10 à 15 % des mères vivent une dépression périnatale encore appelée dépression du post partum. Dans la plupart des cas, ces femmes ont déjà montré des signes de fragilité mentale bien avant la conception. Une étude menée pendant 20 ans par le Murdoch Children’s Reasearch Institute en Australie indique que 85 % des femmes présentant des symptômes graves de dépression postnatale ont connu un épisode dépressif avant la grossesse. Ainsi, les femmes qui ont souffert de dépression au cours de leur adolescence ont un risque sur trois de rechuter. Celles qui n’ont pas d'antécédent de maladie mentale ont, en revanche, un risque sur 12. Cependant, les chercheurs ont constaté que les femmes qui ont fait en sorte de se soigner avant d’être enceinte souffraient moins de dépression au cours de la période périnatale. Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont suivi 1 000 femmes de leurs 14 ans jusqu’à leurs 29 ans. Afin d’évaluer leur santé mentale, ils les ont interrogées par téléphone au cours de leur jeunesse puis, pour celles qui sont tombées enceintes, à 32 semaines de grossesse, 8 semaines et 12 mois après la naissance. « Pendant longtemps, nous avons pensé que la dépression périnatale était liée aux perturbations hormonales qui vont avec la grossesse, a déclaré le Pr George Patton, co-auteur de l’étude. Ces travaux nous montrent qu’en réalité la dépression s’inscrit dans l'histoire de la vie. » Pour les chercheurs, les résultats de cette étude vont permettre de réduire l'incidence de la dépression postnatale en mettant l'accent sur la prévention chez les populations les plus vulnérables.
Source : The Lancet