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Amygdales : leur ablation ne serait pas une si bonne idée

Publié le par Hélène Bour

L’ablation des amygdales et des végétations adénoïdes chez l’enfant ne serait pas une si bonne idée sur le long terme, révèle un étude. Car cela augmenterait le risque de maladies respiratoires, allergiques et infectieuses.

Chez l’enfant, l’amygdalectomie, ou ablation des amygdales, ainsi que l'adénoïdectomie, ablation des végétations adénoïdes, est une chirurgie pédiatrique fréquente, mise en place pour traiter une hypertrophie amygdalienne ou des infections de la sphère ORL à répétition (otites, bronchites, angines…).

Si à court terme, cette opération n’engendre généralement pas de complications, ses effets sur le long terme sont mal connus.

Des chercheurs danois, américains et australiens se sont récemment penchés sur la question, dans une étude parue le 7 juin dans le “Journal of the American Medical Association (JAMA) Otolaryngology–Head & Neck Surgery”.

L'équipe a analysé un ensemble de données du Danemark portant sur 1 189 061 enfants nés entre 1979 et 1999, suivis pendant leurs dix premières années au moins, et parfois jusqu'à leurs 30 ans. Parmi les quelque 1,2 million d'enfants, 17 460 avaient subi une adénoïdectomie, 11 830 une amygdalectomie et 31 377 avaient subi les deux (adéno-amygdalectomies), où les amygdales et les végétations adénoïdes sont enlevées. Tous ces enfants étaient par ailleurs en bonne santé.

Résultat :

  • L'amygdalectomie a été associée à un risque relatif presque triplé – à savoir le risque pour ceux qui ont eu cette chirurgie par rapport à ceux qui ne l'ont pas eue – de maladies des voies respiratoires supérieures. Celles-ci comprennent l'asthme, la grippe, la pneumonie et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
  • L'adénoïdectomie a été associée à un risque relatif de BPCO plus que doublé et à un risque relatif presque doublé de maladies des voies respiratoires supérieures et de la conjonctivite. Le risque absolu a également presque doublé pour les maladies des voies respiratoires supérieures.

Retarder l’ablation autant que possible, pour le bon développement de l’immunité

Ces conclusions peuvent s’expliquer par le fait que les végétations adénoïdes et les amygdales sont positionnées dans le nez et la gorge pour assurer une première ligne de défense immunitaire contre les agents pathogènes. Les enlever trop tôt dans l’enfance ne laisse pas le temps au système immunitaire de s’armer et de se développer correctement, ce qui peut avoir des répercussions sur le long terme.

Pour les chercheurs, il serait bon de revoir le recours quasi-systématique à l’ablation des amygdales et des végétations adénoïdes chez les enfants, d’autant que cela ne diminue que le risque d'amygdalite, puisque les amygdales sont retirées, et n’a pas d’effet sur le risque de sinusite. Les auteurs suggèrent donc de retarder autant que possible cette chirurgie pédiatrique, afin que le système immunitaire ait le temps de se développer, et pour éviter cet effet contre-productif sur le long terme.

Source : Science Daily

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