Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Alimentation des enfants de 0 à 3 ans : les nouvelles recommandations officielles

Publié le par Alexandra Bresson

Dans un récent rapport, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) présente sa révision des repères alimentaires pour les enfants de 0-36 mois. Cet avis comporte des recommandations générales concernant l’équilibre alimentaire global de l’enfant ainsi que les enjeux spécifiques aux différents âges. Les auteurs indiquent notamment quand et comment mettre en place la diversification alimentaire.

De 0 à 6 mois, le nourrisson se nourrit essentiellement de lait. Puis il est possible d'intégrer progressivement d’autres aliments, c’est ce qu’on appelle la phase de diversification. Cette étape se poursuit graduellement jusqu’à l’âge de 3 ans : l'enfant va doucement élargir sa palette de goûts, de saveurs et de textures. A ce sujet, le Haut conseil de santé publique (HCSP) a été saisi par le ministère de la Santé pour actualiser les repères alimentaires du Programme national nutrition santé (PNNS) pour les enfants de 0 à 36 mois. Des repères qui, comme il le précise, « ont été définis en termes de santé publique dans le but de permettre un état de santé et une croissance optimale à tous les enfants. »

Concernant la diversification de l'alimentation chez les bébés, le HCSP recommande de la démarrer entre 4 et 6 mois (pas après 6 mois révolus). Les types d’aliments à introduire sont : les produits laitiers, fruits, légumes, pommes de terre, produits céréaliers, légumes secs, viandes, poissons, œufs cuits. Les auteurs du rapport recommandent de ne pas oublier les matières grasses « souvent peu consommées chez l’enfant de moins de 3 ans, alors qu’elles sont indispensables. » Ces derniers précisent également qu'il est possible d'introduire les groupes alimentaires de façon concomitante, sans ordre ou de rythme particulier recommandé, mais en proposant des aliments différents chaque jour.

Introduire les allergènes le plus tôt possible

En effet, « ce n’est pas tant le nombre d’aliments proposés qui favorise l’acceptation de nouveaux aliments mais plutôt le fait d’en changer tous les jours. », note le rapport. Les auteurs préconisent également d’introduire « sans tarder » les allergènes alimentaires majeurs tels que les produits laitiers, l’œuf et l’arachide, que l’enfant soit à risque d’allergie (du fait de son histoire familiale) ou non. En ce qui concerne la texture des aliments, celle-ci étant l'une des propriétés de l’aliment qui demande le plus d’adaptation de la part de l’enfant afin de l'avaler, la fenêtre d’introduction des aliments dits « texturés » est un peu plus tardive, entre 8 et 10 mois, et dans tous les cas avant 12 mois.

Ainsi, le HCSP souligne que « parfois dès 8 mois l’enfant peut commencer à manger des petits morceaux mous et de plus en plus durs à partir de 10 mois. Lors de cet apprentissage il peut être utile de laisser l’enfant toucher les aliments avant de les porter à sa bouche. » Pour les 2e et 3e années de vie, la consigne consiste à ce que l'enfant acquiert une alimentation qui se rapproche petit à petit de celle de la famille, mais dans des quantités adaptées à son âge, et sans oublier qu'il ne mangera pas comme les adultes avant 3 ans. A cette période, le rythme recommandé est petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner, une habitude qui peut être adoptée tôt en évitant de donner des aliments hors des repas.

Après 12 mois, l'importance des bonnes habitudes

Il s'agit également d'une période où l'enfant doit développer des habitudes alimentaires saines, et en premier lieu une consommation limitée de produits sucrés (comme les bonbons, crèmes dessert, glaces, boissons sucrées, etc.), de fritures, de charcuteries, de sel et de produits salés (biscuits apéritifs...). A titre d'exemple, « après 1 an, le goûter en milieu d’après-midi pourra être composé d’un produit céréalier et/ou fruit ou une compote ou un produit laitier. », précisent les experts, ces derniers ajoutant à ce sujet que le « double goûter », soit celui de la crèche ou de l’assistante maternelle et celui apporté par la personne qui vient chercher l’enfant ou au retour au domicile, est à éviter.

Enfin, le HCSP tient à rappeler qu'un certain nombre d’aliments ne sont pas adaptés à l’alimentation des enfants de moins de 3 ans, par exemple à cause de leur petite taille (fruits à coque, arachide, grains de raisin) en raison du risque d’étouffement ou à cause de la présence de certains ingrédients (café, thé, les sodas caféinés et boissons dites énergisantes, qui sont à éviter du fait de leur teneur en caféine). De même les œufs crus et produits à base d’œufs crus, les coquillages crus et poisson cru, toutes les viandes crues ou peu cuites sont à proscrire pour leur risque microbiologique. Enfin, aucune supplémentation ne doit être donnée à un enfant en dehors d’une prescription médicale.

Sujets associés