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Substances toxiques dans les couches pour bébé : les mesures annoncées par les fabricants

Publié le par Sylviane Deymié

Convoqués ce matin par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), les professionnels des couches pour bébé  ont révélé leur plan d’action pour supprimer toute présence de substance chimique potentiellement nocive dans leurs produits.

A la suite du rapport alarmant de l’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) sur la présence d’une soxantaine de substances chimiques potentiellement toxiques dans l’ensemble des 23 marques de couches pour bébés testées,  le gouvernement via la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF a réuni le 23 janvier dernier (voir notre actu) les professionnels du secteur pour leur demander de prendre dans les meilleurs délais les mesures garantissant la sécurité des produits sur le marché...

Ils ont rendu leur copie aujourd'hui, vendredi 8 février. 

Les mesures concrètes

Group'Hygiène, le syndicat professionnel qui rassemble la grande majorité des fabricants de couches pour bébés (Pampers et Huggies, notamment) , a pris 5 engagements, dans le but d'améliorer la transparence sur la qualité et la composition des produits : 

  • - « indiquer les composants sur leurs emballages »,
  • - mettre sur le marché des produits ne comportant « pas de substances intentionnellement ajoutées susceptibles de présenter des effets allergisants cutanés »,
  • - « coopérer avec les services de l'État pour définir des méthodologies adaptées aux conditions réelles d'utilisation ».
  • ils s'engagent aussi à « renforcer leurs exigences via leur cahier des charges auprès de leurs fournisseurs»,
  • et enfin à « soutenir au niveau européen le développement de seuils sanitaires réglementaires adaptés».

 

Décryptage : 

De fait, on  attend que les industriels du secteur listent précisément les ingrédients présents dans les couches. Aussi, qu'ils parviennent à  éradiquer la présence de chlore, de COV cancérigènes, de dioxines et glyphosate de leurs produits. Egalement, que parfums et lotions (ces fameuses "substances... susceptibles de présenter des effets allergisants cutanés") disparaissent de la liste d'ingrédients... même si c'est compliqué car les parents plébiscitent la bonne odeur des produits pour bébé... Enfin, qu'ils suivent au mieux la tracabilité des matières premières utilisées dans la fabrication de leurs produits.

 

Des bons élèves

La saisine de l’ANSES sur le sujet des couches fait suite aux révélations de 60 millions de Consommateurs (le magazine mensuel et le site d'infos de l'Institut national de la consommation) sur la présence de substances potentiellement mauvaises pour la santé des bébés dans les couches de plusieurs marques dont certaines très réputées, en 2017 et en 2018. Lors des analyses de 60 M l’année dernière, les couches Joone Protection premium, sans aucune trace de résidus toxiques, sont arrivées en tête du classement des couches les plus « safe », suivies par Pampers Premium Protection, Pampers Dry et Carrefour Baby.

Un problème de nocivité sur le long terme

"Certaines des substances potentiellement toxiques sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D’autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication (PCB-DL, furanes et dioxines, HAP) », explique le rapport de l'Anses. Ces substances peuvent ensuite entrer en contact avec la peau des bébés, voire migrer dans leur urine. Quand on sait qu’un bébé utilise environ 4 000 couches au cours de ses trois premières années, il y a de quoi d’inquiéter ! La liste des substances incriminées est longue : une soixantaine environ, dont du glyphosate, herbicide contesté produit par la firme Monsanto, ainsi que des pesticides interdits depuis une quinzaine d’années. Certains de ces agents auraient des effets cancérogènes, ou sont des perturbateurs endocriniens.

D'où l'urgence à supprimer ces substances au contact des bébés. Espérons que les mesures annoncées seront suivies d'effet très rapidement par toutes les marques concernées. Sachant que certaines d'entre elles ont déjà, dès l'annonce des résultats de l'analyse de 60 M de 2018, pris les devants vers plus de transparence. En s’engageant notamment à faire figurer tous les ingrédients et composants sur le packaging de façon visible. 

A nous, consommateurs, d'y regarder de près!

 

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