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Afghanistan : quel avenir pour les enfants ?

Publié le par Stella Roca

Alors que la situation en Afghanistan fait le tour des téléviseurs du monde entier, l’UNICEF et Amnesty International nous éclairent sur la situation des enfants afghans avant et depuis le retour des talibans au pouvoir. Selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan, le pays est « l’un des pays les plus meurtriers au monde pour les enfants ». Le détail.

Le 15 août dernier, plus de vingt ans après leur première ascension au pouvoir, les talibans ont repris le contrôle du pays et de la capitale afghane, Kaboul. Chaque jour, la panique saisit un peu plus les habitants et fait fuir plusieurs milliers de personnes, dont 80% sont des femmes et des enfants, selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Le pays confronté à une triple crise

Alors que depuis le début de l’année 2021, UNICEF comptabilise plus de 552 enfants tués en Afghanistan, les jeunes du pays doivent également faire face au retour du groupe terroriste au pouvoir, à l’épidémie de Covid-19, ainsi qu’à une sécheresse récemment déclarée. Bien avant l’arrivée des talibans, l’association qui lutte pour les droits des enfants dans le monde témoignait que près de 10 millions d’enfants nécessitaient une aide humanitaire urgente, que ce soit pour un manque d’eau, un manque d’hygiène ou un manque de nourriture. En effet, ce sont près d’un million d’enfants afghans de moins de cinq ans qui souffriront de malnutrition aigue sévère d’ici la fin 2021. Pour ne rien arranger, l’UNICEF craint un recrutement des enfants comme combattants par le groupe armé arrivé au pouvoir, puisque plus de 3 millions et demi de jeunes ne sont pas scolarisés dans le pays et que « de nombreux enfants continuaient d’être contraints au travail forcé ou à mendier dans la rue ». L’association redoute que l’intensification des combats dans le pays mène à une escalade des violations envers les enfants, alors que ces dernières semaines, déjà près de 200 000 enfants ont dû quitter leur foyer pour chercher refuge ailleurs, selon l’ONU.

Les fillettes en première ligne

Le retour au pouvoir des talibans fait également craindre à la communauté internationale le retour d’une application radicale de la charia. Alors que les femmes et les jeunes filles ont vu leurs droits évoluer ces dernières années, le retour des fondamentalistes fait peser sur le pays une limitation extrême de l’accès à l’éducation des filles, la restriction de leurs libertés, et un retour des violences sexistes. Amnesty International témoignait dans un rapport faisant état des droits humains en Afghanistan en 2020 que « les femmes et les filles étaient toujours en butte à des discriminations et des violences liées au genre, partout en Afghanistan, et en particulier dans les zones contrôlées par les talibans ». Bien que les talibans aient confié qu’ils respecteraient les droits humains, en particulier ceux des femmes, en « accord avec les valeurs islamiques », Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU s’est dit « particulièrement préoccupé par l'avenir des femmes et des filles, dont les droits durement acquis doivent être protégés ».

Des ONG sur place et des solutions pour aider

Action contre la Faim est heureusement toujours présent dans le pays pour venir en aide aux populations, et vient de lancer un appel aux dons qui sera mis en place très prochainement sur leur site internet. Tandis que l’ONG Médecins Sans Frontières assure elle aussi que ses projets sont toujours en cours et que l’aide médicale est assurée, les organismes Rescue.org ainsi que Save The Children lancent des appels à la solidarité sur leurs sites internet, pour assurer l’accès aux soins et l’éducation aux jeunes Afghans. En ce qui concerne l’aide en France, l’association Utopia56 propose trois manières d’aider les réfugiés afghans : faire un don pour fournir repas et vêtements à ceux qui en ont besoin, devenir bénévole sur le terrain pour aider concrètement, ou se signaler comme famille « hébergeuse » auprès de l’association pour accueillir un migrant à la rue ou en situation d’urgence.