Est-ce bientôt la fin de la bronchiolite ? Cette maladie qui fait si peur aux jeunes parents a envoyé, l'hiver dernier près de 25 000 bébés à l'hôpital sur les plus de 450 000 nourrissons touchés chaque année. Infection virale très contagieuse, la bronchiolite s'attaque aux bronchioles, encore très fragiles chez les tous-petits et entraine une gêne respiratoire plus ou moins sévère. Après le feu vert rendu par la HAS le 1er août dernier, le vaccin, commercialisé sous le nom de Beyfortus par les laboratoires Sanofi et AstraZenec, est disponible depuis ce vendredi 15 septembre 2023 dans toutes les pharmacies et établissements de santé.
Beyfortus : A qui s'adresse le nouveau vaccin ?
A tous les enfants nés après février 2023. Soit des nourrissons, particulièrement sensibles à la bronchiolite et qui peuvent développer une forme grave conduisant à une hospitalisation pour détresse respiratoire. En effet, 30% des cas de bronchiolite affectent des enfants de moins de 2 ans. Les enfants plus grands pourront également bénéficier du vaccin s'ils présentent des risques spécifiques (une pathologie cardiaque ou respiratoire grave par exemple).
Beyfortus : quel est le nombre d'injection nécessaire ?
Une seule injection suffit, administrée en haut de la cuisse et dont les effets se maintiennent au moins cinq mois. "Il ne s’agit pas d’un vaccin dont le but est de préparer le système immunitaire à une future rencontre avec le VRS, précise auprès du Figaro, le Dr Hervé Haas, chef du service de pédiatrie au centre hospitalier Princesse Grace de Monaco. Ici on amène au nouveau-né les moyens de se défendre: on lui injecte directement des anticorps qui vont disparaître au fil du temps." L'injection peut provoquer des rougeurs locales passagères ou de la fièvre, mais aucun effet indésirable grave n’a été rapporté dans les essais.
Beyfortus : où se faire vacciner ?
Partout ou presque. Disponibles en pharmacie, les 200.000 doses de Beyfortus qui ont pour le moment été commandées peuvent être administrées par le médecin de ville, les sage-femmes et même directement à la maternité, le but étant de protéger le nourrisson le plus tôt possible.
Beyfortus : quel est l'intérêt de ce nouveau vaccin ?
Limiter les contaminations bien sûr, mais aussi et surtout les formes graves qui peuvent conduire à une hospitalisation. Ainsi, cela permettra d'éviter la saturation des hôpitaux comme l'hiver dernier. La bronchiolite est en effet la première cause d'hospitalisation en service pédiatrique. Le but aussi est de soulager les parents qui, inquiets par les symptômes, peuvent conduire leur bébé aux urgences sans que cela ne soit pour autant nécessaire. "Même quand elle n’est pas grave, la bronchiolite peut être stressante pour les parents car elle se caractérise par des difficultés à respirer et à s’alimenter", souligne Julie Chastang, vice-présidente du Collège de médecine générale.
Bientôt une protection avant même la naissance ?
Un vaccin à destination des femmes enceintes pourrait être intégré à la stratégie l’an prochain. Autorisé en juillet par les autorités sanitaires européennes, il fait actuellement l’objet d’une "analyse approfondie" par le ministère de la Santé.