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Quand allaitement rime avec dépression : une maman témoigne

Publié le par Hélène Bour

Chez certaines femmes, le fait d’allaiter est un immense plaisir, tandis que pour d’autres c’est une contrainte, ou pire, un acte synonyme de dépression. Une maman américaine s’est confiée sur ce sujet assez méconnu.

J'ai toujours pensé que pour réussir l'allaitement, il suffisait de persévérer et de faire tout son possible pour que cela fonctionne, quoi qu'il arrive. Mais après la naissance de mon premier fils et la vision de deux amies aux prises avec l'allaitement, j'ai réalisé que ce n'était pas le cas”. Telle est la première phrase d’un témoignage poignant publié sur le site Scary Mommy, d’une jeune maman, Rachel Strivelli, qui a souffert d’un effet méconnu de l’allaitement maternel.

C’est en sevrant son premier enfant que la jeune maman s’est rendu compte que l’allaitement était pour elle synonyme de dépression. Une fois sa fille complètement sevrée, Rachel Strivelli a ressenti un immense soulagement, un très grand bonheur. Un changement d’autant plus inattendu pour la maman que ses amies évoquaient au contraire une grande tristesse lors de l'arrêt de l’allaitement.

Deux ans plus tard, Rachel Strivelli tombe sur un article traitant du réflexe dysphorique d'éjection du lait (en anglais : “Dysphoric Milk Ejection Reflex”, ou D-MER). Il s’agit d’une anomalie du mécanisme d’éjection du lait, qui se caractérise par une dysphorie (émotions négatives) ressentie par la mère juste avant le réflexe d'éjection du lait. Sensation de « trou » dans l’estomac, impression de désespoir, angoisse, état dépressif et envie de fuir sont quelques-uns de symptômes du D-MER décrits par les femmes atteintes.

Après la naissance de son deuxième enfant, Rachel Strivelli a cru ne pas être atteinte de D-MER, mais simplement sujette à la dépression post-partum. Jusqu’à ce qu’un problème d’allaitement la contraigne à espacer les tétées, et qu’elle s’aperçoive de l’anxiété qu’elle ressentait systématiquement avant d’allaiter son fils.

Pour moi, les symptômes étaient extrêmes, presque constants, et se manifestaient principalement par de l’anxiété et de la colère. Les femmes peuvent également se sentir découragées, apathiques et même agressives”, souligne la jeune maman.

Selon la Leche League, le D-MER serait lié aux variations hormonales, et notamment à la chute de dopamine survenant lors du réflexe d’éjection, alors que l’ocytocine augmente. C’est cette chute de dopamine qui serait moins bien tolérée chez certaines jeunes mamans. Pour atténuer le D-MER, plusieurs méthodes existent :

  • la consommation d’aliments et/ou de plantes aidant à augmenter le taux de dopamine (sur les conseils d’un professionnel bien sûr),
  • l’augmentation de la pratique sportive,
  • les médecines dites “douces” (acupuncture, homéopathie, hypnose...),
  • les distractions pendant les tétées,
  • la prise de médicament pour augmenter le taux de dopamine, une approche qui nécessite toutefois de la prudence étant donné que l’augmentation de la dopamine diminue le taux de prolactine, et donc la lactation.

Si vous pensez que vous pourriez avoir un D-MER ou si vous connaissez une mère qui semble en souffrir, parlez-en à votre médecin, à votre sage-femme ou à votre consultante en allaitement. La sensibilisation au sujet du D-MER est en hausse, mais elle n’est pas du tout aussi connue du grand public que la dépression post-partum. S'il vous plaît, parlez à quelqu'un, parce qu’il est crucial d’obtenir de l'aide et du soutien”, a alerté Rachel Strivelli.

Source : Scary Mommy

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