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Un test sanguin pour diagnostiquer des lésions cérébrales chez les bébés privés d’oxygène à la naissance

Publié le par Alexandra Bresson

Un test sanguin pratiqué juste après la naissance pourrait aider les médecins à savoir si les bébés privés d'oxygène à la naissance risquent oui ou non de souffrir plus tard de lésions cérébrales à l'origine de troubles neurologiques graves, tels que la paralysie cérébrale et l'épilepsie.

 

L'asphyxie est un manque d'oxygène dans le corps qui peut avoir des conséquences négatives sur tous les organes, y compris le cerveau. Comme l'explique la Fondation AboutKidsHealth, « un manque d'oxygène, selon la gravité et la durée, peut avoir des conséquences profondes sur le cerveau et sur le restant du corps. Cependant, la plupart des bébés peuvent tolérer une courte période sans oxygène sans effet négatif ou effet à long terme. Plus couramment, ces courtes périodes se produisent dans l'utérus, durant le travail, particulièrement durant un travail long et difficile car l'approvisionnement en oxygène du bébé à naître peut être interrompu, ou après la naissance. »

Des chercheurs de l'Imperial College London travaillent actuellement sur un test sanguin de diagnostic capable de prédire une issue neurodéveloppementale défavorable dix-huit mois après ce type d'évènement. Ce test prototype recherche certains gènes liés à des problèmes neurologiques à long terme. Les scientifiques estiment même que des recherches plus poussées sur ces gènes pourraient fournir de nouvelles cibles pour traiter les lésions cérébrales avant qu'elles ne deviennent permanentes. Leur étude publiée dans la revue “Scientific Reports” a été menée dans des hôpitaux indiens, où il y a environ 0,5 à 1 million de cas d'asphyxie à la naissance (privation d'oxygène) par an.

Epilepsie, surdité... de nombreuses conséquences possibles

Les bébés ont souffert de privation d'oxygène à la naissance pour de multiples raisons, notamment lorsque la mère a eu trop peu d'oxygène dans son sang, à cause d'une infection ou des complications du cordon ombilical. Suite à une privation d'oxygène à la naissance, une lésion cérébrale peut se développer dans les heures voire les mois qui suivent et affecter différentes régions du cerveau. Le bébé est ainsi plus à risque de présenter des troubles neurologiques comme la paralysie cérébrale, l'épilepsie, la surdité ou la cécité. « Il est donc difficile de déterminer quels bébés sont plus à risque de complications et de concevoir des interventions qui peuvent empêcher les pires résultats. », notent les chercheurs.

Leur étude préliminaire menée sur 45 bébés ayant subi une privation d'oxygène à la naissance a permis d'identifier des changements dans certains gènes à partir d'une simple prise de sang, ce qui pourrait permettre d'identifier ceux plus à risque de problèmes neurologiques. Les prises de sang ont eu lieu dans les six heures après la naissance et les bébés ont été suivis pendant 18 mois. Leur sang a été examiné avec une technique de séquençage génétique de nouvelle génération pour déterminer toute différence dans l'expression de certains gènes, plus précisément leur « mise en marche ou à l'arrêt », entre les bébés qui ont développé des troubles neurologiques et ceux pour qui ce ne fut pas le cas.

« Mieux comprendre les mécanismes responsables des lésions »

L'équipe scientifique a découvert que 855 gènes étaient exprimés différemment entre les deux groupes, deux d'entre eux présentant la plus grande différence. L'examen de ces deux gènes en particulier, et des processus que leur expression provoque dans les cellules, pourrait conduire à une compréhension plus approfondie des causes des troubles neurologiques provoqués par la privation d'oxygène, et potentiellement de la manière de les éviter. « Nous savons qu'une intervention précoce est essentielle après une privation d'oxygène, mais le fait de savoir quels bébés ont besoin de cette aide et comment les aider au mieux restait un défi. », explique le co-auteur principal de l'étude, le Dr Paolo Montaldo.

« Les résultats de ces tests sanguins nous permettront de mieux comprendre les mécanismes pathologiques responsables des lésions cérébrales et de développer de nouvelles interventions thérapeutiques ou d'améliorer celles qui sont déjà disponibles. », souligne pour sa part le Pr Sudhin Thayyil, autre co-auteur principal de l'étude. Les chercheurs s'intéressent notamment à l'un des traitements les plus utilisés pour traiter pour l'asphyxie : l’hypothermie, qui fait délibérément chuter la température du bébé pour prévenir le développement de lésions cérébrales. Leur prochaine étape consistera à mener leur test sanguin sur un plus grand nombre de bébés et d'examiner encore une fois tous les gènes en cause.

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