Le constat établi par l’Unicef est sans appel : ”Si l’Union européenne est une des régions les plus prospères et égalitaires du monde, les droits d’un trop grand nombre d’enfants y sont menacés voire même niés” assure ainsi l’organisation dans un rapport publiée ce 19 février 2024 baptisé « La situation des enfants dans l’Union européenne 2024 ». Selon cette enquête, un enfant sur quatre, soit 20 millions d’enfants, est menacé par la pauvreté ou l’exclusion sociale, marquant une augmentation inquiétante de 1 million d’enfants depuis 2019. L’Unicef point ainsi quatre dangers qui planent sur les enfants de l’UE aujourd’hui.
La santé mentale des jeunes
Avec plus de 11 millions d’enfants et de jeunes affectés par des troubles comportementaux, la situation mentale des enfants et particulièrement des adolescents inquiète l’Unicef. Ces derniers sont vulnérables à l’anxiété et à la dépression, affectant un cinquième des 15-19 ans. La pandémie de COVID-19 n’a rien arrangé et a surtout révélé un manque criant de données et de ressources pour y faire face efficacement. Les suicides sont également une cause fréquente de décès chez les 15-19 ans. On comptait 930 suicides de jeunes de 15-19 ans dans l’UE en 2020.
L’impact dévastateur de la pollution
Par ailleurs, le rapport met en garde contre les dangers de la pollution, notamment les pesticides, qui menacent selon elle la santé et le développement de près d’un enfant sur vingt. En 2019, 472 décès d’enfants et de jeunes dans l’UE ont été directement liés à la pollution de l’air, la majorité étant des nourrissons de moins d’un an.
Entre 20 et 40% des enfants en surpoids ou obèses
Globalement, les enfants de l’UE sont bien soignés note le rapport. Mais si la mortalité infantile est très basse (3,5 pour mille pour les 0-4 ans dans l’UE par exemple, contre 38,1 pour mille dans le monde), les accidents de la route comptent parmi les causes de décès les plus courantes chez les enfants et les jeunes âgés de 10 à 19 ans. Au-delà de la mortalité, l’incidence de l’obésité et du surpoids est devenue une préoccupation majeure au sein de l’UE. Le taux varie entre 20 % (Estonie, Lettonie) et 40 % (Chypre, Grèce) chez les 0-19 ans. Les taux sont plus élevés pour les garçons que pour les filles, dans tous les pays.
Internet, un monstre à apprivoiser
Si l’Unicef reconnaît les nombreux avantages qu’apportent le numérique à notre jeunesse, il expose encore beaucoup trop les enfants à de multiples dangers, tels que le cyberharcèlement, l’exploitation sexuelle en ligne, et les discours de haine. Un enfant sur huit reçoit des sollicitations sexuelles non désirées dès l’âge de 12 ans.