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A l’adolescence, avoir de bons souvenirs peut réduire le risque de dépression

Publié le par Alexandra Bresson

Outre une prise en charge adaptée pour les adolescents à risque de dépression, des chercheurs britanniques affirment qu'il existe un moyen simple de leur venir en aide : les inciter à se rappeler des moments positifs de leur vie pour contrer les souvenirs de moments traumatisants. Les pensées négatives sont ainsi limitées, de même que le stress.

En France, la Haute Autorité de Santé estime que près de 8 % des adolescents entre 12 et 18 ans souffriraient d’une dépression et recommande en guise de traitement de première intention une psychothérapie adaptée à la sévérité du cas. Pour mener à bien la guérison, des chercheurs de l'Université de Cambridge affirment dans une récente étude découverte par le magazine ‘Slate’ qu'il existe une habitude simple à leur faire adopter au quotidien : les inviter à se souvenir d'évènement et d'expériences positifs. Une pratique qui permettrait de renforcer leur résilience face à la maladie, c'est-à-dire la capacité de chaque personne à surmonter un moment douloureux, à triompher d'un traumatisme.

Et ce pour une raison simple, le fait que l'un des facteurs de risque les plus connus de la dépression est l'exposition à un stress au début de la vie, tel qu'une maladie, la séparation ou le décès d'un parent, ou des circonstances familiales défavorables. « Les troubles de santé mentale qui apparaissent pour la première fois à l'adolescence sont plus graves et plus susceptibles de se reproduire plus tard dans la vie », explique la Dr Anne-Laura van Harmelen, auteure principale de l'étude. « Les services de santé mentale étant sous-financés et débordés, il est essentiel d'identifier de nouveaux moyens de renforcer la résilience, en particulier chez les adolescents les plus exposés au risque de dépression. »

« Il est possible de former les gens à se créer des souvenirs »

Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont analysé les données de 427 jeunes âgés de 14 ans en moyenne, qui étaient tous considérés à risque de dépression. Ils ont examiné l'effet de la mémorisation de souvenirs positifs sur deux signes de vulnérabilité à celle-ci : les pensées négatives liées à soi-même et les niveaux élevés de cortisol, hormone du stress. Au début de l'expérience, tous les participants ont pris part à un « test de mémoire autobiographique sur mesure ». Chacun d'entre eux a reçu un mot, positif ou négatif, et devait se rappeler un souvenir spécifique lié au mot en question. Ils ont par ailleurs rapporté la fréquence d'événements de vie négatifs vécus au cours des 12 derniers mois.

Enfin, ils ont été invités à déclarer leurs symptômes de dépression au cours des deux semaines précédentes et leurs pensées négatives. Les entretiens ont été répétés 12 mois plus tard. Les chercheurs ont également prélevé des échantillons de salive au début de l'étude et après un an, pour examiner les niveaux de cortisol sécrétés le matin. L'équipe scientifique a alors constaté que le rappel de souvenirs positifs spécifiques était associé à moins de pensées négatives liées à soi-même, et à des niveaux plus bas de cortisol 12 mois après le début de l'expérience. Ainsi, se souvenir d’événements positifs spécifiques a permis de réduire leur vulnérabilité à la dépression au fil de l'année.

L'étude précise cependant que le fait de faire en sorte de se rappeler d'évènements positifs réduisait les pensées négatives liées à soi et les symptômes dépressifs chez les adolescents ayant vécu des événements stressants au cours de leur vie, mais pas chez ceux pour qui ce n'est pas le cas. « Notre travail suggère que se souvenir des bons moments peut aider à renforcer la résilience au stress, et à réduire la vulnérabilité des jeunes à la dépression », affirment les chercheurs, avant de conclure. « C'est important car nous savons déjà qu'il est possible de former les gens à se créer des souvenirs positifs spécifiques. Cela pourrait donc être un moyen bénéfique d'aider les jeunes à risque de dépression. »

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