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Mortalité infantile en France : une hausse inexpliquée

Publié le par Véronique Bertrand

Depuis dix ans, la mortalité infantile ne cesse d’augmenter en France. Pour en comprendre la cause, il faudrait réaliser d’importantes études épidémiologiques et une mobilisation des pouvoirs publics, ce qui n’est pas le cas…

Depuis le début du XXe siècle, le taux de mortalité infantile (nombre d’enfants décédés de moins d’un an) ne cessait de diminuer en France. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui. Et depuis une dizaine d’années, ce taux est même en augmentation, au rythme de +0,04 % mort pour 1000 naissances par an. Selon les données Eurostat, la France occupe aujourd’hui la 25e place européenne en matière de mortalité infantile.

Plus de 50 000 décès de nouveau-nés

La Suède et la Finlande sont, eux, en tête du classement. « Si on avait leur taux de mortalité, il y aurait chaque année 1 200 décès de moins d’enfants de moins d’un an », explique le Dr Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste, à nos confrères de l’AFP.

Mais, entre 2001 et 2019, d’après les données de l’INSEE, il y a eu 53 077 décès de nourrissons de moins d’un an. Près de la moitié de ces décès (47 %) sont survenus durant la première semaine de vie, en grande partie (24,4 %) le premier jour. Les autres décès se répartissent entre le premier mois (20,8 %) et les mois suivants (31,8 %). La hausse est visible sur toutes les périodes, mais est particulièrement marquée pour la première semaine de vie.

Des causes inconnues

En 2020, le professeur Jean-Christophe Rozé alertait le cabinet d’Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé. Mais la pandémie de Covid-19 est venue tout changer. La mortalité infantile n’était plus une priorité.

Des données inexploitables

Les anomalies congénitales, le poids du nouveau-né pourraient fournir des indications précieuses aux chercheurs, mais ces données n’apparaissent malheureusement pas sur les certificats de décès.

Quelles raisons ?

De nombreuses questions se posent : ces décès sont-ils liés à un mauvais suivi de la grossesse, à un manque d’accès aux soins pour certaines futures mères, notamment défavorisées, à la fermeture des maternités de proximité, à l’âge plus élevé des mères, aux grossesses multiples et donc au plus grand risque de naissances prématurées ? Il faut espérer que la mortalité infantile sera une priorité santé du prochain gouvernement…