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La prématurité, première cause de mortalité avant 5 ans, alerte l'OMS

Publié le par Marion Bellal

En 2020, dans le monde, 13,4 millions de bébés sont nés avant terme. Parmi eux, un million sont morts, alerte un rapport publié mercredi 10 mai. La prématurité est ainsi la première cause de mortalité avant l’âge de 5 ans, sans progrès significatif à ce sujet depuis dix ans. Le détail.

 

 

Voici un rapport qui révèle des chiffres alarmants. Publié ce mercredi 10 mai, cet état des lieux réalisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), révèle que dans le monde, la prématurité est la première cause de mortalité avant l’âge de 5 ans et qu’aucune avancée médicale notable n’a été réalisée en 10 ans. Intitulé « Naître trop tôt : une décennie d’action contre les naissances prématurées », ces chiffres alarmants ont été recueillis par l’OMS et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), avec “Le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant”.

Des inégalités mondiales « inacceptables »

En 2020, 13,4 millions de bébés sont nés avant terme, dont un million sont décédés. Cela signifie que 9,9 % des naissances ont eu lieu de façon prématurée en 2020, alors que ce taux était à 9,8 % en 2010. Aucun progrès significatif n’a été observé sur 10 ans, dans aucune région du monde. Pour autant, les inégalités quant aux chances de survie en cas de naissance prématurée sont sidérantes. Parmi les nourrissons nés en très grande prématurité (avant 28 semaines d’aménorrhée), 90 % survivent dans les pays à revenu élevé, 10 % dans les pays à faible revenu. Les pays qui comptaient le plus de naissances prématurées en 2020 sont le Bangladesh, le Malawi et le Pakistan.

Au sein des pays à revenu élevé, les inégalités sont fonction des revenus et des origines. Aux États-Unis, les femmes afro-américaines sont 14,8 % à avoir donné naissance à un enfant prématuré, contre 9,5 % des femmes blanches, selon une étude de l’agence américaine pour la santé CDC. Cet « écart inacceptable » dénoncé par le rapport risque d’être accentué par « la combinaison dévastatrice du Covid-19, du changement climatique, de l’extension des conflits et de l’augmentation du coût de la vie », constate Helga Fogstad, directrice du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

En 2021, une étude de spécialistes de l’université de Californie estimait que 6 millions de naissances prématurées par an étaient en lien avec la pollution atmosphérique. Il a également été démontré qu’une contamination au Covid-19 au cours de la grossesse, surtout au troisième trimestre, augmentait les risques d’accouchement prématuré.

Grossesse, accouchement et post-partum : 4,5 millions de femmes et de bébés meurent chaque année

En parallèle, l’OMS et l’Unicef rappellent que, chaque année, 4,5 millions de femmes et de bébés à naître meurent pendant la grossesse, l’accouchement ou les premières semaines à la suite de la naissance. Là encore, aucun progrès notable n’a été observé depuis 2015. Les principales causes de mortalité maternelle sont les hémorragies de la délivrance ou du post-partum, l’hypertension artérielle et les infections liées à la grossesse.

Relevé par un article du Monde à ce sujet, un essai, publié mardi 9 mai, dans la revue The New England Journal of Medicine, présente des résultats encourageants. Parmi les dispositifs qui pourraient réduire la mortalité pendant l’accouchement, le recours à un drap de prélèvement sanguin, qui mesure en temps réel le sang perdu, a permis de diminuer de 60 % les hémorragies graves. Le dispositif était associé au massage utérin et à l’administration de médicaments ocytociques ou d’acide tranexamique.

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