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Ados en souffrance : 3 facteurs clés qui prédiraient le risque d’automutilation

Publié le par Hélène Bour

Une étude scientifique fait état de trois facteurs que l’on retrouve chez les adolescents et qui pourraient prédire la survenue d’un épisode d’automutilation, notamment chez les jeunes filles.

Parue le 22 août dernier dans le “Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry” (JAACAP), une nouvelle étude scientifique dévoile des facteurs de risque associés à un premier épisode d’automutilation chez les adolescentes.

L'automutilation est courante chez les adolescents, en particulier chez les filles”, a déclaré Monika Waszczuk, professeure adjointe au département de psychiatrie de l'Université Stony Brook, New York (États-Unis), et principale auteure de l’étude. “Cette affection largement cachée se caractérise par des blessures auto-infligées délibérément, telles que des coupures ou des brûlures. De nombreux jeunes qui ont vécu ce comportement potentiellement mortel ne cherchent pas de traitement, et plus de la moitié continuent de s'automutiler à l'âge adulte”, a déploré la chercheuse. “Pour aider à identifier les adolescentes qui pourraient avoir besoin de soutien avant la première survenue d'automutilation, nous avons cherché à mieux comprendre les vulnérabilités psychologiques associées à ce comportement”, a-t-elle ajouté.

Débutée en 2013, l’étude a porté sur un échantillon de 462 filles âgées de 13 à 15 ans au début de l’étude, et qui ne s’étaient alors jamais automutilées. Celles-ci ont complété des questionnaires portant sur leurs éventuelles vulnérabilités psychologiques, traits de personnalité et symptômes psychologiques. Les parents des adolescentes ont également été interrogés quant à leur propre santé mentale. Les épisodes d’automutilation ont ensuite été annotés via un suivi sur une période de trois ans.

Au nombre de 42, les jeunes filles qui ont commencé à s'automutiler se sont avérées avoir des niveaux de “conscienciosité” (fait d’être soigneux, consciencieux) nettement inférieurs et des niveaux d'évitement plus élevés que les jeunes filles n’ayant jamais pratiqué l’automutilation. Elles étaient également deux fois plus susceptibles d'avoir un parent qui avait eu un problème de toxicomanie à un moment de sa vie. Un profil psychologique combinant ces trois facteurs (évitement élevé, conscienciosité faible et toxicomanie parentale) a permis de distinguer avec précision les filles qui ont pratiqué l’automutilation au cours des trois années suivant le début de l’étude de celles qui ne l'ont pas fait.

Ces résultats indiquent deux voies psychologiques principales vers l'automutilation des adolescents. La première est la désinhibition – une urgence à agir et une difficulté à réguler son comportement, souvent face à de fortes émotions négatives”, a détaillé Molly Gromatsky, co-auteure de l’étude. “La deuxième voie consiste à éviter les souvenirs ou les pensées bouleversants, l'automutilation étant utilisée comme stratégie d'adaptation pour se détourner de sentiments négatifs intenses. L'abus de substances parentales peut jouer un rôle via la vulnérabilité génétique héréditaire aux problèmes de santé mentale, ainsi que via une transmission environnementale du risque”, a-t-elle ajouté.

Les auteurs de l’étude espèrent que ces résultats aideront tant les parents que les professionnels de santé à mieux identifier les adolescents à risque d’automutilation, pour agir avant qu’ils ne passent à l’acte ou commettent des actes encore plus graves.

Source : Eurekalert

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