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Allergies alimentaires : attention aux allergènes émergents

Publié le par Alexandra Bresson

Nouvelles habitudes, nouveaux aliments, nouveaux procédés de transformation... autant de facteurs qui peuvent avoir un impact sur les allergies alimentaires. À l’issue d’un travail d’expertise, l’Anses constate un manque de données sur leur prévalence en France, notamment en ce qui concerne les nouveaux types d'allergènes. Elle préconise par ailleurs une meilleure information du public à ce sujet.

Le lait de vache, l'œuf, l'arachide, les fruits à coque ou encore le blé représentent les principaux allergènes alimentaires chez l'enfant. Mais face à l’évolution des habitudes alimentaires et à l’introduction de nouveaux aliments sur le marché, leur nombre augmente, comme le fait savoir l'Anses* dans son dernier avis. Cette dernière a été saisie par le ministère de la Santé afin de faire un état des lieux des nouvelles données scientifiques et de proposer des orientations pour une meilleure gestion de cette problématique. Une préoccupation sanitaire importante, notamment en raison de la manifestation la plus grave d'une allergie alimentaire, le choc anaphylactique, qui peut entraîner la mort.

À l’issue de son expertise, l’Anses souligne que les données disponibles actuellement ne permettent pas de déterminer l’évolution de la prévalence des allergies alimentaires. En effet, « il n’existe aucune disposition pour suivre leur évolution et les études actuelles ne permettent pas de comparer les valeurs de prévalence », explique-t-elle. Tout en précisant que les données d’incidence, notamment des réactions allergiques graves, sont insuffisantes pour être représentatives de la situation nationale. C'est pourquoi elle recommande aux pouvoirs publics d’améliorer les dispositifs de recueil de données relatives aux allergènes alimentaires, afin de mieux orienter les recherches sur ce sujet.

Une meilleure information des médecins et des consommateurs

Les signalements reçus par le Réseau d’Allergo Vigilance® (RAV) ont néanmoins permis d’identifier des allergènes émergents : le sarrasin, le lait des petits ruminants (chèvre et brebis), le kiwi, le pignon de pin, l’α-galactose (présent dans la viande de mammifère), les pois et les lentilles. « Ces allergènes présentent un risque d’anaphylaxie parfois plus élevé que certains allergènes de mention obligatoire », ajoute l'Anses, qui recommande donc la mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires qui doivent être signalés. Son expertise précise également qu'il existe des facteurs « aggravants » dans les cas d’anaphylaxie sévères signalés au RAV chez l’adulte, comme l’alcool et le tabac.

Autre recommandation : créer un guide de bonnes pratiques destiné aux médecins pour améliorer la prise en charge et le suivi des personnes allergiques au-delà des centres spécialisés. Quant aux consommateurs, il est essentiel selon l'Anses de rendre accessibles les éléments d’information pour les repas pris en dehors du foyer. Car si des dispositions existent en Europe pour la restauration collective ou commerciale, l’expertise a aussi conduit à identifier un risque accru pour les personnes allergiques lors des repas à l’occasion de déplacements à l’étranger. Dans ce sens, l’Agence propose la rédaction d’un guide pour les personnes allergiques souhaitant voyager à l’étranger ou prendre l’avion.

Enfin, elle préconise plus largement une évaluation de l’efficacité de la réglementation « sur les aspects tels que l’accessibilité de l’information, les conséquences sur le comportement des consommateurs, la pertinence des produits soumis à obligation d’information et en particulier vis-à-vis de la pratique d’un étiquetage de précaution.», conclut-elle. Sur le sujet, l'association Asthme & Allergies prévient que l'allergie alimentaire est en constante augmentation : elle a doublé en cinq ans et touche 3,4% de la population en France, soit 2 108 000 personnes. A noter également que celle-ci concerne 5 à 7% des enfants âgés de moins de 15 ans et que ces derniers sont trois fois plus touchés que les adultes.

*L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

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