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Deux bébés sur trois sont allaités à leur naissance en France

Publié le par Hélène Bour

En France, deux tiers des bébés sont allaités à leur naissance, selon la dernière enquête de la Dress. Mais ils ne sont plus que 18,5 % à six mois. Détails.

La dernière enquête de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Dress) s’est penchée sur l’alimentation des bébés français, de leur naissance à leurs 2 ans. Elle révèle que dans l’Hexagone, environ deux nouveau-nés sur trois (66 %) sont allaités à la naissance, selon les dernières données obtenues. Mais à l’âge de 11 semaines, seuls 40 % des bébés sont allaités, une proportion qui chute à 30 % à 4 mois et à seulement 18,5 % à 6 mois. Récoltées grâce aux certificats de santé établis à 8 jours, 9 mois et 24 mois, ces données dissimulent cependant de grandes disparités régionales. On note par exemple que 70 à 95 % des bébés sont allaités à leur naissance en outre-mer, en Ile-de-France ou encore dans les départements des Alpes. En revanche, certains départements de l’Ouest (Landes, Pyrénées Atlantiques, Vendée, Loire Atlantique), du Nord (Pas-de-Calais, Aisne, Somme) et du centre (Cantal, Allier, Puy-de-Dôme, Cher, Nièvre) affichent des taux d’allaitement des nouveau-nés inférieurs à 57 %.

Un sevrage rapide lié à la fin du congé maternité

Malgré tout, ces données demeurent bien inférieures aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de la Haute Autorité de Santé française, qui militent pour un allaitement exclusif de la naissance jusqu’aux 6 mois de l’enfant. « En s’appuyant sur les deuxième et troisième certificats (aux 9e et 24e mois) des enfants nés en 2011 et 2012, on peut estimer qu’environ 10 % des mères arrêtent l’allaitement dès la sortie de la maternité », souligne le rapport. « Le sevrage en France apparaît très précoce et continu dans le temps. Ainsi, la part des enfants allaités, de façon exclusive ou mixte, n’est plus que de 50 % à 5 semaines et de 40 % à 11 semaines. Cette période correspond à la fin du congé maternité pour les grossesses uniques de rang 1 et 2, et ainsi à la reprise éventuelle d’une activité professionnelle. » Ce serait donc à cause de la fin du congé maternité et du manque d’accompagnement des femmes allaitantes que la France aurait de si mauvais résultats en terme d’allaitement jusqu’à six mois. La Dress souligne ainsi que « le cas des pays nordiques montre qu’une politique de protection sociale des familles peut favoriser l’allaitement, à condition que la ‘‘culture’’ de l’allaitement soit bien ancrée et que le système social le permette : le fort taux d'allaitement des femmes scandinaves s'accompagne de congés parentaux longs (aux alentours d'un an) avec un allaitement maternel souvent perçu comme une obligation sociale. »

Enfin, la Dress révèle, sans surprise, que l’allaitement est plus fréquent chez les femmes de 30 ans ou plus, chez les femmes diplômées et de catégories socioprofessionnelles supérieures, chez les cadres et les agricultrices, chez les femmes ayant accouché à domicile, ou encore chez les femmes qui ont suivi des séances de préparation à l’accouchement.