Danemark : un dessin animé présentant un homme au plus grand zizi du monde fait débat

John Dillermand est un petit bonhomme en costume de bain rayé blanc et rouge. Ce personnage est le héros d’un nouveau dessin animé en stop motion diffusé par le groupe de télévision publique danois DR. Diffusé depuis le 2 janvier 2021 sur DR Ramasjang, ce programme destiné aux 4-8 ans fait beaucoup parler de lui au Danemark et au-delà de ses frontières, car il n’est pas au goût de tous.

Et pour cause : ce petit bonhomme a la particularité d’avoir “le zizi le plus long du monde”. John Dillermand, que l’on pourrait traduire littéralement par « John homme-zizi », doit faire avec ce pénis démesurément long, lequel lui est bien utile dans certaines tâches du quotidien (passer la tondeuse, allumer un barbecue…), ou handicapant pour d'autres activités, car ce zizi très long échappe parfois à sa volonté, par exemple en volant des objets.

Très vite, le programme fait débat, certains internautes féministes et personnalités danoises (notamment d’extrême droite) y voyant quelque chose d’inapproprié pour les jeunes enfants.

« Nous considérons que c'est une tâche importante de pouvoir raconter des histoires sur le corps. Avec la série, nous reconnaissons la curiosité naissante [des jeunes enfants, ndlr] pour le corps et les organes génitaux, ainsi que l'embarras et le plaisir du corps », s’est défendu le groupe danois DR mardi 5 janvier sur Facebook.

Notons que si les adultes peuvent voir là une sexualité exacerbée, ça n’est pas forcément le cas pour les enfants, qui peuvent simplement y voir une particularité physique. C’est du moins ce qu’affirme la spécialiste de l’éducation nordique Sofie Münster auprès de nos confrères de l’AFP. Elle assure que ce programme est “très danois” : « Nous avons une tradition de repousser les limites de manière humoristique et de trouver ça tout à fait normal ».

A l’ère post #Metoo, certaines féministes déplorent de leur côté un programme pour enfant qui perpétue la domination patriarcale et même, dans un certain sens, la culture du viol, puisque John Dillermand peine parfois à contrôler les faits et gestes de son pénis. Interviewée par “Le Monde”, Erla Heine­sen Højs­ted, une psychologue clinicienne qui travaille avec les enfants, défend quant à elle ce programme : “L’émission dépeint un homme impulsif et pas toujours en contrôle, qui fait des erreurs – comme le font les enfants –, mais Dillermand […] assume la responsabilité de ses actes. Lorsqu’une femme de l’émission lui dit qu’il doit garder son pénis dans son pantalon, par exemple, il l’écoute. Il est responsable”, souligne-t-elle. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Sources : DR ; Le Monde