Un rapport d’experts préconise d’allonger le congé paternité à 9 semaines

Faire du soutien aux jeunes enfants et à leurs parents une “priorité de l’action publique”, voilà ce que préconise une commission d’experts présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, dans un rapport remis au gouvernement ce mardi 8 septembre. Portant sur les “1000 premiers jours de l’enfant”, qui courent du 4e mois de grossesse au deuxième anniversaire de l’enfant, ce rapport part du fait que les enfants, et donc les adultes qu’ils deviendront, sont “façonnés par le milieu dans lequel ils grandissent”, et que l’on “peut agir” sur ce milieu” et “les aider à se développer le mieux possible”, a développé Boris Cyrulnik auprès de l’Agence France Presse (AFP).

Parmi les propositions phares de ce rapport d’experts, l’allongement du congé paternité à 9 semaines (contre 11 jours actuellement, non obligatoires), un accompagnement à la parentalité, et une meilleure prise en charge de la dépression post-partum.

Les propositions du rapport vont être “expertisées” par le gouvernement, et donneront lieux à “des annonces d’ici à la fin du mois”, a assuré le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles, Adrien Taquet, à l’AFP. Certaines des mesures pourront notamment être inscrites dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021.

Par la voix de son secrétaire d’Etat, le gouvernement a déjà fait savoir que “certains éléments préconisés” dans le rapport avaient retenu son attention, notamment la nécessité de mieux communiquer les messages de santé publique aux jeunes parents, qui sont “parfois un peu perdus”, et “contraints de chercher des réponses sur les réseaux sociaux”. L’allongement du congé paternité avait déjà été évoqué par Marlène Schiappa en juin dernier, alors qu’elle était secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. L’élue n’avait cependant pas précisé la durée à laquelle le congé paternité pourrait être allongé. Convaincus qu’il “faut du temps, de la disponibilité et de la proximité physique et émotionnelle de la part des parents pour qu’ils construisent avec leur bébé une relation harmonieuse”, les auteurs du rapport recommandent de porter le congé paternité à neuf semaines : “une partie pourrait être prise après la naissance et l’autre partie à la fin du congé maternel”. De quoi soulager un peu les jeunes mères à la reprise du travail.

Quant à la dépression post-partum, qui toucherait de 10 à 15% des mères, elle “constitue la principale complication de la grossesse, avec des conséquences qui peuvent être sévères [...] pour le développement de la relation au bébé”, note la commission, constituée de pédiatres, pédopsychiatres, gynécologues, sages-femmes et autres spécialistes de la petite enfance.

Le rapport préconise par ailleurs d’améliorer l’indemnisation du congé parental, pour que celle-ci passe de moins de 400 euros par mois actuellement, à au moins 75% du revenu du parent.

Sources : Le Monde, avec AFP ; communiqué