Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Mortalité néonatale : encore trop de disparités selon les pays

Publié le par Alexandra Bresson

Les bébés nés dans les pays les plus sûrs ont jusqu'à 50 fois moins de risques de mourir au cours du premier mois de leur vie, note un récent rapport de l'Unicef. L'organisme lance une campagne mondiale pour donner les moyens aux adolescentes, mères et familles, d'exiger et de recevoir des soins de qualité dans le monde entier.

Le nombre de décès de nouveau-nés à l'échelle mondiale reste élevé et alarmant, en particulier dans les pays les plus pauvres de la planète, affirme l'UNICEF dans qui vient d'être publié ce jour. Ce sont les bébés nés au Japon, en Islande et à Singapour qui ont le plus de chances de survie, tandis que les nouveau-nés au Pakistan, en République centrafricaine et en Afghanistan sont les plus mal lotis. La France se situe quant à elle à la 158e place du classement (par ordre du pays le plus dangereux au moins dangereux) avec 2,4 décès pour 1 000 naissances en 2016, dépassée par l'Allemagne, la Grèce, l'Australie ou encore l'Autriche.

Ainsi, les bébés nés dans les pays où les accouchements sont les plus risqués sont jusqu'à 50 fois plus susceptibles de mourir que ceux nés dans les pays les plus sûrs. À l'échelle mondiale, le taux moyen de mortalité néonatale dans les pays à faibles revenus est de 27 décès pour 1 000 naissances, tandis que dans les pays à revenu élevé, ce taux tombe à 3 pour 1 000, indique le rapport. « Si le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans a été divisé par plus de deux au cours de ces 25 dernières années, il n'en va pas de même pour les décès intervenus durant le premier mois de vie, précise Henrietta H. Fore, directrice générale de l'Unicef. Nous manquons à nos devoirs envers les bébés les plus pauvres. »

Pour du personnel et des centres de santé de qualité

Le rapport révèle également que 8 des 10 pays où il est le plus dangereux de naître se trouvent en Afrique subsaharienne, région où les femmes ont bien moins de chances de bénéficier d'une assistance à l'accouchement. Si chaque pays parvenait à ramener son taux de mortalité néonatale au niveau moyen des pays à revenus élevés d'ici à 2030, « 16 millions de vies pourraient être sauvées », souligne-t-il. Les naissances prématurées, les complications pendant l’accouchement, et des infections telles que la pneumonie et la septicémie, sont responsables de 80 % des décès néonatals, selon le rapport. Ces décès peuvent être évités grâce à l’accès à des agents de santé et des sages-femmes qualifiés.

Ainsi, si l'on dénombre 218 médecins, infirmières et sages-femmes pour 10 000 personnes en Norvège, ce ratio tombe à 1 pour 10 000 en Somalie. Ces décès sont aussi évitables grâce au recours à des solutions éprouvées comme l'utilisation d'eau salubre, de désinfectants, l’allaitement dans l’heure suivant la naissance, le contact peau à peau et une bonne alimentation C'est pourquoi l'Unicef lance « Pour chaque enfant, une chance de vivre », une campagne mondiale qui vise à exiger que des solutions soient offertes aux nouveau-nés du monde entier. À travers cette campagne, l'organisme appelle à donner à chaque enfant une chance de vivre grâce à plusieurs mesures.

Les experts recommandent ainsi de recruter, former un nombre suffisant de médecins, infirmières et sages-femmes spécialisés dans les soins maternels et néonatals, mettre en place des centres de santé propres et fonctionnels à la portée de chaque mère, et accorder la priorité à la fourniture de médicaments et d’équipements nécessaires à un bon départ dans la vie à chaque mère et chaque nouveau-né. « Chaque année, 2,6 millions de nouveau-nés dans le monde ne survivent pas à leur premier mois de vie, précise Henrietta H. Fore. Nous savons qu'il est possible de sauver la grande majorité de ces bébés en offrant des soins de santé abordables et de qualité. De petits gestes de la part de chacun de nous contribueraient à assurer les premiers pas de ces nouveau-nés dans la vie. »

Sujets associés