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Affaire du petit Grégory : le témoignage glaçant du pompier qui a découvert le corps

Publié le par Guillaume Botton

Alors que la série de TF1, “Une affaire française”, inspirée de l’affaire Grégory Villemin, touche à sa fin, retour sur le témoignage inédit de Jean-Paul, le sapeur-pompier qui a découvert le corps de l’enfant. Pour la première fois, il s’est longuement confié. C’était à Paris Match cet été. Et ça fait froid dans le dos. 

13 octobre 1984, 13 heures. Jean-Paul Moulin, mécanicien et pompier volontaire, quitte son usine pour rentrer chez lui. Sa femme étant au travail, il passe l’après-midi avec sa belle-mère. « C’était une belle journée d’automne, confie-t-il à Paris Match. On a cueilli des pommes jusqu’à 17 heures, je pense. A quelques minutes près, on aurait peut-être pu voir le ravisseur ».

« Pour moi, c’était n’importe quoi »

En fin de journée, après être allé chercher son fils, il passe devant sa caserne, étonnamment en ébullition. On lui signale qu’un gamin a disparu, le petit Grégory Villemin. Le maire de la commune lui ordonne alors d’aller du côté de la Vologne. « Tu vas à Docelles, le gamin est peut-être dans la Vologne. « Pour moi, c’était n’importe quoi », se souvient-il.

Le premier à annoncer aux parents la mort de Grégory

Le voilà arrivé à la rivière. Il fait déjà quasiment nuit noire. Jean-Paul éclaire le cours d’eau avec une lampe torche et aperçoit, « coincé entre deux rochers, un truc qui ressemblait aux sacs poubelles de l’époque ». Il s’agit, en réalité, de l’anorak de Grégory. Il est 21 heures. Jean-Paul grimpe dans sa voiture et roule à toute allure pour prévenir le Maire. A Lépanges, village où se trouve la famille Vuillemin, il découvre une foule immense, proche des étangs. Et dans cette foule, le père de Grégory, que Jean-Paul croise dès son arrivée. Le dialogue s’engage. Jean-Paul se remémore ce moment hors du temps. « Qu’est-ce qu’il y a Jean-Paul ? (…) Je réponds : “Rien, rien. Ton fils, il avait un bonnet bleu ?” Oui. “Il est dans la Vologne à Docelles”. ». A quelques mètres de là, la mère a tout entendu. Elle s’effondre. Puis hurle.

Une image insoutenable

Retour à la Vologne. Jean-Paul est réquisitionné pour sortir l’enfant de l’eau. « Serge [un collègue, ndlr] était le seul équipé pour rentrer dans l’eau. Moi, j’étais sur le talus. On me voit sur la photo qui a fait le tour du monde. (…) Et puis, on l’a emmené dans la caserne de Docelles, juste à côté. » Une fois le petit garçon à l’abri des regards, la couverture qui recouvre l’enfant est dépliée. L’image qui s’affiche est insoutenable : « Il était saucissonné par les cordes, aux pieds, aux mollets, aux jambes, aux bras, plus une autour de la tête », grimace le sapeur-pompier.

Il ne souhaite pas oublier

Voilà donc 37 ans que Jean-Paul vit et dort avec cet incroyable fait divers. S’il ne savait pas, lors de l’interview, s’il allait regarder la série de TF1 (Une affaire française, actuellement diffusée), il ne souhaite pas oublier. Encore très ému, les larmes aux yeux, il conclut ainsi le reportage de Paris Match : « Il y a eu l’affaire, la passion, le ras-le-bol. Ça reprend à chaque fois. Les gens voudraient tourner la page, je comprends. Moi, à chaque repas, chaque fête, ça ressort. Je pourrai vous en parler jusqu’à demain matin. »