, de liberté”, “sont quand même sensibles dès le plus jeune âge à cette question du compromis, en particulier entre un désir et celui du désir des autres”, ajoute le pédopsychiatre.

Comme pour beaucoup de sujets, tels que la violence, la sexualité, ou même le consentement, il est évidemment plus que conseillé d’adapter son discours à l’âge de l'enfant.

Selon le Dr Benarous, les enfants de cinq ou six ans seront surtout inquiets en termes de sécurité. Ils peuvent avoir peur pour leur enseignant, leurs parents, eux-mêmes…

L’enjeu est alors de rassurer l’enfant à ce sujet. Alors que pour les plus grands, notamment les adolescents, c’est la question de la liberté d’expression qui est au cœur du sujet.

Le pédopsychiatre conseille par ailleurs aux parents de ne pas laisser les enfants devant la télévision, devant des images et informations trop anxiogènes, et de contextualiser les choses avec eux plutôt que de leur livrer les infos sans filtres. “On peut présenter des symptômes post-traumatiques en étant soi-même exposé à un traumatisme ou au discours d’une personne présentée au traumatisme”, assure le Dr Benarous.

Si l’angoisse de l’enfant persiste plusieurs semaines, mieux vaut s’orienter vers un pédiatre, psychologue scolaire ou pédopsychiatre pour aider l’enfant à faire face.

Source : France 3

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