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Vitamine D : l’Anses rappelle ses recommandations pour les bébés

Publié le par Alexandra Bresson

Un excès en vitamine D peut avoir de graves conséquences sur la santé des tout-petits et menacer leur pronostic vital. Pour limiter les risques, l'Anses rappelle les conditions de supplémentation pour les nourrissons, alors que de nouveaux cas de surdosage ont été rapportés. Le détail.

Chez l’enfant, la vitamine D est indispensable à la croissance des os. Pour assurer cette croissance, la vitamine D est prescrite en France dès les premiers jours de la vie en prévention du rachitisme, une maladie de la croissance et de l'ossification. Mais comme le fait souvent savoir l'Anses*, le fait d'administrer à son enfant trop de vitamine D peut être aussi dangereux que de ne pas en administrer assez. Dans sa dernière alerte en date, l'organisme fait savoir que trois cas de surdosage à la vitamine D ont été rapportés chez des nourrissons suite à la prise de compléments alimentaires. Il s'agit plus précisément de trois signalements d’hypercalcémie sévère, taux excessif de calcium dans le sang, survenue chez des nourrissons entre 2020 et 2021.

Les parents sont invités à privilégier les médicaments contenant de la vitamine D par rapport aux compléments alimentaires et à ne pas faire de substitution.

L'Anses, qui avait déjà lancé une alerte début 2021 avec d'autres sociétés savantes dont l'ANSM**, précise que « ces cas font suite à la prise de compléments alimentaires enrichis en vitamine D destinés aux adultes. » Or, ces spécialités contenaient 10 000 UI par goutte de vitamine D. L'agence tient donc à rappeler une nouvelle fois aux parents l’importance de privilégier la prise de médicaments à celle d’un complément alimentaire enrichi en vitamine D. « Les médicaments garantissent une information claire en termes de doses, précautions d’emploi, risque d’effets indésirables et surdosage. », note-t-elle. Qui plus est, il existe sur le marché différentes formes de dosages de vitamine D (par mL ou goutte) et différents schémas de prise (journalière ou espacée).

Adrigyl, ZymaD... les spécialités pour enfants disponibles

Cette hétérogénéité n'est pas sans augmenter le risque de mésusage, et donc d’effets indésirables sévères. C'est pourquoi l'Anses insiste sur le fait que « cet apport doit se faire sur prescription d’un professionnel de santé. » Dans tous les cas, il convient selon elle de toujours bien contrôler les doses données à son enfant et de ne pas « multiplier les produits contenant de la vitamine D pour éviter des surdosages qui pourraient perturber sa fonction rénale. » L'achat de produits sur internet est à ce titre fortement déconseillé, faute de garantie en termes de réglementation. La revue Vidal précise, quant à elle, qu'un complément alimentaire dont le dosage en vitamine D est de 10 000 UI par goutte est 30 fois plus dosé que le médicament ADRIGYL ou ZYMAD destiné aux enfants.

Or, dans son point d'information publié début 2021, l'Anses faisait également savoir qu'il « existe des risques réels de surdosage favorisés par des concentrations élevées (500 à 10 000 UI de vitamine D dans 1 goutte), en cas de mauvaise lecture de l’étiquette des compléments alimentaires ou d’association de compléments alimentaires entre eux. » A l'intention des professionnels de santé, elle recommandait donc de toujours privilégier l’utilisation d’un médicament par rapport à celle d’un complément alimentaire, « tant au regard du bénéfice attendu que du risque ». Enfin, elle indique qu'une mise à jour des recommandations nationales concernant les doses de vitamine D destinées aux enfants est actuellement en cours, pour les aligner sur les recommandations européennes.

A savoir : 400 UI par jour chez l’enfant en bonne santé sans facteur de risque, et 800 UI par jour chez l’enfant présentant un facteur de risque. Par ailleurs, l’Anses va prochainement publier une actualisation des repères nutritionnels, incluant ceux pour la vitamine D, pour améliorer les apports assurés par l’alimentation. A noter que cette nouvelle alerte fait suite aux signalements reçus dans le cadre du dispositif de nutrivigilance mis en place par l'agence. Via celui-ci, il est possible de déclarer tout effet indésirable suite à la prise d’un complément alimentaire, aliment ou boisson enrichi, ou d'un produit destiné à l'alimentation de populations particulières (préparations pour nourrissons...). « Vous participerez ainsi à améliorer la protection des consommateurs. », conclut l'Anses.

*L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

**L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé 

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