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C’est prouvé, la vulve “normale” n’existe pas, rassure une étude

Publié le par Hélène Bour

C’est officiel, la vulve “normale” n’est qu’un mythe. Aucune norme ne se dégage en ce qui concerne l’anatomie féminine, révèle une étude scientifique. De quoi décomplexer de nombreuses femmes.

Dans notre société de l’apparence, l’injonction du corps parfait est partout. Les magazines, les publicités, la mode, et même le porno ! Tant et si bien que le nombre de labiaplasties, chirurgies esthétiques des petites ou grandes lèvres du sexe féminin, est en hausse.

Particulièrement sensibles au regard des autres, les adolescentes ont souvent tendance à s’inquiéter de la taille de leur vulve, de leur clitoris, de leurs lèvres… Inquiètes de savoir si leur vulve est “normale”.

Souhaitant mettre fin à cette injection de la “norme” et de la vulve idéale, des scientifiques du Lucerne Cantonal Hospital (Suisse) ont entrepris de définir une norme quant aux organes génitaux féminins externes. Peine perdue !

Menée auprès de 657 femmes caucasiennes âgées de 15 à 84 ans, l’étude publiée dans la revue Obstetrics & Gynaecology a démontré qu’il était clairement impossible de fixer une norme quant à la taille !

Les chercheurs ont mesuré différentes parties de la vulve : longueur de la partie externe du clitoris, des grandes lèvres, des petites lèvres, distance des lèvres au clitoris

Et au vu des chiffres obtenus, si l’on peut bien sûr en déduire une moyenne, celle-ci n’a pas tellement de sens étant donné l’écart constaté entre les mesures.

En effet, les petites lèvres mesuraient en moyenne 43 mm, avec 5 mm pour les plus petites contre 10 cm de long pour les plus grandes. Même constat pour les grandes lèvres, avec une moyenne à 8 cm, 12 mm pour les plus petites et 18 cm pour les plus grandes ! Quant au clitoris, ou du moins à sa partie externe, il était de 7 mm en moyenne, avec une échelle de taille allant de 0,5 mm à 34 mm.

Une inquiétante hausse des chirurgies, notamment chez les mineures

De quoi relativiser largement le terme de vulve “normale”, puisque visiblement aucun type de vulve peut être modélisé à l’aide des chiffres de cette étude. Toutes les vulves sont différentes, autrement dit toutes les vulves sont normales. Pour les scientifiques, la labiaplastie (ou nymphoplastie) devrait donc être réservée aux femmes majeures qui souffrent d’inconfort ou de douleurs du fait de lèvres trop grandes, et non pratiquée sur des mineures, comme c’est malheureusement souvent le cas.

Entre 2015 et 2016, la Société Internationale de Chirurgie Plastique Esthétique a noté une hausse de 39 % des opérations de labiaplastie. Au Royaume-Uni, la NHS, organisation de santé anglaise, note que malgré sa recommandation d'attendre la majorité de la patiente, plus de 200 mineures auraient sauté le pas entre 2015 et 2016, et environ 150 d'entre elles auraient moins de 15 ans.