Préparer des biberons, accueillir et prendre soin de deux nouveau-nés… sous les bombes. Depuis 7 jours, tel est le quotidien de Jacky et de son compagnon, bloqués par la guerre à Kharkiv, la deuxième ville du pays. Dans un article paru dans Le Monde, Jacky livre un témoignage bouleversant. Arrivé le 8 février en Ukraine, 2 jours avant la naissance des bébés, nés par GPA, le couple est désormais dans une attente angoissante. Pour l’instant, quitter la ville est impossible. « Mardi matin, la menace s’est rapprochée encore un peu plus : un missile russe a été tiré sur la mairie, à 300 mètres de l’immeuble où nous sommes retranchés avec nos jumeaux », a raconté Jacky à la journaliste du quotidien. A Kharkiv, mercredi 2 mars, au moins quatre personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans les bombardements russes.
A #Kharkiv Jacky et son compagnon sont coincés avec leurs deux nouveau-nés de 19 jours, né d’une GPA en Ukraine, le 10 février. Au sixième jour de l’invasion, les frappes se sont succédé sur cette ville proche de la frontière russe, dont les Russes essaient de s’emparer. 1/4 pic.twitter.com/4KWPrPPm2Z
— Cécile Bouanchaud (@CBouanchaud) March 1, 2022
« Presque plus de lait infantile dans la ville »
Lundi 28 février, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé que la France ne pourrait « pas apporter d’assistance sur la route » aux ressortissants. Il leur conseillait néanmoins de partir, en voiture ou en train, pour quitter le pays, évoquant « une opportunité », mais sans garantie de sécurité. A 1 200 km de la frontière polonaise, Jacky, son compagnon et leurs deux bébés ont bien essayé de monter dans un train bondé, mais sans succès. « Aujourd’hui, la seule solution qu’on nous donne, c’est de prendre la route, à nos risques et périls », déplore Jacky, poursuivant : « Avec deux bébés de vingt jours, nous ne pouvons pas partir en voiture. » Il appelle les autorités françaises à envoyer des convois pour évacuer les ressortissants hors du pays.
Une situation dramatique pour le couple, qui de plus, redoute de se retrouver face à des difficultés pour nourrir ses bébés, « Il n’y a presque plus de lait infantile dans la ville, hormis dans une poignée de pharmacies », raconte Jacky, qui réclame l’assistance des autorités françaises pour les aider à sortir de ce cauchemar.
Pour soutenir cette famille française, une page Facebook a été créée : « Aidons une famille bloquée en Ukraine ».
Source : Le Monde, 2 mars 2022