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Toulouse : des parents appellent leur fils “Jihad”, la justice doit se prononcer

Publié le par Frédérique Payen

A Toulouse, un officier d’état civil a fait un signalement à la justice, suite à l’attribution du prénom “Jihad” à un petit garçon. La justice doit maintenant rendre sa décision.

A Toulouse, la justice a été saisie pour examiner l’attribution du prénom Jihad à un petit garçon né en août dernier, rapporte “Le Parisien”. Selon la procédure légale, c’est l’officier d’état civil, chargé d’établir l’acte de naissance, qui a engagé cette action pour contester le choix des parents.

 

« Contraire à l’épanouissement de l’enfant »

L’officier d’état civil a souhaité prévenir le procureur de la République, comme l’y engage l’article 57 du Code civil. Celui-ci précise en effet que les parents peuvent choisir librement le prénom de leur bébé, mais qu’il « ne doit pas être contraire aux intérêts de l’enfant ».

Dans un contexte d’attentats terroristes en France et dans le monde, le prénom “Jihad” suscite forcément de l'émotion.

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Interrogé par le site Actu Toulouse, Abderrahmane Oumachar, le cofondateur du Centre Toulousain de la Spiritualité Musulmane, revient sur l'étymologie du prénom contesté : « Le jihad est une notion fondamentale en Islam. Elle a été faussement traduite par “guerre sainte” dans notre imaginaire collectif et dans les esprits de certains courants violents… Ce mot signifie “l’effort pour accomplir le bien”. Cela n’a donc rien à voir avec l’image véhiculée par les médias et pratiquée par des criminels se réclamant de l’islam. […] »

Le spécialiste ajoute néanmoins : « Ce prénom suscite des incompréhensions qui risquent de nuire à l’épanouissement de l’enfant, à son intégration ».

Dans l’attente d’une décision de justice

S’ils maintiennent leur choix, les parents doivent maintenant attendre la décision du procureur de la République : s’il estime que le prénom Jihad « nuit aux intérêts de l’enfant », il saisira le juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance, afin d’ordonner la suppression du prénom contesté sur les registres d'état civil. Et c’est aussi le juge aux affaires familiales qui choisira alors des prénoms pour l'enfant.

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