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Selon un rapport, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles en France chaque année

Publié le par Gaëlanne Biarez

Ce jeudi 21 septembre 2023, la Civiise a révélé un rapport réalisé sur deux ans, faisant l’analyse des cas d’incestes et de violences sexuelles faites sur les enfants en France. À travers 27 000 témoignages, la commission dénonce avec véhémence la passivité de la société voire de l’entourage le plus proche.

Il aura fallu deux ans à la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Civiise), pour recueillir le témoignage de près de 27 000 courageuses victimes. Face à ce bilan, la commission souhaite répondre à « une attente et à un besoin vital », selon Édouard Durand, magistrat et coprésident de la Civiise, sur France info, le 31 mars 2022. Depuis sa création, en septembre 2021, la Civiise a pour objectif de recueillir la parole des victimes et de réorienter les politiques publiques vers une meilleure protection, notamment par « la mise en œuvre des soins spécialisés du psychotraumatisme ».

En effet d’après son rapport, publiée ce jeudi 21 septembre 2023, plus d’une victime d’inceste sur 2 développe des troubles alimentaires et près de 4 victimes sur 10 développent des addictions (drogue, médicament, alcool). La Civiise pointe également du doigt « la stratégie de l’agresseur qui inverse la culpabilité pour enfermer l’enfant dans le silence », souvent pour de nombreuses années. Un phénomène accentué lorsque la victime est proche de l’agresseur. Effectivement, dans les cas de violences sexuelles incestueuses, moins d’une sur 10 révèle les violences au moment des faits et plus de 6 sur 10 révèlent les violences plus de 10 ans après.

Un déni de la société et de l’entourage

Seulement l’agresseur n’est pas le seul à pousser à ce renfermement. Le rapport parle au contraire d’une « complicité passive », qui peut aussi bien venir de la famille que de la société tout entière. Dans près de 50 % des témoignages, le confident ne sécurise pas l’enfant : il lui demande de ne pas en parler (27 %) et même rejette la faute sur lui (22 %).

Le fait est que dans près d’1 cas sur 2 d’inceste, les viols et agressions sexuelles sont commis en présence ou au su des autres membres de la famille.

Alors que le premier réflexe devrait être de mettre en sécurité l’enfant, on fait face ici à un déni complet de la part des personnes les plus proches de la victime. Une forme de protection face à une dure réalité.

Dans les cas d’inceste, où la mère est souvent la personne confidente de choix, celle-ci reçoit généralement une révélation qui concerne des violences commises par une personne qui fait partie de sa famille et qu’il aime. Dans le rapport, Mme R, déclare anonymement « Je suis mère de trois enfants, dont une petite fille qui m’a révélée être incestée par son père. Je ne l’ai pas crue sur le moment car c’était trop violent pour moi. »

Lorsqu’un enfant se confie à sa mère, c’est principalement au sujet de violences commises par le conjoint de celle-ci (43,8 %) – à savoir son père (29,6 %) ou son beau-père (14,2 %) – ou par son enfant – à savoir son grand-frère (14,4 %).

Un manque de soutien qui se manifeste aussi chez les professionnels. Ainsi, alors que seulement 15 % des enfant osent parler de ce qui leur est arrivé , 58 % des professionnels ne les ont pas protégés à la suite de révélation des violences.

L’impact positif d’un soutien social

En revanche, lorsque le professionnel est protecteur et qu’il fait cesser les violences, il dépose une plainte dans près de 6 cas sur 10 (58 %)

L’analyse des témoignages reçus par la Civiise a d’ailleurs confirmé l’impact positif d’une bonne écoute et d’un soutien social adapté. Lorsque le confident a protégé l’enfant, 1 victime sur 5 n’a développé aucun comportement à risque (20 %) et plus de 6 victimes sur 10 ne rapportent pas d’impact des violences sur leur santé physique (62 %). C’est le cas de 4 victimes sur 10 seulement lorsque le confident ne les a pas crues (42 %).

« Or, seules 8 % d’entre elles ont bénéficié d’un soutien social positif, c’est-à-dire que 92 % d’entre elles n’ont pas entendu ces mots si simples : « je te crois, je te protège » ».

En France, 160 000 enfants sont victimes chaque année de violences sexuelles, mais seulement une victime sur cinq déclare avoir saisi la justice.

13 % de ces plaintes ont abouti à une condamnation de l’agresseur.

Oui
il y a 3 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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Lire 42 arguments Oui
Non
il y a 1 mois
Oui et non. 1. ​Oui ​pour la télévision , 2. ​non pour l'internet. 1. ​Nous avons renoncé à la télévision depuis 2010 ! ​2. ​Pour ​int...
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