Des chercheurs de l’Inserm ont constaté, entre 2012 et 2019, une hausse inquiétante des décès de nourrissonsâgés de moins d’un an en France. Cet accroissement de la mortalité infantile est une première depuis plusieurs décennies.
Un signe de santé générale
Effectivement, entre les années 2012 et 2019, la mortalité infantile est passée de 3,3 décès pour 1 000 naissances à 3,5 décès. Cela représente une hausse de 7 %, ce qui est énorme. Il y a donc, en France, un surcroît de décès des tout-petits de 1 200. Or, cet excès de mortalité chez les tout jeunes enfants représente, pour les chercheurs de l’INSERM, un indicateur-clé de la santé générale d’une population. Doit-on comprendre que la santé des Français se dégrade ?
Dans d’autres pays européens comme la Suède ou la Finlande, il n’y a pas de hausse de mortalité infantile sur cette même période.
Des outils nécessaires pour comprendre
Le Pr Jean-Christophe Rozé, co-auteur de l’étude, a été interviewé par France info TV: « Je ne peux pas expliquer clairement la raison de cet excès. Il y a beaucoup de données déjà existantes et enregistrées sur des bases de données, il y a un problème de temporalité d’accès et d’interconnexions de ces données. Par exemple, on pourrait très simplement organiser une analyse de tous les décès. »
Pour y arriver, les chercheurs souhaitent que le ministère de la Santé leur fournisse les outils nécessaires à cette investigation.
Une hausse de la mortalité maternelle aux Etats-Unis
Si la France est confrontée à une hausse de la mortalité infantile, de leur côté, les Etats-Unis connaissent une hausse de la mortalité maternelle. Le niveau rejoint celui de 1968 !
Un rapport du National Center for Health Statistics publié le 23 février dernier fait état d’un taux de mortalité maternelle de 23,8 décès pour 100 000 naissances en 2020. Il s’agit du taux le plus important des pays industrialisés. En comparaison, le Canada a un taux de mortalité maternelle de 7,5.
D’autre part, ce taux de mortalité maternelle met en évidence une inégalité entre les femmes noires et les femmes blanches, les premières étant trois fois plus touchées.
On peut se poser la question de savoir si la pandémie de Covid-19 est en partie responsable ou non ? Ce qui n’est pas le cas pour la mortalité infantile, le virus de la Covid-19 n’étant arrivé en France qu’en 2020.