Chacun peut en témoigner. On ne parle pas à un bébé comme à un adolescent ou à un adulte. Si les parents parlent à leurs tout-petits avec un langage de bébé (le fameux “mamanais”), c’est par peur ne pas se faire comprendre. L’articulation des mots notamment se révèle très importante.
Un état émotionnel positif
Mais selon une étude qui vient de sortir si l’on parle « bébé » à son bébé, ce n’est pas uniquement pour une question de compréhension. Ainsi, une équipe de recherche du CNRS spécialisée dans les sciences cognitives et psycholinguistiques à Paris a démontré qu’il existait une autre explication à ce phénomène. Selon cette étude, les bébés, qu’ils soient humains ou animaux, favorisent un état émotionnel positif chez les mères, les conduisant ainsi à mieux articuler lorsqu’elles communiquent avec eux.
Le même langage face à un bébé et un chiot
Parue dans le Journal of Child Language le 1er juillet, l’étude a porté sur le comportement vocal de dix mamans. Ces dernières devaient échanger durant 10 minutes avec trois types d’interlocuteurs : leur bébé âgé de six mois, un chiot et un adulte. Les scientifiques ont ensuite étudié les caractéristiques acoustiques de chaque syllabe, puis mesuré les émotions exprimées : “Étonnamment, l’équipe a constaté que les mères articulaient mieux et exprimaient des émotions plus positives lorsqu’elles parlaient à leurs bébés ou à leurs chiots” explique le CNRS. En d’autres termes, lorsque les mères s’adressaient à un bébé ou un chiot, elles manifestaient “une gamme d’émotions positives”, et cela s’accompagnait de changements dans leurs vocalisations. Conclusion de l’étude : l’hyperarticulation n’est pas seulement un moyen pour le parent de bien se faire comprendre, mais aussi une façon d’exprimer des sentiments.