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Activité physique : les pratiques sportives des adolescents sont très liées à celles des parents

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude menée par l'Insee montre que les collégiens accordent une grande place au sport dans leurs loisirs. Toutefois, les disparités sociales sont marquées : plus la famille bénéficie de revenus élevés, plus la pratique sportive de l’élève est fréquente. Ces disparités résultent surtout des différences de rapport au sport des parents et des modalités des vacances d’été.

Après plusieurs mois passés à vivre avec l'épidémie de Covid-19, l'Insee vient de publier son « portrait social » qui propose une vue d’ensemble sur l’impact social de la crise sanitaire et du premier confinement. L'organisme apporte également un éclairage sur les enfants sous l’angle des inégalités sociales, une problématique qui concerne également leur pratique d'une activité physique, comme le révèle l'une de ses enquêtes. En effet, les experts ont analysé le rapport que les collégiens entretiennent avec le sport en dehors de leur établissement scolaire, la place qu’ils lui accordent dans leurs loisirs et la fréquence et les modalités de leur pratique sportive, en lien avec leur milieu familial.

Les résultats de l'enquête indiquent en premier lieu que les collégiens accordent une grande place au sport dans leurs loisirs : en 2019, 93% d’entre eux déclarent pratiquer une activité sportive pendant leurs loisirs depuis le début de l’année scolaire, dont 83% pratiquent une activité sportive au moins une fois par semaine. En moyenne, les collégiens déclarent pratiquer 6,4 activités physiques et sportives différentes, tandis que seulement 8 % d’entre eux ne pratiquent qu’un seul sport. Le vélo et la course à pied fédèrent plus d’un pratiquant sur deux, respectivement 60% et 54% des élèves déclarent les pratiquer. Par ailleurs, 57% des élèves qui font du sport sont titulaires d’au moins une licence.

L'importance du rapport au sport des parents

Les collégiens sont d’autant plus enclins à faire du sport pendant leurs loisirs qu’ils en ont une vision globalement positive, en intégrant ses bienfaits pour la santé. Ainsi, 92% d’entre eux pensent que faire du sport permet de rester en bonne santé, et pour une part importante de collégiens, le sport est avant tout un moment de jeu et de plaisir : 89% pensent qu'il permet de s’amuser et de prendre du plaisir, et 83% le voient comme une occasion de passer de bons moments avec ses copains et de s’en faire de nouveaux. Mais si la proportion de collégiens qui pratiquent une activité sportive au moins une fois par semaine reste forte, quel que soit le milieu familial, elle fluctue néanmoins selon ses caractéristiques.

« Comme dans d’autres enquêtes, la pratique sportive des collégiens apparaît très liée au rapport au sport des parents. », souligne l'Insee. Ainsi, 91% des collégiens dont le père fait du sport plusieurs fois par semaine pratiquent une activité sportive régulière, contre 74 % des élèves dont le père n’en fait pas. Mais le seul fait d’avoir un père qui fait du sport, quelle que soit la fréquence, suffit à faire baisser fortement la proportion de jeunes non-pratiquants : avoir un père qui pratique de manière occasionnelle plutôt qu’un père “non sportif” divise par quatre la part de collégiens qui le sont également. Sachant que « considérer la pratique sportive de la mère aboutit à des résultats similaires. », note l'étude.

Le milieu social a-t-il un impact ?

Le fait d’avoir des parents sportifs influence aussi fortement la manière dont les collégiens font du sport : plus les parents sont sportifs, plus l’élève va bénéficier d’un encadrement dans sa pratique. Ainsi, « les deux tiers des élèves dont le père ou la mère fait du sport plusieurs fois par semaine sont inscrits dans un club sportif, autant sont licenciés et la moitié ont participé à une compétition officielle depuis le début de l’année scolaire, contre respectivement moins de la moitié et du tiers des élèves sportifs dont les parents ne pratiquent aucune activité sportive. », affirme l'Insee. Outre l'appétence des parents pour la pratique sportive, leurs niveaux socio-professionnels entrent aussi en jeu.

En effet, plus l’élève appartient à un milieu social aisé, plus la probabilité qu’il fasse du sport au moins une fois par semaine est élevée : 90% des enfants de cadres et de chefs d’entreprise sont dans cette situation contre 77% des enfants d’ouvriers non qualifiés et 73% des enfants d’inactifs. Ainsi, 88% des élèves dont l’un des deux parents est diplômé de l’enseignement supérieur pratiquent régulièrement contre 75% de ceux dont aucun parent n’est diplômé. De même, la proportion d’élèves qui font du sport une fois par semaine passe de 76 % chez ceux dont les parents disposent de moins de 1600 euros par mois à 84% quand les revenus de la famille atteignent entre 2500 et moins de 4000 euros.

Ces écarts semblent donc « autant induits par des différences de capital culturel que des disparités de ressources financières. » note l'Insee. Cette situation est à relier au fait que la fréquence de pratique sportive des adultes est elle-même liée au milieu social. Quand ils sont cadres ou chefs d’entreprise, 61% des pères et 58% des mères font du sport au moins une fois par semaine contre 31% et 20% des pères et mères ouvriers non qualifiés. Les modalités de départ en vacances des collégiens dépendent aussi fortement de leur milieu social, or l'enquête démontre que le rapport au sport des collégiens semble aussi lié à la manière dont ils passent leurs vacances, étant donné que les séjours d’été les plus longs sont l’occasion de pratiquer de nouvelles activités sportives.

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