Nous connaissons tous ces images de nourrissons, tous plus craquants que les autres, sur les paquets de couches. Ces derniers pourraient représenter un danger et inciter les jeunes parents à de mauvaises pratiques. Exemple : faire dormir son bébé sur le ventre. En effet, une étude publiée vendredi 20 octobre 2023 dans le Journal of Pediatrics et repérée par Le Monde le 23 octobre 2023, a révélé que sur 631 emballages recensés dans une douzaine de pays d’Europe, 79 % des images de nourrissons endormis – soit une grande majorité – montrent des positions non conformes aux recommandations de couchage contre la mort subite de ces bébés.
La France mauvaise élève
Autre constat inquiétant. En France, la moitié des images sur les emballages de couches montrent des nourrissions dormants sur le ventre et près de 80 % dans d’autres positions non conformes. Les bébés sont des petits êtres fragiles. La mort subite du nourrisson (MSN) est d’ailleurs l’une des premières causes de décès chez les enfants âgés de 28 jours à 1 an. Ainsi nous devons redoubler de vigilance, notamment vis-à-vis des objets qui les entoure. Or, toujours en France, 44 % des clichés de nouveau-nés montrent la présence de literie et d’objets mous (oreiller, peluches, couette…) dans les lits. Déconseillés en 1996, par l’American Academy of Pediatrics, ces éléments peuvent être à l’origine d’hyperthermie, d’étranglement, de confinement ou d’asphyxie. Il est préférable, voire fortement conseillé, de faire dormir bébé dans un lit seul, sur le dos, dans une turbulette, et sur une surface ferme et non inclinée.
Au-delà de ces recommandations, des chercheurs travaillant à l’Inserm à HEC, à l’AP-HP et au CHU de Nantes, prévoient de diffuser une pétition internationale afin d’exiger l’interdiction de ces images à usage commercial. Il devient effectivement de plus en plus urgent d’agir face à la mort subite du nourrisson, notamment dans notre pays. « Le taux d’incidence ne baisse quasiment plus en France. Le pays se classe même parmi les pays européens où la prévalence est la plus élevée », indique Martin Chalumeau, chef du service de pédiatrie générale à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), au journal Le Monde.