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Nouveau-né : son cerveau n’est pas en mesure de traiter les émotions comme le font les adultes

Publié le par Hélène Bour

Dans une nouvelle étude, des chercheurs confirment que la zone cérébrale impliquée dans les expériences émotionnelles n’est pas mature chez le nouveau-né, mais se développe au cours de la très petite enfance. Le détail.

On sait aujourd’hui que l’apprentissage des émotions se fait progressivement chez le tout-petit : en observant les visages autour de lui, il comprend peu à peu que le sourire est généralement synonyme de joie, que les larmes sont synonymes de tristesse, etc.

En revanche, jusqu’alors, on aurait pu penser que dès la naissance, ressentir de l’amour lorsque l’on voit ou que l’on sent la présence d’un proche était acquis. Ce n’est apparemment pas le cas, du moins si l’on en croit une nouvelle étude, parue ce 19 octobre dans la revue “Plos One”.

Les auteurs, chercheurs au sein de l’ “Ohio State University” (États-Unis), rapportent ici avoir observé que l’on ne naît pas avec des circuits cérébraux matures liant ce que l’on voit, entend ou perçoit à ce que l’on ressent. L’équipe a travaillé auprès de 40 nouveau-nés de moins d’une semaine, et de 40 adultes. En utilisant la scintigraphie cérébrale, une méthode d’imagerie médicale, les scientifiques ont découvert que la partie du cerveau impliquée dans l’expérience des émotions (en l’occurrence l’amygdale cérébrale) n’était pas encore bien connectée avec les régions du cerveau traitant les stimuli visuels ou auditifs (le cortex occipito-temporal). Chez l’adulte, les connexions entre ces deux parties cérébrales nous permettent notamment de ressentir de la peur lorsque l’on voit un ours dans un bois, ou de l’amour lorsque l’on voit le visage d’un proche. Il semble que, chez le nouveau-né, il faille quelques mois pour que cette connexion soit bien en place.

C'est une découverte à laquelle nous ne nous attendions pas vraiment. Nous pensions que ces liens pourraient être matures dès la naissance”, a commenté Zeynep Saygin, co-auteure de l’étude. “Cela suggère que les nouveau-nés analysent le contenu émotionnel de leur environnement à un niveau très basique”, a-t-elle ajouté. L’étude a cependant montré que là où les adultes et jeunes enfants vont davantage réagir aux visages, corps et objets, les nouveau-nés vont davantage réagir à des stimuli visuels moins “émotionnels”, comme des formes géométriques ou l’intensité de la lumière. Même chose au niveau audio, avec davantage de réactions à la parole chez l’adulte et des réactions plus “primaires”, aux différences de fréquences, chez le tout-petit.

Nous pensons que les bébés ont besoin de plus d'expérience visuelle et de maturation pour pouvoir attacher une valeur émotionnelle aux stimuli visuels”, a indiqué Zeynep Saygin. Notons que cette étude a des implications cliniques importantes, car l’amygdale joue un rôle clé dans plusieurs troubles tels que l’autisme ou l’anxiété. À terme, ce type de recherche pourrait donc aboutir à de nouvelles approches thérapeutiques et diagnostiques.

Source : MedicalXpress

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