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Apprentissage de la lecture : trop d’enseignants utilisent des méthodes controversées

Publié le par Véronique Bertrand

Le président du conseil scientifique de l’Education nationale alerte sur l’utilisation encore trop répandue de la méthode globale pour apprendre à lire, alors que la méthode syllabique pure n’est utilisée que par 3 à 4 % des enseignants. Explications.

En 2019 a été mis en place le Conseil scientifique de l’Education nationale (CNES) dont le président est Stanislas Dehaene. Ce chercheur en neurosciences vient d’alerter sur les pédagogies utilisées dans l’apprentissage de la lecture en classe de CP.

Trop de méthodes globales

Interviewé par nos confrères du Point, il explique : « En l’absence de formation, certains enseignants adoptent des pédagogies à départ global, totalement inacceptables. En 2022, bon nombre d’enseignants continuent d’utiliser des manuels peu efficaces. »

Quelle est la méthode la plus efficace ?

Pour apprendre à lire, c’est « la méthode syllabique pure, c’est-à-dire le déchiffrage où l’on bannit la lecture devinette et l’apprentissage par cœur qui est la plus efficace », constate-t-il.  Cette méthode est notamment importante pour les élèves des milieux populaires. Mais, malheureusement, elle n’est utilisée que par 3 à 4 % des enseignants qui ne disposent que de 5 à 6 manuels différents sur les 80 existants pour apprendre à lire.

90 % de méthodes mixtes

Le chercheur en neurosciences précise que 90 % des enseignants utilisent des méthodes d’apprentissage de la lecture mixte, c’est-à-dire le B.A.BA, à laquelle ils ajoutent des mots à retenir par cœur et des devinettes pour retrouver des mots cachés. Résultat, à l’entrée en CE1, 47 % des élèves ne lisent pas plus de 50 mots en une minute. En moyenne, pour une lecture fluide, un enfant doit pouvoir lire 80 mots par minute. En deçà, la lecture est considérée comme lente.

 

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