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Décès d’un bébé faute de place dans une maternité à Paris

Publié le par La rédaction de PARENTS

Une femme a perdu son bébé in utéro « faute de place » dans une maternité à Paris. Une enquête préliminaire est en cours...

Vendredi dernier, une femme enceinte a perdu son bébé in utéro, « faute de place » dans la maternité de Port-Royal, à Paris, dans le 14e arrondissement. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé une « enquête exceptionnelle » administrative et médicale sur les circonstances exactes de ce drame, pour « faire toute la lumière » sur cette affaire.
Le père de l'enfant a, quant à lui, porté plainte contre X dimanche matin pour « homicide involontaire par négligence ». En effet, le couple a effectué un véritable marathon en quelques heures pour essayer de faire accoucher la future maman, qui s’est malheureusement soldé par la perte de l’enfant. Tout commence jeudi matin. Le couple avait rendez-vous à 7 heures à la maternité de Port-Royal, à Paris. Un rendez-vous « pour examen et déclenchement de l’accouchement » qui « avait déjà été reporté », confie Stéphane, le compagnon de Déborah, au quotidien Le Parisien. Bien que la grossesse de sa compagne soit considérée à risque, ils se font à nouveau éconduire par la maternité. « On nous a demandé (...) d'attendre 11 heures. Et à 11 heures il n'y avait plus de chambre disponible », ajoute-t-il.
Deuxième tentative. Le couple insiste et est redirigé aux urgences. « Une sage-femme débordée qui courait de box en box est venue vers nous pour nous dire de rentrer chez nous. Pour elle, il n’y avait pas d’urgence », explique le compagnon de la jeune femme. Ils repartent alors chez eux. Dans la nuit de jeudi à vendredi, Déborah se sent mal. Elle réveille son mari. Ils foncent aux urgences. Les examens réalisés sur place confirment les craintes du couple : le bébé est mort in utero. L’équipe médicale décide de procéder à l’accouchement du bébé mort in utéro, contre la volonté du couple, qui voulait une césarienne, pour amoindrir le choc psychologique. « Ils ont dit que ce n'était pas possible », explique le père.
 De son côté, la maternité parisienne, réputée, reste « prudente ». Elle prend les devants en demandant une enquête interne « afin de comprendre ce qui s’est passé, voir si on est passé à côté de quelque chose ».  Les équipes de la maternité sont "choquées" confie le directeur de service, Dominique Cabrol.  Il concède que son service était ce jour-là « en saturation totale ».

De son côté, le Collège national représentatif des sages-femmes de France a également réagi. Ces professionnelles pointent du doigt depuis de nombreuses années, les situations dites de "surchage de travail", devenues aujourd’hui le quotidien des sages-femmes dans toutes les maternités en France. En situation de surcharge de travail, c’est à dire plus de 2 femmes par sage-femme, sans aucune activité surajoutée, les conditions optimales pour assurer la sécurité sanitaire des mères et de leurs bébés ne sont plus assurées et elles se mettent elles aussi en danger.
Le CNSF demande donc à nouveau une prise en charge qui « fait moins et mieux » pour les grossesses dites à bas risques et « plus et mieux » pour les grossesses à hauts risques comme le préconisait déjà le Plan de Périnatalité 2005 – 2007.

L’AP-HP * déclare : « il convient maintenant de déterminer pour quelles raisons cette femme a été renvoyée à son domicile, s’il y avait un manque de lits à Port-Royal et pourquoi la patiente n’a pas été transférée dans une autre maternité ».

*Assistance Publique des Hôpitaux de Paris

Source : Europe 1