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Vaccination : un médecin refuse de vacciner un bébé de 11 mois, il est interdit d’exercer

Publié le par Véronique Bertrand

Pour des raisons d’antécédents médicaux, un médecin n’a pas voulu vacciner un bébé de 11 mois. Or, le seul vaccin contre-indiqué était celui de l’hépatite B, pas les autres.

Depuis 2018, suite à la loi du 30 décembre 2017, 11 vaccins sont obligatoires chez l’enfant. Il s’agit de la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, l’Haemophilus influenzae B, la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C, le pneumocoque et l’hépatite B.

Un certificat médical de contre-indication générale

Ainsi, en Seine-Maritime, un médecin n’a pas voulu vacciner un bébé de 11 mois en raison de contre-indications familiales. Or, cette contre-indication ne portait que sur le vaccin contre l’hépatite B, pas sur les 10 autres !

C’est un pédiatre du CHU de Rouen, alors que ce bébé était admis aux urgences pédiatriques, qui a découvert que l’enfant n’était pas vacciné. Il en a informé l’Ordre des médecins ainsi que la cellule de Recueil des informations préoccupantes.

Effectivement, sur son carnet de santé, aucun vaccin n’était mentionné. Pour expliquer ce vide, les parents ont présenté un certificat médical de contre-indication générale aux vaccins.

Plus le droit d’exercer à partir de juin

La chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins vient de décider que ce praticien avait commis plusieurs manquements fautifs constitués par une attitude de non-respect des obligations vaccinales. Il n’aura plus le droit d’exercer à partir de juin 2021.

La France et le vaccino-scepticisme

On estime qu’environ un Français sur 3 pense que les vaccins ne sont pas sûrs. En 2016, le baromètre Santé de Santé publique France notait que 46 % des parents d’enfants âgés de 1 à 15 ans étaient hésitants vis-à-vis de la vaccination, et que 26 % avaient déjà refusé un vaccin pour leur enfant.

Comme le prévoit l’article R. 4127-49 du Code de Santé Publique, le médecin ne peut s’incliner devant le refus des parents et doit tout mettre en œuvre pour tenter de les convaincre, en les informant de l’intérêt de la vaccination, et surtout des risques qu’un refus fait courir, à la fois sur la santé de l’enfant et sur son admission en collectivité. Sauf contre-indication reconnue, un professionnel de santé qui ne vaccine pas un enfant peut donc être poursuivi, comme cela a été le cas pour ce médecin. Quant aux parents, ils peuvent faire l’objet de poursuites pénales.

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