C’est la première fois qu’une étude française évalue les conséquences du Distilbène sur trois générations : les mères qui ont pris cette molécule, les filles et fils exposés in utero et les petits-enfants. Premier résultat : le risque de cancer du sein est multiplié par deux pour les 80 000 « filles D.E.S.», les femmes dont les mères ont pris du Distilbène pendant leur grossesse. Un risque semblable à celui d’une femme dont une parente au premier degré (mère, sœur, ou fille) a eu un cancer du sein. Pour les auteurs de l’étude, cette augmentation du risque pose la question d’une adaptation du dépistage. « Ces résultats confortent la recommandation de suivi des « filles D.E.S. », avec une visite annuelle chez le gynécologue, même en l’absence de tout symptôme. » Une autre conséquence du D.E.S a été mise en évidence par l’étude : l’augmentation du nombre d’enfants Infirmes Moteurs Cérébraux (IMC), liée à un taux plus élevé de naissances prématurées, en particulier très prématurées. L’étude a également constaté des malformations pour les enfants des « filles D.E.S. » : une augmentation des cas d'atrésies (obstruction) de l’œsophage et des anomalies génitales chez les garçons. Un doute subsiste pour les malformations cardio-vasculaires. Le Distilbène (D.E.S) est le nom commercial d'une molécule de synthèse qui a été prescrite aux femmes enceintes entre 1954 et 1978 pour prévenir le risque de fausse couche.
Source : Réseau D.E.S France