Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Rennes : le prénom Derc'hen refusé par l'état civil

Publié le par Frédérique Payen

A Rennes, des parents qui souhaitaient appeler leur fils Derc’hen se sont vu refuser l’enregistrement du prénom, en raison de la présence d’une apostrophe.

 

Une nouvelle affaire “orthographique” agite l’attribution des prénoms en France. Comme le rapporte “Ouest-France”, des parents rennais qui souhaitaient appeler leur fils Derc’hen se sont vu refuser l’enregistrement du prénom, en raison de la présence d'une apostrophe. Contraints par les délais de déclaration de choisir un prénom rapidement, ils avaient finalement accepté de l’écrire Derchen, pensant pouvoir agir en recours par la suite. Mais celui-ci s’est avéré impossible.

Un prénom choisi depuis six ans

Le petit garçon, né le 21 août 2017, se prénomme donc officiellement Derchen, sans apostrophe intérieure.

Mais les parents, qui affirment avoir choisi ce prénom depuis six ans, ont décidé ne pas en rester là. Ils sont soutenus dans leur action par l’association Skoazell Vreizh (Secours breton), qui a contacté la Mairie de Rennes. Son président, Charlie Grall, a déclaré que « ce refus du c’h est sans doute une première, car de nombreux prénoms bretons ainsi que des noms de famille s’écrivent avec un c’h et n’ont pas, à notre connaissance, posé de problème ces dernières années. »

La Mairie de Rennes, de son côté,  justifie cette décision dans un communiqué publié le 23 janvier : « L'officier d'état-civil a constaté une orthographe non-conforme à la circulaire du 23 juillet 2014 relative à l'état civil. » Elle ajoute cependant que « La Ville de Rennes est engagée de longue date dans la promotion de l'usage et de l'apprentissage de la langue bretonne. Dans la continuité de cet engagement, la Maire de Rennes saisira dans les prochains jours, comme l'ont fait d'autres élus bretons, la Garde des Sceaux, pour que la circulaire de 2014 soit rapidement modifiée. » Cette circulaire de 2014 répertorie en effet les signes autorisés et ceux qui ne le sont pas.

L’associationSkoazell Vreizh, explique « être intervenue auprès de la garde des Sceaux et ministre de la Justice, Mme Nicole Belloubet, pour lui demander de modifier cette circulaire comme l’ont fait quelques députés bretons de la majorité présidentielle. […] En attendant, deux familles (les parents de Fañch et de Derc’hen, ndlr) qui ont librement choisi des prénoms bretons pour leurs enfants sont dans l’embarras, font face à des tracasseries et subissent une discrimination linguistique intolérable. »

 

Des similitudes avec l'affaire du petit Fañch

Cette affaire rappelle celle du petit Fañch, né en mai 2017 à Quimper, et dont le prénom avait été refusé en raison de la présence du “tilde” sur le n. Celle-ci sera jugée en appel en juin 2018. « Contrairement au jugement rendu en première instance, nous pensons que ce n'est pas le nom de Fañch qui menace l'unité nationale, mais le refus de reconnaître la diversité des langues du pays », avaient déclaré les parents à Ouest-France. 

Ce sont souvent des prénoms bretons qui posent problème, puisque la langue bretonne comprend des “signes diacritiques” qui lui sont propres. Mai c’est aussi le cas d'une maman basque, qui n’a pas pu transmettre le tilde sur le n (ñ) de son patronyme, Ibañez, à son fils Ronin.

Sources : Le Point, Ouest-France.