Séismes : comment de jeunes enfants arrivent-ils à survivre aussi longtemps dans les décombres?

Lundi 13 février 2023 on découvrait le sauvetage incroyable d'Halit Ali Talha, bébé de 21 jours, sorti des décombres six jours après les puissants séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie. Le nourrisson s'en sort presque sans la moindre égratignure, son corps avait été protégé par celui de sa mère, morte durant l'effondrement de leur logement. La veille, c'était Yusuf Huseyin, un bébé de 18 mois, que les secouristes ont extrait des débris d'un immeuble. Deux heures auparavant, Zeynep Ela Parlak, une fillette de trois ans, avait déjà été secourue. Il y a aussi ce bébé, né sous les décombres, mais dont la mère n'a pas survécu. Des miracles au milieu du chaos qui interrogent :  comment ses jeunes enfants ont-ils survécu aussi longtemps dans des conditions aussi terribles ?

"Lorsqu'une maison s'effondre, soit on est directement écrasé, soit on est enseveli avec un membre coincé, on est pris au piège et blessé, soit, enfin, on est emmuré parce que tout s'est effondré autour", détaille Éric Zipper, président de l'ONG Corps Mondial de Secours, auprès de BFMTV.com. Dans le premier cas de figure, les chances de survies sont minces. Dans le second cas, le sauvetage est relativement facile. Dans le troisième cas enfin, celui qui nous intéresse, le sauvetage est complexe mais les conditions de survie meilleures, notamment pour les jeunes enfants.

"Lorsqu'on est enfoui assez profondément, les températures sont plus hautes, on peut mieux tenir et ne pas se dessécher: il y a moins de consommation d'énergie", explique en effet le spécialiste. Et dans cette situation, les enfants vont avoir un meilleur instinct naturel de survie : "Un adulte peut s'épuiser rapidement en cogitant et en essayant de sortir alors qu'un enfant va avoir tendance à attendre". Dans le cas des nourrissons, Eric Zipper explique : "les tout premiers mois, les bébés ont encore la capacité de se mettre presque en hibernation, avec le cœur qui bat moins vite et en ralentissant leur métabolisme". Ainsi, les bébés consomment moins d'énergie et économisent davantage leurs forces.