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Rougeole : l'Unicef s'inquiète d'une recrudescence des cas dans le monde

Publié le par Alexandra Bresson

Selon les données de l'Unicef pour l'année 2018, les trois quarts de l’augmentation totale des cas de rougeole concernaient dix pays, avec notamment des épidémies importantes au Brésil, à Madagascar, aux Philippines, en Ukraine et au Yémen. La France est l'un des rares pays européens à faire partie de ce classement.

C'est une hausse préoccupante, qui n'épargne pas la France. Dans son dernier rapport, l'Unicef se dit inquiète quant à une augmentation des cas de rougeole, au point de la considérer comme une « menace croissante » pour les enfants. Cette agence de l'Organisation des Nations unies fait en effet savoir que le nombre de cas de rougeole dans le monde a atteint des niveaux préoccupants, en particulier dans dix pays qui représentent à eux seuls plus de 74 % de l’augmentation totale. Mais aussi dans plusieurs autres pays où la maladie était jusqu'ici considérée comme disparue. Ainsi, pour l'année 2018, pas moins de 98 pays ont signalé davantage de cas de rougeole que pour l'année 2017.

« Cela marque un recul des progrès réalisés dans la lutte contre cette maladie qui peut se révéler mortelle », affirme l'Unicef. C’est en Ukraine, aux Philippines et au Brésil que l’augmentation du nombre de cas de rougeole a été la plus importante en 2018 par rapport à 2017. Rien qu’en Ukraine, 35 120 cas ont été répertoriés l'année dernière. D’après les pouvoirs publics du pays, 24 042 personnes supplémentaires ont été infectées au cours des deux premiers mois de 2019. Cette année aux Philippines, 12 736 cas et 203 décès ont été recensés, contre 15 599 cas pour l’ensemble de l’année 2018. A noter que la France n'est pas en reste puisqu'elle arrive à la dixième place de ce classement.

« Des conséquences catastrophiques pour les enfants »

Le pays affiche en effet 2 269 cas de rougeole en plus pour les années 2017 et 2018, soit légèrement moins qu'en Thaïlande (2 758 cas) et au Soudan (3 496). « Nous tirons la sonnette d’alarme. Nous disposons d’un vaccin sûr, efficace et peu coûteux contre une maladie extrêmement contagieuse, un vaccin qui sauve près d’un million de vies chaque année depuis deux décennies », explique Henrietta H. Fore, la Directrice générale de l’Unicef. « Ces cas ne sont pas apparus du jour au lendemain. Les graves épidémies auxquelles nous assistons aujourd’hui se sont installées en 2018 et, de la même façon, l’inaction d’aujourd’hui entraînera demain des conséquences catastrophiques pour les enfants. »

La rougeole est extrêmement contagieuse, plus qu’Ebola, la tuberculose ou la grippe. Il est possible de contracter le virus jusqu’à deux heures après qu’une personne infectée a quitté la même pièce. Le virus se propage par voie aérienne, infecte l’appareil respiratoire et peut se révéler mortel pour les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés. Lorsque la maladie a été contractée, il n’existe pas de traitement spécifique : le vaccin est donc très important pour les enfants. Dans les pays développés comme en développement, des épidémies sont notamment causées par de mauvaises infrastructures de santé, une faible sensibilisation de la population, une baisse de la vigilance et une réticence à la vaccination.

Depuis le 1er janvier, 155 cas de rougeole déclarés en France

« Ces cas sont presque tous évitables, et pourtant, des enfants sont infectés dans des endroits où ils n’ont absolument aucune raison de l’être », rappelle Henrietta H. Fore. « Nous devons accentuer nos efforts pour fournir des informations plus fiables à tous les parents, afin de vacciner tous les enfants dans de bonnes conditions. » Pour lutter contre cette situation inquiétante, l'organisme lance un appel aux pouvoirs publics comme aux parents, car il est possible de contenir l'épidémie, et ce grâce à la vaccination de tous les enfants âgés de 6 mois à 5 ans pendant ces périodes. A noter qu'en France, l’extension de 3 à 11 vaccins obligatoires a été promulguée par une loi le 30 décembre 2017.

En plus des trois vaccins auparavant obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite) s'ajoutent l’Haemophilius influenzae B, la coqueluche, l’hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C et le pneumocoque. Selon les données de Santé Publique France datant de février dernier, 155 cas de rougeole ont été déclarés depuis le 1er janvier, dont 89 % sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés. Par ailleurs, aucun département n’a atteint le taux de 95 % de couverture vaccinale à l'âge de 2 ans pour les deux doses de vaccin permettant d’interrompre la circulation du virus. La France n’est donc pas à l’abri de nouvelles vagues épidémiques au cours des années à venir.

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